S20 - La chasse aux voleurs
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S20 - La chasse aux voleurs

session
September 6, 2024

La troupe progressait tranquillement vers Cair-Konig malgré une fine grêle quand Enialis s’exclama soudainement qu’il avait déjà entendu parler d’une tieffeline albinos quelque part ! Mais il ne parvenait pas à retrouver où ! Après une brève réflexion, ce fut au tour d'Elisede s’écrier « Velynne » ! En effet, la vieille magicienne avait mentionné trois compagnons de route : Nass, Dzan, et une tieffeline albinos. La mystérieuse figure de Cair-Dineval devait être cette dernière personne. Hélas, il était trop tard pour faire demi-tour et les aventuriers n’avaient pas grand-chose de précis à lui demander.

Ils continuèrent donc vers le nord. Ils atteignirent la ville septentrionale vers midi. Cependant, cette fois-ci, aucune silhouette de château ne les accueillit. Ou plutôt, seuls les débris d’une très vieille palissade et les ruines d’un vieux donjon se dressaient sur leur route. Le reste de la ville était agglutinée au bord du lac gelé. Il s’agissait d’un petit village, pas plus de quelques centaines d’âmes. Les lieux semblaient encre endormis sous la neige malgré le milieu du jour. Peu de silhouette se distinguaient à l’extérieur. En plus de l’office de l’orateur, seuls deux bâtiments avaient de l’intérêt : l’auberge (l'Aurore Boréale) et la taverne (l’Hameçon, Ligne et Plomb).

C’est vers cette dernière que les aventuriers se rendirent afin de s’informer sur la région et la présence d’un guide pour les aider à trouver leurs destinations : le cercle de pierre des géant et la flèche enterrée.

Ils furent chaleureusement accueillis par un demi-elfe : Eglendar “Glen” Korr dont la bonne humeur communicative les mis à l’aise. Le lieu était plus fréquenté qu’il n’en avait l’air et le tavernier était ravi de faire la conversation et de les aider à trouver un guide. Après s’être enquis de leur destination, donnée par Elise, il se renfrogna un peu : des guides étaient parti pour ces lieux avec deux magiciens et ils étaient mort. Le coupable, Dzan, avait même été jugé et exécuter à Havre-du-Levant. Cependant, il se dérida quand les aventuriers lui assurèrent de leurs bonnes intentions et de leur volonté au contraire de plutôt confronter Nass de ce fait plutôt que de l’imiter.

Il présenta à la troupe un nain : Jarthra Farzassh. Il portait des tatouages de la vallée des nains et assurait bien connaitre la région. Mis de bonne humeur grâce à un verre offert par Enialis, il indiqua sur une carte les deux lieux d’intérêt. La flèche enterrée serait un bâtiment enterré plus à l’est d’ici. Le cercle des géants de pierre serait un lieu de rassemblement de ces créatures où elles pouvaient trôner. La légende raconte que les nuit de pleines lunes, des esprits se réunissent encore. Ce lieu se trouve par contre en plein nord.

Enfin, il évoqua le Cairn de Kelvin, une montagne où résiderait un Goliath renommé, un guerrier mythique que tout vrai goliath rêve de rencontrer un jour. Ce héros testerait leur force et leur vaillance. Ceux jugés dignes, courageux et forts seraient récompensés, mais aussi changés à tout jamais. Naturellement, les regards se portèrent vers Alfan, mais ce dernier ne semblait pas intéressé et lâcha un laconique « pas prêt ». Le guide assure qu’à priori de toute façon, tout le monde pouvait tenter sa chance, et que de toute façon, ça n’était qu’une légende. Il leur apprit tout de même qu’un autre groupe de trois aventuriers (Astrid, Mokingo Ours Grondant et Perilou Fishfinger sans doute) y était partit depuis deux jours, avec un goliath bien déterminé à résoudre ces épreuves.

Le groupe se concerta un temps pour savoir ce qu’ils voulaient faire et combien de temps un tel voyage leur prendrait. Déjà, il était évident que quelque soit leur destination, ils ne seraient jamais rentrés à temps pour assister à la rencontre des orateurs à Bryn Shander. Si un mauvais coup se préparait, ils ne pourraient rien y faire. Ils décidèrent plutôt de tenter leur chance vers le cercle de pierre, espérant y arriver avant la pleine lune. Ils pourraient ensuite redescendre vers la flèche enterrée avant de rentrer.

Quand le guide annonça ses tarifs exorbitants, il fallut négocier ferme. Après tout, il était le dernier guide disponible du coin (les monopoles privés…). Le groupe arriva au tarif forfaitaire de 100 PO dont 10 payés d’avance par Elise, le tout pour tout le voyage et même un petit crochet vers le cairn de Kelvin.

L’affaire étant conclue et le départ fixé au lendemain, Alfan interrogea le guide sur le type de pierre qui pouvaient être trouvées sur ces lieux. Jarthra compris que le goliath parlait de la chardalyne et lui assura qu’il n’y en avait pas dans ces lieux archéologiques. Par contre, il y avait beaucoup de vol à ce sujet dans le coin. Même les propriétaires de l’auberge s’étaient faite voler leur lampe. Des traces de petits pas avaient été trouvée, donc il avait été accusé mais jurait aux grands dieux qu’il n’y était pour rien.

Le groupe décida de se fournir en matériel afin de préparer le départ du lendemain. Ils firent également un tour vers le bureau de l’orateur afin d’obtenir le programme de la rencontre de ces derniers. Un agent communal leur fournit l’ordre du jour suivant :

  • Enregistrement du nom des orateur (officialiser le nouvel orateur de Bon Hydromel Shandar Froth et s’inquiéter de l’état de ceux de Bremen et Caer-Dineval)
  • Politique des Sacrifices
  • Taux des taxes
  • Lieux de conseil des orateurs
  • Que faire face aux vols de Chardalyne ?
  • Reprise du ferry ?
  • Zones de pêches

Les aventuriers apprirent que l’orateur de Caer-Koning était encore dans la ville à enquêter sur les vols. Il s’agirait d’un ancien aventurier qui n’a pas peur de se salir les mains et avec un grand cœur. Par contre, il avait des problèmes avec… certains liquides.

En ressortant, Enialis distingua un tas de neige sur le côté qui se mit à remuer. Un drakéïde d’argent en sortit en titubant. Le groupe alla l’aider. Il se présenta : Trovus, orateur de la ville. Il avait dû s’endormir en traquant les voleurs pendant toute la nuit. Il reconnu la description des héros de Havre-du-Levant qui avaient apportés le chaudron d’abondance. Il leur confia tout ce qu’il savait. Il y avait des vols depuis environ un mois : chèvres, chapelet, la lanterne des aubergistes, et des petits objets de chardalyne… il trouvait des petits pas mais n'arrivait jamais à remonter leur piste jusqu’au bout. Ce serait avec plaisir si le groupe pouvait l’aider. Il insista pour accompagner les aventuriers jusqu’à l’auberge où ils se rendaient

La troupe fut reçues par deux femmes, les sœurs Shorad : Allie et Cori. Elles étaient les plus récentes victime de vols : une lanterne en chardalyne qui faisait une lumière particulière et tout le charme de l’établissement. Elles accusaient les nains de la vallée des nains, même si Enialis commençait à suspecter des halfelins.

C’est Hélios qui trouva une nouvelle piste pour le groupe : en sortant et faisant le tour de la bâtisse, il trouva des traces de pas qui s’éloignaient d’une fenêtre et partaient vers le nord. Elles semblaient appartenir à des nains. Suivi plus ou moins à distance par les autres, il remonta la piste jusqu’à identifier deux directions différentes. Les traces de trois personnes repartaient vers l’ouest. Vers le nord, il y avait les pas d’une personne taille humaines et d’un traineau. Il préféra suivre la première piste qui retournait lentement vers la ville et conduisit la troupe aux ruines du donjon qui se tenait à l’entrée de la ville.

Hélios envoya Plume en éclaireur. Le volatil trouva des signes de vies : des paillasses étaient installées dans différents coin et des traces se trouvaient un peu partout. Cependant, aucune silhouette d’être vivant n’étaient visible. Par contre, des petits bruits venaient d’un peu tous les côtés : un ronflement près d’un mur à l’ouest, une pierre qui roule au nord et… un sifflement à l’approche du groupe depuis les fourrés.

D’un coup, le ronflement disparu. Tendant l’oreille, Plume perçu tout de même une faible respiration. Aussitôt, Hélios lui donna l’ordre d’attaquer et de charger toutes serres dehors dans cette direction. Elles touchèrent un corps et le lacérèrent, mais rien n’apparut. Enialis se rua là où Plume avait frappé et tenta d’asséner un coup de bâton qui ne rencontra que les dalles défoncées du sol. Voulant pousser l’avantage, Hélios lança un sort de fracassement dans le coin de la pièce. Le tonnerre retentit et un juron fut poussé.

Alors qu’Enialis titubait à cause du choc, une créature trapue et de la taille d’un troll -similaire à un nain géant- se jeta sur lui avec un marteau et lui assena un violent coup dans les cottes. Deux autres guerriers similaires jaillirent dans la pièce. L’un d’entre eux se jeta sur Hélios qui était avancée à la limite des ruines et le dernier blessa Plume d’un javelot. Un quatrième nain géant apparu, l’épaule déchiquetée et les tympans en sang. D’apparence plus âgée, à la barbe grise, il semblait rugir des ordres aux autres. Il dégaina une dague qu’il planta dans Plume. Dans un dernier cri, l’animal mort-vivant se disloqua et tomba raide mort.

Surpris et à présent encerclé par trois duergars, Enialis tenta quelques coups de bâton avant d’aller s’enfuir par une ouverture dans le mur nord. Pendant ce temps, Alfan prit sa forme de géant, rivalisant en taille avec les nains et se débarrassa d’un coup sec de hache de celui aux prises avec Hélios. Elise vint tenir le front à ses côtés en se cachant courageusement derrière son bouclier et en invoquant son arme spirituelle pour attaquer le commandant des duergars.

L’un des nains se précipita derrière Enialis, refusant de laisser s’échapper sa proie. Cependant, il tomba nez à nez avec Hélios qui venait de manifester sa forme d’effroi. L’enfant squelette le fixait d’un sourire malsain et le canarda de décharges occultes, le forçant à reculer.

De son côté, le moine se replia derrière ses amis et entreprit de dégainer son arc pour attaquer à distance. Cependant, un dernier duergars attendaient dans les fourrés et lui sauta dessus. Jurant dans sa barbe non-existante, il accepta le duel et reprit rapidement son bâton. Son adversaire portait de puissants coups de marteau, mais il était lent et laissait de nombreuses ouvertures, permettant au moins d’enchainer coups de bâtons et de poings dans chaque faille. C’était comme frapper de la pierre, mais mue par une résignation sourde, il finit par venir à bout de l’endurance de son opposant. Après une pirouette pour esquiver sa masse, il virevolta et l’acheva d’un coup à la nuque. En s’écoulant, le duergars rapetissât et retrouva une taille de nain classique.

De leur côté, Alfan et Elise tirent le front contre les duergars qui les chargèrent pendant qu’Hélios se plaçait sur leur flanc pour les attaquer. Comme les deux combattant en armures tenaient le choc et rendaient les coups, le commandant des nains fit un signe en direction d’Alfan et lui murmura un mot dans sa langue rocailleuse. Le guerrier grinça des dents en se prenant la tête dans les mains. Elise fit un signe dans sa direction pour l’aider, quand le goliath poussa un cric de rage et lui porta un puissant coup de hache, perçant son armure et projetant la jeune femme contre les murs en ruine.

Immobilisée par le choc, elle ne put rien faire quand un duergars s’approcha d’elle. La créature grimaçait un sourire mauvais face à sa proie sans défense. L’opportunité était trop belle. Il leva sa masse, prêt à l’achever. Au moment de porter le coup, l’air crépita et il s’immobilisa. L’incompréhension envahit ses yeux alors que son corps basculait de côté. Derrière, Hélios adressa à Elise un petit signe de main en souriant.

Voyant que la situation dérapait, le chef duergars s’éloigna pour prendre la fuite. Cependant, grinçant des dents pour ignorer la douleur, Elise se releva et s’avança vers lui. Concentrant sa fureur dans sa main droite, des étincelles dorées y crépitèrent. Relâchant sa magie, un éclair de lumière en jaillit et frappa le nain à la poitrine. Le commandant tituba sur le choc avant de s’écrouler, mort.

Il ne restait à présent plus qu’un seul duergars aux prises avec Alfan. Voyant tous ses camarades morts, il tourna les talons pour prendre la fuite. A peine avait-il tourné le dos qu’Alfan en profita pour lui fendre le crâne et achever le dernier témoin.

La bataille était gagnée et le calme revint. En fouillant les lieux, les aventuriers trouvèrent notamment la lanterne des aubergistes ainsi que des fragments de chardalynes. Ils découvrirent aussi une carte de la région marquant 4 emplacements : Cair-Konig, Cair-Dineval, Havre-du-Levant et la forteresse au sud dans les montagnes (celle survolée en Nautiloïde).

Mais à peine les aventuriers eurent-ils le temps de se féliciter et de s’interroger sur ce que faisait les duergars qu’Alfan leur annonça qu’ils étaient dans de beaux draps : le duergars à la tête du groupe était une engeance du chef de cette faction. Si celui-ci découvrait ce qu’ils avaient fait, la troupe serait traquée par tous les duergars. Au désarroi d’Elise, le reste du groupe décida qu’il valait mieux cacher leurs traces et faire comme s’ils n’y étaient pour rien. Passer toute cette affaire sous silence, renoncer à la gloire et aux récompenses en espérant ne pas s’attirer les foudres du chefs duergars. Pour ça, ils ne pouvaient pas rendre la lanterne eux-mêmes. Et surtout, il fallait faire disparaitre les corps.

Cette perspective intéressa beaucoup Hélios qui assura qu’il pouvait les couper en petits morceaux avec un peu d’aide, et ensuite les cacher en creusant dans la neige. Enialis se dévoua pour l’aider, pendant qu’Elise et Alfan retournaient en ville annoncer qu’ils avaient perdus la piste des traces vers le nord. La prêtresse alla ensuite réserver deux chambres dans l’auberge et s’enferma dans la sienne, tentant de ne pas penser à ce que faisait Enialis et Hélios là-bas. Elle qui avait appris à soigner les corps pour préparer une inhumation respectueuse, elle n’osait imaginer cette boucherie.

Quelques temps plus tard, les deux fossoyeurs revinrent. L’enfant affichait un grand sourire et remerciait le moine blême d’avoir partager ce temps avec lui. Il fut décider de passer à la deuxième partie du plan : bourrer Trovus jusqu’à ce qu’il s’endorme et lui mettre la lanterne dans les bras, afin que tous croient qu’il était le véritable sauveur de la ville (et donc de sans doute lui attribuer le meurtre des duergars, faisant de lui une cible pour leur chef…).

Enialis s’attela avec plaisir à cette tâche : il avait lui-même besoin d’oublier ce qu’il venait de faire. Il n’eut aucun mal à convaincre l’orateur de l’accompagner, par contre il eut beaucoup de mal à suivre sa descente. Il faut dire que le drakéïde était un habitué. Il était aussi très bavard et ravi de pouvoir partager les récits de ses aventures de jeunesses au moine. Hélas, il ne savait pas dire non à un verre de plus, ce qui l’avait forcé à s’arrêter (ça et une flèche).

Finalement, tous les deux trop pompettes pour continuer, ils se séparèrent. Torvus alla se positionner dans la rue derrière un tonneau, assurant qu’il montait la garde, mais il s’endormit bien vite d’un sommeil de fer. Enialis était toutefois trop beurré pour accomplir sa mission et il remonta en titubant vers sa chambre. Il fut accueilli par Elise, qui visiblement l’attendait. Elle tenta de lui clarifier l’esprit avec sa magie et l’aida à regagner un lit. Le moine eut juste le temps de marmonner qu’il n’avait pas pu déposer la lanterne avant de s’endormir.

Hélios confia alors la lanterne à Plume 3ème du nom qu’il venait de réinvoquer en attendant et lui confia la mission de déposer l’objet prêt de l’orateur. Elise l’envoya ensuite partager la chambre d’Alfan, assurant qu’elle devait veiller sur le moine malade : les elfes ne sont pas censés dormir, donc elle voulait pouvoir le tenir à l’œil.

Là-dessus, tout le groupe se coucha, tâchant de retrouver des forces avant le départ pour la grande expédition du lendemain.