Les hommes appellent les fées le peuple de la nuit car c’est la nuit qu’elles sortent et parce que nombres de leurs coutumes et pratiques sont simplement incompréhensibles pour eux. C’est sans doute la raison pour laquelle les impériaux leur firent la guerre partout où ils étendirent leur domaine et pourquoi les hommes ont tant peur des ténèbres. La majeure partie des peuples féeriques (y compris les elfes) pratique une forme de cannibalisme rituel consistant à dévorer le cœur et le foie de leurs morts et de leurs ennemis vaincus au combat. Certains, comme les hommes-lézards, ont fait de la chair humaine la base de leur alimentation. Les nains ont complètement abandonné ces pratiques – sans doute parce que le cœur d’un nain est simplement indigeste.
Les fées étaient là bien avant les hommes, mais peu nombreuses, affaiblies par des siècles de guerres effroyables, elles ne purent jamais les empêcher de s’installer, quelle que fut l’ampleur des massacres et des tueries qu’elles commirent. Et les hommes, toujours plus nombreux, apprenant avec le temps, purent bientôt se défendre puis passèrent à l’offensive, repoussant les fées dans les régions les plus sauvages du monde, détruisant des civilisations entières. Les elfes et les nains profitèrent des hommes pour régler de vieux comptes avec les fées noires, les orques et les gobelins, tous peuples cannibales – c’est ce qui leur permit en fin de compte de survivre et d’être acceptés, dans une certaine mesure, au sein des communautés humaines.