La Veradeen est la partie la plus au nord de l'Erethor, une forêt froide occupée par de nombreux elfes Erunsil. Ici, les légions d'Izrador peinent à percer, comme si l'hiver était l'allié des elfes.

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Géographie

La partie la plus au nord de l’Erethor est appelée Veradeen, ce qui signifie « forêt la plus froide » dans le dialecte elfique local. Le sous-bois paraît inhospitalier au premier abord, avec sa neige épaisse et des arbres tout encroûtés de glace. Les conditions sont rudes, c’est un fait, mais ce biotope sauvage est aussi d’une beauté saisissante pour peu qu’on sache l’observer.

La Veradeen consiste en collines boisées qui s’appuient sur la lisière sud des Hautes-Cornes. Ce piémont est une succession de hauteurs et de vallées profondes, parfois de gorges très encaissées, creusées dans les contreforts d’une chaîne de hautes montagnes par la pression des glaciers et l’eau de fonte à la belle saison. Le sommet des collines, le plus souvent dénudé et rocheux, ne voit pousser que des arbres rabougris et déformés par le vent. Sur les flancs, en revanche, les hauts résineux croissent en rangs serrés, comptant sur les voisins pour échapper aux pires frimas tout en luttant pour bénéficier du peu d’ensoleillement. Les vallons abrités sont plantés de chênes des neiges massifs qui fournissent un cadre idéal et protégé pour les villages arboricoles des elfes.

Les montagnes, pour leur part, sont le squelette antédiluvien d’Aryth qui fait saillie sous sa peau gelée. Piliers fabuleux de granite et d’obsidienne qu’aucune route ne traverse, les Hautes-Cornes sont la demeure des légions de l’Ombre de la Matrone indomptable et d’autres créatures plus terrifiantes encore. Les légendes elfiques prétendent que ces sommets culminent sur le toit du monde où Izrador se tient tapi, sa monumentale tête cornue collée à la roche, à l’affût des secrets de la forêt. Ce serait pour cette raison que les Erunsil parlent toujours à voix basse.

L’hiver s’est encore rallongé depuis la venue de l’Ombre, à tel point que l’épaisseur de la couche de neige rend certaines régions impraticables. La fonte printanière transforme prairies, sentiers et vallons en bourbiers et alimente le bourbier fétide d’Eris Aman. L’été est fugace et même en cette saison, il n’est pas rare que le blizzard menace les voyageurs. Les pluies, qui ne reviennent qu’à l’automne, virent rapidement à la neige.

Histoire

L’histoire des elfes qui vivent dans cette forêt septentrionale est celle d’un peuple marqué par les difficultés et le stoïcisme. Les rigueurs du climat ont fait des Erunsil des êtres durs, qui étaient déjà bien préparés au pire quand les orcs à la solde d’Izrador, arrivés de l’est, s’installèrent dans les Hautes-Cornes. Les attaques incessantes qui suivirent, un fléau pour les elfes des neiges qui dura des siècles, furent sobrement baptisées « avalanches orques »

Les prouesses martiales des elfes de la Veradeen lors de l’invasion dornienne devinrent légendaires dans toute l’Erethor et incitèrent Aradil à recruter leurs chefs de guerre les plus capables afin d’encadrer sa nouvelle armée. Quand l’host de la Reine-sorcière marcha sur les légions orques sur la plaine d’Eris Aman lors de la bataille des Trois royaumes, les généraux erunsil firent la différence

Puis, quand les peuples d’Eredane entreprirent la construction des places fortes du Long rempart, les elfes bâtirent les leurs en Veradeen. Les Erunsil furent désignés pour tenir ces forts et résistèrent avec succès aux légions d’Izrador lors de la deuxième invasion, au terme du Deuxième Âge. Aujourd’hui, alors que l’Ombre s’étend sur l’Erethor, les Erunsil, seuls défenseurs qui restent en Veradeen, reçoivent peu de renforts venus du sud.

Population

Les elfes de la Veradeen, les Erunsil ou « elfes des neiges du nord », n’ont jamais été très nombreux malgré l’étendue de la contrée, et les pertes importantes qu’ils subissent ont encore amoindri leur effectif. Il ne reste pas plus de cent trente mille Erunsil dans la forêt septentrionale.

Implantations

Les elfes des neiges vivent dans de petits villages de deux ou trois immenses arbres-refuges avec, tout autour, d’épais bosquets de chênes des neiges et de conifères qui offrent une bonne protection contre la rigueur des éléments. Leurs demeures sont situées dans les hauteurs, là où les druides ont contraint les arbres à ménager de grands creux dans lesquels le peuple fée vit en communauté.

mettent aux résidents de passer d’arbre en arbre sans être gênés par l’épaisse couche de neige. Les plus anciens villages sont ceinturés par ces ponts de neige, les druides ayant encouragé les branches à former des chemins qui s’enfoncent loin en forêt. Ces réseaux aériens, parfois très étendus, relient certains villages entre eux ou mènent jusqu’aux forts du Long rempart. Ces ponts rendent le voyage possible en plein hiver et permettent aux elfes de circuler à l’insu des patrouilles de l’Ombre. Les orcs savent que ces passerelles existent mais ont grand-peine à les repérer à travers l’épaisse frondaison ; de plus, ils manquent de l’agilité requise pour y accéder.

Gouvernement

Si les elfes des neiges manquent de patience pour les raffinements de cour, ils n’en sont pas moins fidèles à leur reine dont ils défendent les terres avec la plus vive énergie. Leurs petits villages sont sous l’autorité d’un conseil composé de trois anciens appelés la Neige, l’Arbre et le Sang. Le premier est le plus puissant lanceur de sorts du village. C’est lui qui tranche en matière de magie et de savoir. L’Arbre, aîné de la communauté, s’occupe du logement et du commerce. Le Sang, enfin, le combattant le plus expérimenté du bourg, détermine la position des défenses et des troupes

Religion

Les elfes de la Veradeen sont des pragmatiques. S’ils connaissent les légendes ayant trait aux Dieux muets, ils savent aussi que ces derniers les ont fort peu aidés sur ces terres difficiles. Dès lors, comme leurs cousins du sud, vénèrent-ils les puissants esprits piégés sur Aryth par l’Éclipse qui hantent les terres sauvages. Bénéfiques ou démoniaques, ces entités ont le pouvoir d’offrir de formidables bénédictions ou d’infliger d’effroyables malédictions, aussi les rites qui permettent de s’attirer leurs faveurs sont-ils plus en vogue que ceux qui rendent hommage à des divinités qui demeurent depuis longtemps silencieuses.

La vie quotidienne des Erunsil est rythmée par des offrandes et des rituels simples, conformément à une coutume multimillénaire. Ainsi se croient-ils protégés de certaines entités surnaturelles tandis que d’autres veillent sur eux.

L’esprit le plus vénéré en Veradeen est Xione, la Maîtresse du Bois gelé, incarnation du Grand Nord. Le vent glacial est son haleine, et à son toucher se forment des cristaux de glace. La croyance affirme qu’elle fait autorité sur tous les autres esprits des forêts du nord et qu’elle est surpuissante. Les Erunsil sont convaincus que c’est grâce à son entremise que leurs villages ne gèlent pas en hiver et que c’est par la main de Xione qu’un arbre quelconque se transforme en bois de glace

Langues

Comme tous les elfes, les Erunsil parlent le hautelfe, langue en usage à la cour, mais avec un fort accent qui rend leur propos difficile à comprendre par les autres elfes. La plupart parlent aussi l’orc, ou à tout le moins son dialecte de l’ouest, à tel point que leur patois inclut de nombreux termes d’argot empruntés à la langue orque. Beaucoup d’Erunsil usent en outre d’un langage des signes complexe qui leur permet de communiquer en silence lors des patrouilles, mais dont ils se servent aussi loin de la ligne de front. Quelques- uns parlent le nordien qu’ils ont appris auprès des réfugiés humains ayant fui les armées d’Izrador et combattant à leurs côtés en Erethor.

Commerces et artisanat

Depuis la deuxième guerre contre l’Ombre, les elfes de la Veradeen pratiquent un commerce très limité. Ce peuple de guerriers ne produit pas assez pour disposer d’un surplus à négocier. Le peu qu’ils fabriquent est aussitôt consommé, et beaucoup de marchandises proviennent d’ailleurs. La guerre contre les légions d’Izrador leur laissant peu de temps, ils dépendent de ce que leur envoient la reine et les elfes du sud pour les vivres, les marchandises usuelles et les ressources magiques.


Artisanat de guerre


La seule véritable « industrie » des Erunsil, c’est la guerre contre les orcs et l’approvisionnement en troupes des forteresses du Long rempart. C’est à ce prix qu’ils protègent les elfes du sud et l’Erethor en général, en échange de quoi Aradil est plus que disposée à puiser dans les ressources du royaume pour les soutenir. Ils lui fournissent aussi des guerriers endurcis et d’excellents chefs militaires, autre « marchandise » que la Reine-sorcière est prête à payer le prix fort.

Leurs cousins méridionaux étant bien incapables de fabriquer des tenues aptes à supporter le froid, les Erunsil font leurs propres vêtements, ainsi que de remarquables armures qu’il leur arrive d’exporter. La perle de leur artisanat reste la production de lames acérées et, surtout, celle de leurs légendaires arcs en bois de glace. Leurs facteurs d’épées sont presque aussi talentueux que ceux du peuple nain ; les lames de leur fabrication sont un modèle d’équilibre, de tenue et de tranchant, soit l’idéal pour occire les laquais d’Izrador. 


Arcs d’exception


L’arc en bois de glace est une arme rare et exceptionnelle qui, selon la légende, serait un don de Xione, Maîtresse du Bois gelé, aux elfes des neiges. Le bois de glace est une espèce rarissime d’arbres de petite taille qui ne pousse qu’en Veradeen. Son écorce est grise et duveteuse et si la pulpe a la consistance d’un bois normal, son aspect laiteux et translucide rappelle le quartz. La tradition exige que le bois de glace ne soit coupé qu’au plus fort de l’hiver, quand les esprits qui résident dans l’arbre sont assoupis. Il faut en outre éviter que la taille tue l’arbre, faute de quoi l’arc perdrait tous ses pouvoirs et tomberait en miettes. Du fait de la rareté du bois de glace, les arcs qui en sont faits sont convoités par tous les archers du peuple erunsil.


 

Us et coutumes

Presque toutes les traditions encore vivaces chez les Erunsil ont trait à la guerre contre l’Ombre.


Guerriers du froid


Un dicton affirme qu’un elfe des neiges qui n’a pas encore tué est simplement trop jeune pour manier l’arc… et la maxime est plus proche de la vérité qu’on pourrait le croire. Les Erunsil forment un peuple de guerriers qui n’ont fait que se battre contre les légions d’Izrador depuis la fin du Troisième Âge. Tous apprennent l’art du combat et dès son vingtième anniversaire, un elfe des neiges rivalise à l’arc avec les vétérans des armées du sud. Ils portent constamment les armes, même aux abords du village, et sont toujours à l’affût des séides d’Izrador. Quand ils ne s’opposent pas à un assaut des légions ou ne partent pas en raid, les guerriers erunsil patrouillent par petits groupes, sillonnant la forêt pendant de longs jours d’affilée. Attentifs au Murmure, ils s’en servent pour localiser l’ennemi et profiter de l’effet de surprise. Leurs tactiques favorites : attaquer de loin à l’arc et à la magie, depuis la canopée, ou tendre des pièges mortels. Mais quand c’est nécessaire, ils dégainent sans hésiter leurs épées acérées et autres dagues de combat.


Gardiens du Long rempart


Les elfes de la Veradeen ont aussi en charge la garnison du Long rempart au niveau de l’Erethor. Le Grand Bois compte quelque trente forteresses, soit la majorité des places fortes qui tiennent encore tête aux armées d’Izrador. Il s’agit le plus souvent de villages elfes fortifiés. L’art druidique donne ici son meilleur : les énormes arbres-refuges ont été contraints de pousser en cercle serré. Les troncs sont accolés près du sol puis se dissocient plus haut, fournissant aux défenseurs elfes des postes parfaits pour tirer à l’arc ou lancer des sorts de combat. Plusieurs niveaux de plateformes, vers le sommet, procurent d’autres postes de tir idéalement placés et reliés par des passerelles, ponts de neige et autres surplombs. Les racines profondes des arbres-refuges interdisent aux orcs de creuser des galeries d’accès. Ces forts appartenant en outre au bois du Murmure, ils peuvent communiquer de précieuses informations aux défenseurs.

Les abords forment un dédale de buissons aux épines vénéneuses où seuls les elfes parviennent à s’orienter. Les branches extérieures de ces forteresses végétales permettent d’accéder à des kilomètres de ponts de neige. Les défenseurs peuvent ainsi sortir du fort à l’insu des assaillants et prendre ces derniers à revers ou voler à la rescousse d’un autre village assiégé. Ces forts, et leurs défenseurs elfes des neiges, sont sans conteste la raison pour laquelle la Veradeen résiste encore et toujours aux assauts incessants des légions de l’Ombre.