Garou - 16.2 -  l'ATF est sur le coup !
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Garou - 16.2 - l'ATF est sur le coup !

April 12, 1999
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Un vent frais fit bouger les jeunes pousses de maïs qui s’étendaient à perte de vue, donnant au champs un mouvement d’onde presque hypnotisant, amplifié par les couleurs dansantes des gyrophares des véhicules déjà présents sur place. 

L’agent Holden finit sa cigarette, regardant toujours au loin, puis jeta le mégot d’un mouvement sec de l’index de sa main droite, avant de remonter le col de sa parka bleue nuit, laissant apparaitre le sigle A.T.F en lettre jaune dans son dos. 
 
Une fois sa clope finit, il se retourna lentement pour observer la scène dans son ensemble, ou du moins ce qu’il en restait, à savoir une grange en ruine encore fumante et trois cadavres qui ressemblaient plus à des sacs de charbons qu’autre chose. Pas besoin de chercher bien loin sur l’identité des macabées : les motos, les armes et même le lieu, tout ça, c’est signé Road Mongers. 
 
Siobban Linden s’approcha de lui, elle tenait le rapport préliminaire de la police dans la main. 
 
-       « T’en penses quoi ? » 
 
-      « T’aurais pas dû couper tes cheveux aussi court, ça te vieillit ! » 

-       « Mais t’es trop drôle dit moi !!! J’me pisse dessus ! … Et sinon ? » 

-       « On nous ballade … et depuis le début ! Y’a un truc qui ne tourne pas rond dans cette histoire … J’ai fais un tour dans le coin, y’a des douilles partout, c’est un putain de stand de tir et y’a même un type qui s’est servi d’un RPG pour crocheter la porte de la grange … Y’a plus de 100 cartouches qui ont été tirées cette nuit, du sang partout sur la route à l’entrée … et y’a que DEUX types au sol !!! … Mais bordel OU sont les autres corps ??? Et surtout où est Ayden ?» 

-       « Le Sheriff est le premier à être arrivé sur place et il dit n’avoir vu personne partir de la scène de crime, mais il est clair que les types ne se sont pas tirés dessus avant de se jeter dans la grange en feu … Il y a donc forcément un autre « groupe » qui était présent pour la fiesta … J’ai regardé les corps avant que les coroners les foutent dans les housses, ils ont salement morflé, le plus costaud tout particulièrement ». 

-       « Ça ne colle pas … les Mongers sont pas du genre à rater leurs cibles, se sont tous d’anciens militaires avec des missions de terrain au cul … Ce sont des putains de tueurs ! … Et là ils auraient fait un carton sans RIEN toucher ??? Non, impossible ! » 

-       « Je ne sais pas … Ils étaient déjà sur place, sans doute dans le cadre d’un deal ? » 

Linden regarde la route qui passe devant la grange et la suit des yeux, puis elle fixe son regard au loin … elle fronce ses sourcils et fait une moue du coin de la bouche et reprend à nouveau. 

-       « Les Mongers sont contactés pour un deal et accepte un rdv qu’il fixe eux même dans un coin tranquille, afin d’avoir l’avantage du terrain. Ils arrivent en avance et sécurisent la zone, puis attendent patiemment leur « client » … un véhicule arrive, des types en sortent, mais ils sont armés et ça part direct en fissure … l’un des assaillants tir même à la roquette pour essayer de faire un carton, mais les Mongers se laisse pas faire et réplique … c’est Bagdad pendant 10min, mais les invités sont plus nombreux, bien armés, ils surpassent les Mongers et finissent par en faire des copeaux … Les deux potes du Prés’ se font descendre et lui est obligé de fuir. Une fois la fête finit, nos mystérieux visiteurs ramassent leur blessés, peut-être même leurs morts, rassemblent les corps des bikers dans la grange et y foutent le feu dans le but d’avertir Ayden sur ce qui l’attend … Ensuite ils rentrent manger un tacos bien gras …  

Holden écouta l’hypothèse de sa collègue, puis quand celle-ci eu finit, il afficha un large sourire sur son visage et retira la main de la poche droite de son blouson avant de l’ouvrir, tendue en direction de l’agent Linden, à l’intérieur se trouve un petit sachet de plastique contenant une douille de gros calibre. 

-       « Qu’est-ce que sait ? » demanda la jeune femme. 

-       « La preuve que ta théorie est comme ta coupe de cheveux … Elle ne tient pas la route ! » 

-       « Mais encore ? » 

-       « Ça, ma p’tite dame, c’est du calibre 300 remington ultra magnum, le genre de bastos qu’on utilise pour braconner l’ours ou faire passer le hoquet à belle-maman » 

-       « Ha … Et où as-tu trouvé cette merveille ? » 

-       « A cinquante mètres d’ici, en bas d’un arbre … le spot parfait pour un sniper désirant faire un carton, angle propre, position stable, le tout face à l’entrée de la grange. » 

-       « OK, mais pour l’instant ça colle avec ma vision du truc, les Mongers arrivent avant, sécurisent le périmètre et colle un sniper dans l’arbre pour se couvrir, classique ». 

-       « Ouais, pas faut … Mais c’est là que rentre en jeu le papelard que tu tiens dans la main … Regarde bien la liste des objets trouvés sur place par le sheriff et ses hommes … Plus précisément la liste des armes saisies et étiquetées ». 
 
Siobban Linden dirigea le faisceau de sa lampe de poche sur le papier qu’elle tenait dans la main, celui-ci faisait état du rapport d’enquête préliminaire établi par Braddock et ses adjoints. Elle promena ses yeux sur le document avant de les fixer sur la case contenant la liste des armes récupérées sur place … Pas de fusil à lunette. 

-       « OK, bien vue … Vas-y raconte ! » 

Le visage de l’agent Holden se ferme, il prend une grande inspiration, son regard allant de l’arbre non loin à la grange, encore fumante. 

-       « Les Mongers sont bien venus ici, mais pas dans le cadre d’un deal ou d’un quelconque rdv … les traces de pneus sur la route prouvent qu’ils sont arrivés rapidement, en formation serré et qu’ils ont brusquement freiné juste avant de tourner vers la grange … Ce qui me fait penser qu’ils venaient bien ici MAIS sans savoir qui serait là … Ils freinent donc et sortent leurs armes et commencent à arroser les lieux et je pense que c’est même EUX qui ont tirés à la roquette sur la grange … » 

-       « Imaginons que ton crâne de piaf ne pédale pas dans la semoule, ils tirent sur qui ? » 

-       « Par sur qui … mais sur QUOI ! » 

-       « Quoi … comment ça sur quoi ? » 

-       « Les Mongers sont tous d’anciens bidasses, parfaitement capable d’évaluer la force de frappe nécessaire pour faire face à une menace et de s’y préparer. Tu ne t’équipes pas d’un lance-roquette et d’un fusil à éléphant sans raison, sauf si tu t’attends à faire face à quelque-chose qui aura d’une puissance de feu considérable pour la stopper ». 

-       « Mais merde, qu’est-ce qui nécessite un arsenal de guerre en pleine cambrouse ? » 

-       « Je ne sais pas … J’en ai pas la moindre foutu idée à vrai dire … Mais on connait tous les deux LA personne qui pourra répondre à cette question ! » 

-       « Suzanne ? » 

-       « Suzanne ! … Et sa baguette magique calibre 300 » 

-       « Comment ça ? » 

-       « Le fusil est peut-être manquant, mais il y a quelques empreintes fraiches en bas de l’arbre, là ou j’ai trouvé la douille, le gabarit correspond à celui d’une femme … Tu trouve le fusil, tu trouves Suzanne … ou inversement » 

-       « Attend … Mais tu n’en as pas parlé au Sheriff Braddock ?!? » 

-       « Non, celle-là, je la garde pour nous … Tout comme le reste d’ailleurs ! » 

-       « Le reste ? Comment ça le reste ? » 

L’agent Holden afficha de nouveau un large sourire sur son visage et cette fois sorti la main gauche de son autre poche de blouson, puis ouvrit celle-ci pour en révéler son contenu. 

-       « Mais bordel … c’est quoi ??? » 

-       « Non sœurette … C’est QUI ? »