Morrigan est une naine, fille de Hurd Mordarok, haut dignitaire de la guilde des Ifriers, qui rassemblait charbonniers, bûcherons et menuisiers. Son père aurait préféré la voir oisive et élevée comme une vraie dame, mais Morrigan était passionnée par ce qui se passait dans les ateliers de la Grand’Forge. Elle y grandit, en force, en talent… et en tempérament.
Les divergences de point de vue avec les autres artisans avaient tendance à se régler aux poings.
Quand le Nécromant prit possession de la ville, son père lui intima de ne pas s’inquiéter et de continuer son ouvrage. Elle se jeta à corps perdu dans son travail pour mieux oublier l’horreur qui l’entourait. Elle terminait son compagnonnage quand l’armée d’Erisadan refoula les morts-vivants qui gardaient les murs de Brenhaven. Elle accueillit les elfes avec une circonspection prudente… jusqu’à ce qu’ils interdisent la coupe du bois et saisissent les biens des Ifriers. Un méprisable marchand, Carmichaël, en profita pour racheter le siège de la guilde, trônant sur le Pont, et en faire une auberge, une maison-close et un casino. Son père ne supporta pas sa déchéance et mourut peu après d’une profonde dépression.
Gardant ses larmes pour le moment où les elfes seraient vaincus, Morrigan se réfugia à l’auberge de l’Épée, qui cherchait un maréchal-ferrant. De là, la forgeronne prépara sa vengeance. Elle prit contact avec les Ifriers qui s’étaient réfugiés dans la forêt pour résister à l’occupation elfique. Depuis ce jour, elle leur sert parfois d’yeux et d’oreilles en ville. Elle forge également des armes sous couvert de son activité officielle, qu’elle leur envoie clandestinement. Morrigan attend avec impatience la grande nuit du soulèvement pour assouvir sa vendetta.