05 - Résolution au Ryokan
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05 - Résolution au Ryokan

Session
July 25, 2024

"Mère,

Je vous écris pour vous faire part des derniers événements qui ont eu lieu au Ryokan Mitsuba. Je n’ai aucun doute que vous saurez faire remonter ces informations à qui de droit pour répondre à nos demandes qui se trouvent à la fin de cette lettre.

Notre délégation a bien retrouvé Isawa Shin au palais Yogo. J’ai le plaisir de vous assurer de sa loyauté envers le Clan du Phénix et ses intérêts. Il fait preuve de grandes compétences dans son lien avec les Kamis du feu et dans l’usages de techniques que je ne peux que prêter au Clan du Scorpion. Vous ne devriez pas tant vous inquiéter de tout les bienfaits qu’il pourrait apporter à notre clan que du fait que nous nous entendons plutôt bien.

Conformément aux instructions livrées à notre cousin Shiba Jotaro, nous nous sommes rendus au Ryokan pour rencontrer Kakita Kirito et Ikoma Oniroku. Nous avons pu les voir dès le jour de notre arrivée et apprendre qu’ils s’apprêtaient à échanger leurs enfants comme otages dès le lendemain. Mais je suppose que vous étiez déjà au courant de ce fait, n’est pas ?

Notre cousin a bien préparé les présents pour chacun de ces seigneurs et comptaient les offrir le jour de l’échange afin de renforcer la paix entre ces deux familles. Cependant, cet équilibre fut mit à mal la veille de cette rencontre : Ikoma Oniroku se fit dérober ses armes et son armure. Malgré les excuses et les promesses vaines de dédommagements de la maitresse du sanctuaire, Chiyuki, le sieur Oniroku voulait laver son honneur et provoqua le sieur Kirito en duel à mort le soir même, prenant Jotaro comme témoin.

Le duel devait avoir lieu le lendemain à l’aube. L’inquisiteur Asako Asakura insista pour que nous enquêtions sur ce qu’il s’était réellement passé afin d’établir la vérité et de ramener la paix entre les deux familles du Lionet de la Grue. De ce que nous avons compris de notre enquête nocturne, une pègre doit être bien installée au Ryokan et ils regorgent de moyens pour aller dérober les biens des résidents. En remontant leurs traces, celles-ci nous ont conduit à un pavillon où résidaient trois membres de la famille Yasuki, mitoyen à un autre pavillon où se trouveraient une certaine Doji Azuna. Vous apprécierez beaucoup l’Inquisiteur Asako mère : il se montre toujours très prudent et diplomate. Il préféra revenir le lendemain plutôt que de s’infiltrer chez des voleurs de nuit ou rentrer de force pour les prendre sur le fait.

Il s’avère également que la fille d’Oniroku, Ikoma Naoko, pourrait avoir une connexion avec les kamis qui intéresseraient beaucoup les Isawa. Toutefois, elle a failli être blessée par un kensen pendant cette nuit et son père l’a confié à notre garde afin qu’Asakura et Shin veillent sur elle.

Nous nous réveillâmes aux aurores le lendemain matin pour nous préparer avant le duel et éviter que la paix ne meurent avec l’un des deux seigneurs. J’ai bien révisez mes leçons mère, je sais qu’Oniroku était le rempart de la paix du côté du clan du Lion et que la femme de Kakita Kirito chercherait à tout prit à se venger de son côté. Aucun des deux seigneurs ne pouvaient se permettre de mourir ici.

Pour mieux opérer, nous nous sommes séparés : Jotaro, Shin et moi nous sommes rendus sur le lieu du duel pour tenter de faire gagner du temps à Asakura Asako et son yojimbo Isawa Tatsuo qui allaient poursuivre l’enquête.

Afin de tenter d’apaiser les tensions avant le duel, j’ai proposé à Jotaro qu’il offre ses cadeaux, mais il estimait que le moment était déplacé et que ça n’aiderait pas. Nous avons alors attendu en silence que les deux seigneurs viennent. Quand Oniroku est arrivé, il a demandé à ce que sa fille soit témoin du duel à venir. Comme nous l’avions laissé se reposer dans notre pavillon, Shin et moi avons offert d’aller la chercher, en prévenant tout de même que cela prendrait du temps : elle devait être lavée et purifiée avant. Cela nous a permis de faire gagner tout le temps nécessaire à l’inquisiteur.

Jotaro m’a expliqué plus tard qu’il avait utilisé ce temps additionnel à bon escient : il est parvenu à convaincre Oniroku de changer les termes du duel, qu’il ne soit non plus un duel à mort, mais au premier sang. En contrepartie, il s’est engagé à offrir un grand sabre au seigneur du Lion en dédommagement, prenant sur lui de laver l’affront subis. En réalité, c'est sans doute ce qui a réellement permit de sauver cette situation.

Pendant ce temps, Asakura et Tatsuo sont retournés sur la piste laissé la veille : les Yasuki et la dame Doji. Pour la sensibilité de votre vertu chère mère, je vous épargnerais les détails des fourberies employées par l’inquisiteur pour parvenir à ses fins. Mais sachez qu’il a trouvé tout ce beau monde sur le pied de départ et qu’il a réussi à les arrêter en leur faisant croire qu’un kami maléfique se cachait dans leurs affaires. Il n’a pas osé nous raconter de quelle manière il a réussi à les trouver, et cela devait être bien embarrassant au vue de ses joues rouges en le racontant, mais il a finalement retrouvé les armes et l’armure d’Oniroku parmi les bagages des Yasuki.

Selon ces derniers, ils avaient acheté cet armement honorablement et ils en avaient besoin pour défendre le Mur. Mais plutôt que de les accuser de recel, Asakura s’est montré magnanime et a proposé de leur racheter cet équipement au prix qu’ils avaient payés, offre que les Yasuki ont accepté d’emblés. Ils ont aussi accepté de donner le nom du vendeur : Suzumu. Visiblement, cet ignoble individu serait un Yakuza à la tête d’une organisation de voleurs et peut-être même de maitres chanteurs.

Asakura et Jotaro ont alors pu récupérer les affaires d’Oniroku et les apporter au lieu de l’emplacement du duel. Shin et moi venions juste de revenir avec Naoko. Pendant que Tatsuo allait prévenir le seigneur Ikoma que tout était rentré dans l’ordre, Asakura nous expliqua ce qu’il s’était passé. Néanmoins, Suzumu dut sentir qu’il se passait quelque chose, car il prit la fuite dès qu’il vit Tatsuo déballer les armes d’Oniroku devant tout le monde. Shin et moi nous sommes élancés à sa poursuite pour que justice soit faite.

Nous l’avons acculé juste avant qu’il n’atteigne une de ses caches. Shin a de nouveaux montré une maitrise impressionnante des kamis du feu. Après avoir esquivé une attaque du yakuza comme s’il l’avait vu venir, il l’a immolé, purement et simplement. Comme je vous le disais, nous sommes fait pour nous entendre. Je vous suis reconnaissante de m’avoir nommé comme sa yojimbo. C’est un honneur de suivre une personne efficace et qui n’a pas peur de l’action.

Nous sommes allée retrouver rapidement le reste de la délégation. Ils avaient l’air assez satisfait. Ils nous ont expliqué qu’Oniroku n’avait pas voulu interrompre le duel et les deux seigneurs se sont quand même affronté. Ikoma l’a emporté en blessant légèrement Kakita au bras. Ses armes et son armure lui ayant été remis, Oniroku s’est satisfait de cette victoire et a tourné les talons sans rien demander de plus, estimant toute cette histoire réglée.

Après avoir expliqué à la maitresse des lieu, Chiyuki, ce qu’il s’était passé et ce qu’avait fait Suzumu, elle nous a montré le lieu où logeait cet individu. Nous y avons trouvé une somme correspondant au prix des armes et armures d’Oniroku et Tatsuo est tout de suite aller porter cet argent aux Yasuki pour les rembourser. Nous avons confisqué le reste des possessions de ce yakuza en dédommagement pour nos efforts [NdA : non, Yume ne mentionne pas explicitement les 140 kokus restant].

Il est vrai que j’ai passé sous silence son aide jusque là, mais un homme se présentant sous le nom d'Utaku Murakami, venu du clan de la Licorne, nous a aidé pendant toute cette enquête. Cependant, son comportement m’interroge. Soit vous avez fait preuve d’une grande habileté pour éduquer Père aux us et coutumes de la civilisation et du clan du phénix, soit ce Murakami a un comportement et des préoccupations bien éloignées de celles d’un véritable samouraï. Certains pensent qu’il s’agirait d’un imposteur. Mais pour Asakura, il fut une aide utile et pense que nous pouvons laisser cela sous silence. Je dois vous avouez Mère, que je voudrais m’en remettre à vos lumières sur cette question. Père étant le seul ressortissant du Clan de la Licorne que je connaisse, est-ce normal que ce Murakami puisse agir de manière fantasque et impulsive ? Et s’il était un imposteur, serait-ce juste de le dénoncer et de le condamner alors qu’il est inoffensif ?

Mais je m’éloigne de cette question pour l’heure afin d’arriver aux informations véritablement importantes.

Nous avons retrouvé plus tard les seigneurs Ikoma et Kakita. Tout deux semblaient avoir fait la paix : Kakita s’est excusé qu’un tel affront puisse être causé sur ces terres mais Ikoma considérait que justice était rendue et son honneur lavé. Cependant, il restait la question de l’échange des otages. Si cela semblait nécessaire pour préserver la paix, Kakita ne voulait pas se séparer de son fils, Ikoma ne semblait pas vouloir s’occuper d’un enfant et Shin est convaincu que Naoko apprendrait bien plus au sein de la famille Isawa. Cependant, Asakura et son yojimbo étaient convaincus que cet échange était la bonne chose à faire et que chacun devait accepter son devoir.

Notre cousin fit alors honneur à notre nom en proposant une solution alternative : plutôt qu’un échange ponctuel et ne se voir qu’une seule fois par décennie, les deux seigneurs pourraient au contraire prévoir de se retrouver plus souvent pour discuter concrètement des problèmes à régler. Le clan du Phénix serait aussi invité pour proposer un arbitrage neutre. L’idée prit racine chez les deux seigneurs qui ont accepté. En gage de confiance et de respect, ils ont aussi évoquer l’idée ensemble d’échanger non pas des enfants mais leurs sabres respectifs.

Au regard de cette évolution politique, je pense que ma très chère sœur dame perfection Noriko serait la personne de la situation pour servir de diplomate du clan du Phénix. Enfin, il faudrait qu’elle accepte que le cadre n’est pas aussi doré que chez nous, qu’il y a ici des voleurs et pilleurs, que même des samouraïs ne font pas preuve d’une très grande honnêteté, qu’Oniroku peut être rustre sur les bords et qu’il s’agit de question mineurs par rapport à son excellence, mais il faut bien commencer quelque part !

Pour le sort de Naoko, Shin s’est occupé d’écrire une lettre à la famille Isawa, mais je vous informe tout de même qu’Oniroku a accepté de la confier à notre clan pour qu’elle soit formée à devenir une Shugenja, à la condition qu’elle soit libre de revenir dans son foyer quand elle le désirera.

Voici Mère pour le rapport de notre activité au Ryoken Matsuba. La paix a été préservée, nous avons accomplis toutes nos missions mais ne soyez pas trop triste : je suis sûre que j’ai réussi à encore être une déception.

Embrassez quand même Père de ma part,

Shiba Yume.”