Pendant plus de deux mille ans, les descendants des Dorns et des colons sarcoséens ont vécu unis sous la bannière de l’Érenlande dans une alliance militaire, commerciale et politique. Des liens d’amitié et de sang se sont tissés entre eux au fil du temps. De la côte sud de la mer de Pellurie jusqu’aux rivages de l’Ardune, ils ne se voient plus comme des Dorns ou des Sarcoséens mais comme des Érenlandais, dotés d’une identité culturelle propre.
De tailles, de carrures et de couleurs de peau variées, cette population métissée constitue un trait d’union entre les héritages dornien et sarcoséen de l’Érenlande, entre son passé et son avenir. Les Érenlandais sont les véritables enfants du royaume, nés de deux traditions anciennes, mais loyaux à une seule nation. Bien qu’une communauté donnée, et même une famille donnée, puisse adhérer plus strictement à certaines coutumes sarcoséennes ou dorniennes, la plupart des Érenlandais se considèrent comme appartenant à une culture qui leur est propre.
Lors de leur installation dans les plaines du centre de l’Eredane, les Érenlandais n’ont longtemps pu compter que sur leur ingéniosité et leur force. L’expérience a forgé un peuple rusé et inventif, indépendant et pragmatique. Ces traits de caractère se sont montrés bien utiles sous le règne de l’Ombre. Leur alliance de stoïcisme et de pragmatisme a permis aux Érenlandais d’adapter leur vie quotidienne bien plus aisément que les autres cultures.
Bien que cette absence de contraintes culturelles offre une plus grande liberté sociale, elle a aussi un prix : le respect du passé et la haine de l’Ombre créent un lien entre les maisons dorniennes comme entre les suzerains sarcoséens et leurs sujets, mais les Érenlandais ne sont pas guidés par un tel sentiment d’unité. Nul ne sait encore si le Dernier Âge les verra dégénérer en un peuple brisé et à la dérive, ou s’ils résisteront à cette ère de soupçons et de trahisons.