S27 - Une illusion bien vivante
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S27 - Une illusion bien vivante

session
December 15, 2024

En entendant la demande de Dzaan, Alfan intervint pour demander à ces compagnons pourquoi est-ce qu’ils aideraient le magicien rouge après tout ? Ils n’avaient aucun gage de confiance de sa part et il n’avait rien à leur offrir. Cependant, sa méfiance ne convaincu pas ses plus jeunes camarades qui se disaient que ça leur permettrait de se faire peut-être un ami ! Hélios demanda plutôt à son nouvel ami Bobby ce que cela signifiait de “donner un éclat de vie”. Le mort-vivant essaya de faire comprendre avec des gestes que c’était inoffensif, mais était-il vraiment un expert ?

Le simulacre de Dzaan ajouta qu’en vérité, n’importe quel être vivant pourrait convenir. Mais bonne chance pour aller chasser quelque chose dans cette région. Il affirma que toute la tour était déserte et que rien de vivant ne s’y trouvait. Pour tenter d’amadouer Alfan, il lui assura que tout ce qui était une illusion devenait réel par ce procédé. Tout, même l’or. Le guerrier grommela et accepta d’aller jeter un œil en bas, à condition que Dzaan et son sbire ouvrent la marche, ce qu’ils acceptèrent.

Utilisant les dernier mètres de la corde d’Elise, le groupe descendit au dernier niveau de la flèche enterrée, arrivant dans ce qui semblait un réfectoire sans dessus-dessous. Dzaan mena le groupe dans un couloir, assurant que le laboratoire était à leur droite. Mais à cet instant, Elise et Alfan entendirent un raclement sourd venir de la pièce à leur gauche !

Aussitôt, le goliath défonça la porte pendant que la clerc prévenait les autres qu’ils ne devaient pas être seuls. N’écoutant que son courage (et son nouveau sens du sacrifice), Enialis se précipita en premier dans la pièce. Il se figea de stupeur en voyant tapis dans l’ombre une immense créature serpentine avec une dizaine de pattes qui le fixait. Redoutant d’attirer sa colère, le moine recula à l’opposé de la pièce et sortit son fusil laser pendant qu’Elise le rejoignait. La jeune changelin, voyant la grande créature en face, brandit son bouclier et s’interposa entre le monstre et Enialis.

La salamandre de glace siffla de colère et se dirigea vers les aventuriers en montrant les crocs. Intimidé, Enialis rata son premier tir, mais cela suffit à énerver la bête qui cracha un puissant souffle de glace qui blessa gravement le trio qui ouvrait la marche, malgré leurs résistances surnaturelles ou leur bouclier. Alfan poussa alors un grand cri et ses engelures commencèrent à disparaitre. Il chargea le monstre, prenant sa taille de géant en même temps et commença à tailler dans le lard de son opposant. Hélios, qui avait échappé au souffle en restant à couvert, le suivit, adoptant son visage squelettique et bombardant le monstre de ses décharges. Ed Warn enfin alla menacer Dzaan : il avait assuré que le lieu était sûr, alors il ferait mieux d’aider à présent ! Le simulacre grommela quelques paroles inintelligibles… et disparu !

Rageant d’avoir gâché une nouvelle munition, Enialis délaissa le fusil pour aller rejoindre Alfan au corps à corps pendant qu’Elise contournait la salamandre et utilisait sa magie pour l’affaiblir. Poussant un nouveau sifflement de rage, la créature s’acharna sur Alfan avec ses crocs et ses griffes, mais tous ses assauts se brisaient sur l’armure du guerrier qui ne faiblit pas. Encerclée, blessées par les attaques répétées et voyant sa fin venir, le monstre décida de prendre la fuite, se précipitant dans un trou dans un mur et menant personne ne sait où. Alfan et Hélios la poursuivirent et montèrent la garde quelques instant, mais il apparut assez vite que la salamandre ne reviendrait pas de si tôt.

Quand Ed Warn prévint ses camarades que Dzaan avait disparu, Alfan éclata d’un immense rire, savourant le plaisir d’avoir eu raison tout du long. Elise remarqua au passage que toutes les blessures d’Alfan s’étaient refermées naturellement. Le goliath assurant que cela venait de son combat contre l’homme-ours au Cairn de Kelvin, mais refusa de s’étendre sur le sujet.

La troupe prit ensuite le temps de fouiller la pièce. Il s’avéra qu’il devait s’agir d’une chambre : un grand lit gisait au sol, un squelette dormait encore au milieu des draps. Enialis trébucha sur un objet invisible. En le tâtant, cela ressemblait à un coffre. Il demanda un coup de main à la clerc qui confirma qu’un sort d’invisibilité devait se trouver sur cet objet. Elle ne connaissait pas la magie pour retirer ce sort par contre. Ed Warn tenta de crocheter son ouverture à l’aveuglette, mais brisa ses outils dans l’opération ! Heureusement qu’Elise était là pour les réparer.

Exaspéré par cette énigme, Alfan donna un grand coup de hache dans le coffre, perçant sa protection. Une bouffée de chaleur s’en échappa. Il s’agissait d’un coffre qui pouvait garder son contenant au chaud. A présent, il ne s’agissait que d’un bête coffre ébréché… et vide.

La troupe se dirigea dans la pièce où Dzaan voulait initialement les mener. Du magicien rouge, il ne restait plus aucune trace. Son garde du corps errait dans l’étage, complètement perdu. Pendant que les autres allaient explorer le laboratoire, Alfan prit à part de mort-vivant et lui demanda où était son maitre. Celui-ci fut incapable de lui répondre. Retourna sur les pas du groupe, le guerrier vit que la corde qui menait à l’étage supérieur avait disparue. Il s’agissait bel et bien d’une trahison. Sans aucune cérémonie, il abattit le serviteur de Dzaan. Personne ne se souciera de son sort.

Dans la dernière pièce de la tour, la troupe vit une pièce couverte de symboles runiques avec un piédestal en son centre où convergeait toutes les runes. Cependant, les murs et le plafond était fissuré, endommageant les traits précis et réguliers des runes. Une image fantomatique sortie de l’un des murs. Son apparence ressemblait à celle des statues du magicien à l’entrée. Elle parla une langue incompréhensible. Bobby fit comprendre à Hélios qu’il s’agissait d’un de ses supérieurs et ce lieu est son laboratoire. Après de longs échanges de signes avec Bobby pour servir d’intermédiaire, Hélios et Enialis comprirent qu’il faudrait poser une illusion au centre, au niveau du piédestal… et donner quelque chose ? L’éclat de vie dont parlait Dzaan sans doute, mais personne ne savait ce que cela signifiait et ce que cela pouvait coûter.

Avant de faire quoique ce soit, Elise entreprit de réparer lentement les fissures de la tour avec sa magie, assistée par Hélios. Ce fut un travail long, méthodique et épuisant. Enialis profita de cette pose pour offrir le fusil laser à Ed Warn, qu’il semblait plus à même de bien s’en servir. Le groupe prit ensuite le temps de se reposer dans le laboratoire. A leur réveil, plusieurs heures avant l’aube, Elise put prendre un temps pour prier sa divinité et lui demander la capacité de comprendre toutes les langues. Avec cette grâce divine, elle pu enfin comprendre le message du “fantôme” (qui était en réalité une illusion qui répétait le même message en boucle) : le créateur était très fier de son invention qui rendait réel les illusions. Il fallait juste placer l’illusion sur le piédestal et la toucher pour lui donner vie. Elle ne parlait à aucun moment d’un contre-coup, ce qui motiva assez le groupe pour essayer l’expérience.

Montant sur les épaules de la clerc et doté d’un nouveau pouvoir pour faire apparaitre des illusions à volonté, Enialis se plaça et il tenta de projeter l’image d’un très gros diamant. Un faisceau de lumière sortit du piédestal, enveloppant le moine et la clerc et l’illusion commença à “prendre vie”, prenant consistance et devenant solide. Enialis sentit quelque chose être aspiré en lui, mais aucun changement notable ne se fit connaitre. Il attrapa le gros diamant entre ces mains, n’osant pas y croire ! Ce fut au tour d’Alfan de tenter l’expérience, demandant au moine de lui faire apparaitre un grand sac de pièces d’or ! La même expérience se produisit.

Avec ces nouvelles richesses (mise à l’abris dans le sac sans fond), le groupe était enchanté, mais Alfan et Elise se disaient tout de même que c’était trop beau pour être vrais. Il fut même décidé d’arrêter ici l’expérience : les murs commençaient à craqueler de nouveau, mieux valait ne pas trop tenter la chance.

Comme ils ne trouveraient visiblement plus rien dans cette tour, et surtout pas de nouveaux indices sur Nass, l’orbe de Vellyne Harpell ou les cités du Néthéril (les livres étant toujours dans une langue incompréhensible, même pour Elise), ils décidèrent de rebrousser chemin et de rentrer à Cair-Konig. Remonter sans corde demanda un peu d’escalades, mais heureusement, Alfan, avec sa taille et sa force, pouvait aider tout le monde, y compris Phyrus, la panthère d’Ed Warn. Cela permis à tout le monde de revenir au tout premier étage de la tour, où Elise trouva sa corde complètement remontée. En revenant vers l’entrée, Alfan entendit le petit bruit de tintement de métal et discerna des formes humanoïdes cachées dans la pénombre. Quelque chose attendait le groupe.

Afin de déjouer l’embuscade, Hélios fit apparaitre une forme spectrale dans le hall. Aussitôt, un gobelours sonna la chargea et fonça sur le fantôme et le roua de coup. Il grogna de rage en s’acharnant en vain sur cette silhouette de brume et se tourna vers les aventuriers en montrant ses crocs. Ed Warn lui répondit avec deux flèches bien senties dans le thorax. Mais avant que tous ne purent s’avancer dans la bataille, la silhouette de Dzaan se dessina dans le boyaux menant à la surface. Criant aux aventuriers qu’ils auraient mieux fait de le laisser tranquillement à ses affaires, il invoqua une puissante boulle de feu qui explosa au milieu du groupe. Bobby partagea un sort similaire à son prédécesseur Bob et fini soufflé en cendres. La panthère Phyrus tenta aussi de s’écarter, mais le souffle de l’explosion l’atteignit de plein fouet.

Remonté à bloc, Enialis se lança au milieu de la pièce, passant entre les ennemis qui affluaient, et se précipita devant Dzaan qu’il assaillit avec son bâton, parvenant à passer ses défenses et à l’atteindre à la tempe. Le mage recula d’un pas, sonné par le coup. Alfan suivi le moine, mais fut arrêté par la horde de gobelours qui se mit à l’encercler. Il brandit sa hache, frappant dans le tas, tâchant la pièce de gerbes de sang et de quelques dents. En arrière, Ed Warn sortit ses deux épées et prit les ennemis de flancs pendant qu’Elise invoquait une nuée d’esprits féériques qui vinrent embraser leurs adversaires. Enfin, Hélios invoqua une nouvelle ombre dans le dos de Dzaan qui poussa un hurlement strident, glaçant le sang des différents belligérants.

La mêlée était féroce et sanglante, mais les aventuriers prenaient le dessus et déjà plusieurs gobelours gisaient au sol. Reprenant ses esprits et repoussant le moine, Dzaan invoqua une nouvelle boulle de feu qui frappa en plein centre de la pièce, achevant ses derniers sbires. Cependant, tous les aventuriers résistèrent et se tenaient encore debout. Alfan et Elise s’écartèrent sur les côtés, afin de laisser une ligne de vue dégagée à Ed Warn, afin qu’il puisse venger Phyrus avec une balle du fusil laser. Une décharge retentit, un éclaire traversa la pièce et Dzaan tomba… Et Ed Warn se retourna vers Hélios, qui venait d’abattre le magicien rouge avec une décharge occulte.

A la grande surprise du groupe, le corps de Dzaan ne disparu pas, comme ce qu’aurait du faire une illusion. Ils comprirent alors qu’il s’agissait du vrai Dzaan. Celui qui était mort à Havre-du-Levant n’était que le simulacre qui avait été sacrifié pour couvrir son maitre. Sur sa dépouille, le groupe ne trouva qu’une amulette ornée d’étranges symboles. Hélios le prit et sentit un lien se faire entre lui et une construction mécanique qui se trouvait loin à l’ouest.

Après qu’Elise eut pensé les blessures et redonné des force à tout le monde, la troupe reprit la route pour rentrer à Caer Konig, d’où ils pourraient discuter de la suite de leur chemin. Mais à leur plus grand déplaisir, arrivés en ville, ils découvrirent que tous les trésors rendus réels à la tour avaient disparus. L’effet était limité dans le temps et les voilà rendus aussi pauvre qu’à leur départ.