Si la culture sarcoséenne n’a pas autant souffert de l’occupation que celle des Dorns, même au sud, le travail de sape
de l’Ombre est manifeste.
Le royaume d’Érenlande
Le royaume d’Érenlande était à l’origine un savant montage politique orchestré par le khalife Kari afin d’asseoir sa
suprématie en l’an 1112 du Deuxième Âge, quand les colonies d’Eredane se libérèrent du joug du Vieil empire. Kari
fit valoir son statut de haut roi à l’occasion d’une cérémonie
où les monarques dorniens renouvelèrent leurs vœux de
loyauté proférés envers le shérif sarcoséen, en l’an 853. Le
Conclave des souverains fut l’occasion de signer des traités qui garantissaient aux sussars sarcoséens comme aux
chefs des maisons nobles du peuple dornien qu’ils garderaient le titre de princes inféodés au haut roi d’Érenlande,
avec tous les droits et privilèges de vassaux du khalife.
Les premières années, l’Érenlande demeura une fiction
politique qui n’avait de sens que par le biais des traités.
Dorns comme Sarcoséens ne se sentaient nullement unis ;
les relations entre sussars et princes dorniens furent d’ailleurs émaillées de tensions. Les frictions durèrent plusieurs
décennies, au nord comme au sud. Le jeune royaume était
tiraillé de toutes parts.
Puis, à mesure que le temps passait, les échanges commerciaux et culturels nouèrent des liens que les traités seuls
n’avaient pu tisser. L’unification entre les deux peuples alla
bon train. Mariages politiques entre nobles, mais aussi
relations quotidiennes entre gens du peuple, contribuèrent
à créer une société mixte.
De siècle en siècle, au gré des caravanes marchandes et
des unions interculturelles, ce qui n’était au départ qu’une
idée prit la consistance d’un vrai royaume, uni de surcroît
par un ennemi commun. Si l’éloignement géographique, le
système de loyautés entre maison nobles des Dorns ainsi
que la société très hiérarchisée des Sarcoséens contribuent au maintien des différences entre le nord et le sud,
les Érenlandais des vallées centrales ont depuis longtemps
cessé de se penser en autre chose que des sujets du royaume
d’Érenlande. Des sujets soudés et fiers d’être tous sous
l’autorité d’une même couronne, quelles que soient leurs
origines respectives.
Castes sarcoséennes
Quand les Sarcoséens débarquèrent en Eredane, ils
importèrent leur système social hautement hiérarchisé qui
datait des temps anciens, au plus fort de leurs conquêtes.
À cette époque reculée, la caste inférieure était constituée
d’étrangers, de criminels et de tous les peuples récemment
conquis. La caste supérieure était réservée aux individus
de sang royal, aux prêtres, aux politiciens et aux éleveurs
de chevaux. La caste intermédiaire englobait les paysans,
artisans, marchands, soldats et autres gens du commun. Ce
système très dur imposait lois, interdits et privilèges distincts selon la caste.
Des siècles de troubles et de pressions politiques plus
tard, cette société figée fut contrainte d’opérer sa révolution.
Peu à peu, le système qui faisait passer la naissance avant
tout intégra le mérite individuel, la bonne réputation et la
rigueur morale. Ce système, par certains aspects aussi rigide
que le précédent, permettait aux plus humbles d’aspirer à
la grandeur.
À leur arrivée en Eredane, les Sarcoséens avaient adopté
depuis des siècles cette société au mérite qui était l’une des
raisons de leur succès. Elle garantissait en effet que les
meilleurs éléments puissent accéder à de hauts niveaux de
responsabilité. Être issu d’un peuple conquis n’empêchait
pas de devenir riche, voire très influent, dans cette culture
sarcoséenne remaniée. La nature éclairée de cet ordre social
incita les colons sarcoséens à unir leur destin à celui des
Dorns plutôt qu’à les écraser. À n’en point douter, c’est à
cela que les Sarcoséens doivent d’être devenus la culture
humaine dominante d’Aryth.
Si le fait d’être bien né ou riche confère un avantage initial
de poids dans la société sarcoséenne, tout le monde peut
s’y hisser à force de ténacité, de travail et de bonne réputation. L’attribution d’un nouveau statut au sein du système
de castes est l’apanage des sussars et du khalife. La société
sarcoséenne n’est pas exempte de corruption et de favoritisme. Pour autant, comme la valeur d’un individu n’est pas
seulement jugée sur sa réputation personnelle, mais aussi
sur celle de ses subordonnés, il est rare qu’un sujet peu scrupuleux soit promu.
La caste inférieure du système sarcoséen, les
shol, englobe
les criminels, les mendiants, les parjures et les étrangers qui
n’ont rien fait pour améliorer leur sort. Ses membres n’ont
aucun droit équin.
La caste suivante, celle des
asara, comprend les fermiers,
bergers, pêcheurs, paysans et Érenlandais de souche sarcoséenne. Tous n’ont pas de droits équins, mais beaucoup ont
de grandes chances d’accéder à un statut supérieur.
Juste au-dessus, celle des beeshi regroupe les marchands,
éleveurs de chevaux, soldats et artisans. Presque tous les
Sarcoséens de valeur atteignent le rang de beeshi même si,
pour beaucoup, il faut attendre un âge avancé.
Viennent ensuite les uruush où l’on trouve les prêtres et
les nobles ayant accompli un long et exceptionnel service
auprès d’un sussar.
Les sharu forment la deuxième caste la plus élevée, réservée aux individus appelés à devenir des cavaliers du serment
Les sussars, ou « cavaliers du serment », constituent la
caste supérieure, ce qui implique un mélange d’autorité et
de devoirs. Les sussars ne doivent obéissance qu’au khalife ;
c’est dans leurs rangs que sont désignés les généraux, gouverneurs et autres dirigeants d’envergure.
Quand il atteint l’âge adulte, tout Sarcoséen prête allégeance à un sussar et devient de facto membre de sa famille
étendue. La loyauté de chaque individu est ainsi clairement définie, et ses responsabilités et devoirs édictés, qu’il
s’agisse d’accomplir ses tâches quotidiennes ou de prendre
les armes. Contrairement aux Dorns, les Sarcoséens ne
sont pas nécessairement apparentés par le sang à une
maison noble ; les motifs de leur affiliation tiennent parfois aux hasards de la vie. Si la plupart ne rencontrent leur
sussar qu’à l’occasion d’un changement de caste, tous ont
précisément connaissance du rang, de la réputation et des
devoirs de leur supérieur, pour avoir eu de fréquentes interactions avec les cavaliers du serment et les sharu qu’il a
nommés gouverneurs.
Pour étrange que cela paraisse, le système de castes
des Sarcoséens est plus égalitaire que la hiérarchie qui
régit maintes autres cultures. Il est très strict et l’ascension sociale n’est pas assurée, mais tous les sujets ont une chance de se hisser à un rang supérieur. Humbles ou riches,
jeunes et vieux, tous ceux qui possèdent un statut identique
sont soumis aux mêmes obligations. Il est certes permis
d’aspirer à n’importe quelle caste même si, dans les faits, il
existe de nombreux obstacles à l’ascension sociale, certains
manifestes, d’autres plus subtils.
Les enfants n’ont aucun statut tant qu’ils n’ont pas dompté
leur premier cheval. Ce rituel hautement symbolique marque
le passage à l’âge adulte ; il a lieu le plus souvent entre douze
et quatorze ans. Si, comme cela se produit parfois, l’enfant
vide les étriers lors du cérémonial, la tradition exige qu’il
attende une année avant de recommencer. Dompter un cheval constitue le premier pas vers le statut d’adulte dans la
société sarcoséenne. Les jeunes années qui suivent sont
consacrées à l’apprentissage d’un métier, le plein âge adulte
étant atteint le jour du vingtième anniversaire.
Les avancements sont accordés par le sussar dont dépend
le récipiendaire. Il arrive quelquefois qu’un sussar demande
à l’un de ses pairs de promouvoir un sujet sous la responsabilité de ce dernier, pour services rendus ou bravoure exceptionnelle. De telles requêtes n’étant jamais faites à la légère,
elles sont presque toujours honorées.
La promotion d’une caste à l’autre a lieu pour diverses raisons. Les codes culturels qui prévalent au jugement porté sur
la valeur d’un individu répondent à une tradition longue et
complexe. Service militaire ou public, acquisition de fortune,
érudition, talent artistique reconnu ou savoir-faire de pointe
sont tous des motifs recevables d’accéder à la caste immédiatement supérieure. D’autres considérations – sacrifice
personnel, héroïsme, gratitude du sussar pour services personnels – peuvent elles aussi donner lieu à une promotion.
Aux heures sombres du Dernier Âge, risquer sa vie face aux
légions d’Izrador est un gage de bravoure évident qui suffit
dans bien des cas à se voir proposer un avancement. Si le fait
d’appartenir à une noble lignée ou à une famille richissime
suffit parfois à accéder au rang de beeshi, seul un individu
réputé et talentueux grimpera plus haut dans la hiérarchie.
Il existe tout un ensemble de lois coutumières, de restrictions et de privilèges associés au système de castes
sarcoséen, avec des répercussions profondes dans la vie
quotidienne. Il n’est par exemple octroyé aucun droit équin
à un individu tant qu’il ne s’est pas hissé au-dessus du statut de shol. On ne peut pas davantage se marier hors de sa
caste, et seuls les beeshi ou rangs supérieurs sont autorisés
à élever et vendre des chevaux.
Le statut de chacun, en outre, peut se perdre plus aisément qu’il n’a été acquis. Mentir, tricher, tuer un cheval ou
être condamné pour un crime se traduit le plus souvent par
la perte d’un ou plusieurs rangs selon la gravité de la faute.
Dans les cas les plus sérieux, non seulement le fautif est
redescendu tout en bas de l’échelle, mais il est banni à vie
des terres sarcoséennes et exécuté au premier manquement.
Le système de castes est la pierre angulaire de la société
sarcoséenne. Même aujourd’hui, sous le règne de l’Ombre,
alors que tant d’autres institutions ont perdu toute signification et qu’il reste peu de cavaliers du serment pour accorder
un rang supérieur, cette hiérarchie a gardé de sa vigueur.
Aussi improbable que cela puisse paraître, cette coutume
est le ciment qui permet aux Sarcoséens de se sentir unis,
fiers, et de garder espoir. Le statut de chacun est un trésor,
à la fois pour l’individu concerné et pour la société dans son
ensemble, que ni Izrador ni ses séides ne peuvent voler. En
l’absence de réel système de gouvernement et ayant grand
besoin de chefs respectables, les Sarcoséens libres se
tournent de plus en plus vers leurs supérieurs hiérarchiques
dès que la situation l’exige.
Allégeance à l’Ombre
Les faux sussars et leurs sujets, quant à eux, sont soumis
à des règles très différentes. Dans les villes occupées par
l’ennemi, les rangs les plus élevés ont été souillés par la
promotion arbitraire et intéressée de sussars fantoches,
contraignant les individus honorables de rang inférieur à
se tourner vers leurs pairs pour arbitrer les litiges de la vie
quotidienne. Certains sussars à la solde de l’Ombre offrant
même des promotions en récompense de services rendus,
les Sarcoséens les plus matois peuvent se retrouver avec
des statuts distincts selon le seigneur concerné. Il existe
même certains citadins qui ont pris langue avec les rebelles
opérant dans la plaine et qui, toujours pour services rendus mais cette fois au profit de la rébellion, ont bénéficié
d’un avancement. La situation est très embrouillée, et différentes hiérarchies coexistent, sous l’autorité des faux sussars liés à l’Ombre et celle des cavaliers du serment restés
fidèles à la tradition.
Maints sujets sarcoséens ont en conséquence coupé
les ponts avec leur sussar attitré tandis que d’autres sont
contraints d’obéir à un traître au service d’Izrador. Certains
prennent le parti de l’Ombre par choix personnel, certains
autres par peur des conséquences en cas de refus. Les plus
téméraires cherchent un descendant de quelque prince
authentique dans l’espoir de lui prêter allégeance et de se
mettre à son service dans la cavalerie des hors-la-loi.
Maîtres de l’intrigue
Le système de castes des Sarcoséens a aussi sa face
sombre : l’obligation, pour les membres des strates supérieures, de passer maîtres ès manipulations. La noblesse
sait de longue date que les manœuvres en sous-main sont
bien souvent le meilleur moyen de garantir sa réputation et
son avancement. Jusqu’aux plus honorables se doivent de
posséder l’art raffiné de l’intrigue de cour afin de progresser dans la hiérarchie – un mécanisme qui a permis à plus
d’un individu sans scrupules de se hisser au-dessus de sa
valeur parce qu’il ou elle savait quelles ficelles tirer.
Lorsque fut fondé le royaume d’Érenlande, les Dorns, qui
n’étaient nullement préparés aux intrigues incessantes de
la cour du khalife, furent totalement dépassés sur le plan
politique. Puis la « mode » du complot de cour permanent
gagna les cours des monarques du nord quand, à la faveur de
mariages arrangés, des nobles sarcoséens se retrouvèrent
à vivre parmi eux.
Les agents à la solde d’Izrador entreprirent ensuite de
semer les germes de la corruption dans toute l’Érenlande
en y mettant autant d’ardeur au nord qu’au sud. Si les Dorns
prêtèrent aisément le flanc aux mensonges susurrés par les
séides de l’Ombre, le sens de l’intrigue n’était pas leur fort.
Leurs alliés du sud, à l’inverse, se montrèrent plus difficiles à
berner, mais en terre sarcoséenne, le goût du complot était si
profondément ancré que les espions n’eurent ensuite aucun
mal à brouiller les pistes. Quand l’Ombre descendit enfin
depuis le nord, beaucoup de braves sujets étaient au service
de l’ennemi sans en avoir conscience, et au moment de choisir entre un châtiment infligé par leurs pairs pour trahison
et une récompense offerte par les serviteurs du dieu déchu,
beaucoup préférèrent la carotte au bâton. Sombre ironie :
maints dirigeants sarcoséens, habitués à chercher les honneurs, prirent d’instinct le parti du pouvoir… synonyme de
reniement de leurs principes.
Seigneurs des chevaux
Les Sarcoséens sont des cavaliers avant toute chose. Leur
longue histoire est intimement mêlée à celle de leurs fidèles
montures, c’est d’ailleurs à eux que l’on doit l’introduction du
cheval en Eredane. C’est du haut de leur selle qu’ils bâtirent
leur empire colossal, du haut de leur selle qu’ils régnèrent
sur l’Érenlande et du haut de leur selle qu’ils continuent à
résister aux armées de l’Ombre. Les Sarcoséens, maîtres
éleveurs et dresseurs, voient tous les pans de leur culture
imprégnés par le cheval, tant du point de vue mythologique que spirituel ou dans la vie quotidienne. Beaucoup
apprennent à monter à cheval et à s’occuper de leur monture dès l’enfance, le rite de passage à l’âge adulte consistant à dompter un animal sauvage. Tuer un cheval sain est
un crime très grave ; enfin, les lois coutumières régentent
le droit d’utiliser un cheval ou de le monter selon la caste.
Posséder un cheval est un accomplissement suprême dans
la culture sarcoséenne et un privilège réservé au khalife
et à ses sussars. Les Sarcoséens de rang plus modeste
sont autorisés à monter à cheval et à en prendre soin sur
accord express de leur cavalier du serment tutélaire. Dans
la pratique, ce sont les membres de la caste des beeshi qui
s’occupent des chevaux des sussars, qu’ils dressent, entretiennent et négocient au nom de leur seigneur.
Attribuer des droits équins est un élément-clef du pouvoir
des sussars, d’autant qu’être détenteur de ces privilèges fait
toute la différence au sein des castes inférieures. Ces droits
très prisés autorisent les Sarcoséens à entraîner, élever,
monter et faire travailler les chevaux. La caste la plus basse
n’y accède jamais ; il faut atteindre le rang d’asara pour que
cela devienne possible, bien que jamais systématique. Requis
pour se hisser au rang de beeshi, les droits équins sont parfois retirés en guise de châtiment, de façon temporaire ou
permanente selon la gravité de la faute commise.
Les Sarcoséens bénéficiaires de droits équins sont autorisés à posséder une monture et à en changer lorsque nécessaire. Si, légalement, seuls les sussars sont propriétaires des
chevaux, dans la pratique, quand un individu se voit attribuer
un animal, celui-ci reste sous sa garde jusqu’à ce qu’il meure
ou que son détenteur soit privé de ses droits équins.
Les chevaux sarcoséens sont des animaux rapides de petit
gabarit. Moins robustes que la variété plus massive préférée
par les Dorns, ils peuvent néanmoins galoper tout le jour
et transporter des charges étonnamment lourdes pour leur
taille. Leur robe va du noir éclatant au bai sombre, la crinière
est fournie et tous, sans exception, sont bichonnés. Si beaucoup ont l’expérience du combat, les cavaliers sarcoséens
font fi des lourds caparaçons ; la vitesse et l’instinct de leur
destrier, selon eux, suffisent à les protéger.
Maîtres astrologues
Les sahi excellent dans l’art d’observer les étoiles. Depuis
des millénaires, ces prêtres suivent de près leur mouvement, dont ils tirent des présages. Le dogme sarcoséen
affirme que tout événement peut être prédit à condition de
bien interpréter le ciel nocturne et la position des astres.
Naissance d’un enfant, domptage d’un cheval, union d’un
couple ou sort d’une bataille, tout est placé sous l’influence
mystérieuse du Sorshef, sorte de roue céleste. Tous les
Sarcoséens croient dur comme fer en l’influence des étoiles
et s’y réfèrent à chaque instant de la vie. Moissons, saillie
des juments, consommation des mariages, jusqu’aux raids
ont lieu sous la configuration la plus favorable possible.
Le ciel du Sorshef est divisé en dix Grands arcs. Chaque
arc représente le domaine d’un khalife des cavaliers célestes
et englobe son armée de constellations. Les limites de ces
arcs sont confuses et ne sont connues que du seul clergé.
La position des arcs évolue lentement selon un cycle annuel
au cours duquel chacun occupe tour à tour la position dominante, la helia. Un arc dure environ trente-quatre jours,
période pendant laquelle les prêtres affirment que les dieux
concernés observent ici-bas avec une attention marquée.
Ils sont divisés puis subdivisés en helia mineures et irrégulières, durant chacune desquelles un cavalier céleste en
particulier exerce sa vigilance. Le passage des arcs et des
helia fournit, outre les dates importantes du dogme religieux,
un calendrier à tout un chacun
Si c’est aux elfes que l’on doit les annales historiques les
plus complètes d’Eredane et un calendrier historique de référence, c’est au clergé sarcoséen que l’on doit le calendrier
annuel le plus précis et détaillé. Depuis leur invasion, le système d’arcs et de helia s’est taillé une place dans toutes les
cultures d’Eredane et est utilisé partout, sous une forme ou
une autre, pour marquer le passage des jours et des saisons.
Le calendrier sarcoséen sahi
Chaque jour sur Aryth dure environ 26 heures et les années,
quelque 337 jours. Chacun des dix Grands arcs comprend
de ce fait à peu près 34 jours au gré des calculs et présages
des oracles sarcoséens. Les arcs sont ensuite divisés en
helia mineures dont la durée varie entre 2 et 17 jours. Cette
irrégularité, que seuls les prêtres sont capable de maîtriser avec précision, fait que les helia mineures sont rarement utilisées pour le décompte du temps. Seul le jour du
« zénith hélial » sert de référence, puisqu’il marque la moitié des arcs qui sont tour à tour ascendants et descendants
Notez au passage que les journées sont plus longues sur
Aryth mais qu’au total, le nombre d’heures d’une année est
sensiblement identique. On considérera donc qu’un personnage vieillit au même rythme en Eredane que s’il vivait dans
le monde réel.
Grands arcs du Sorshef
Chaque arc est nommé d’après le dieu-cavalier considéré
comme le plus puissant de sa région du ciel. Si certains passages du Livre des Sahi indiquent qu’aux temps anciens, les
dieux-khalifes de certains arcs ont changé, ce qui a donné
lieu à une nouvelle nomenclature des arcs, l’événement ne
s’est pas reproduit depuis que les Sarcoséens ont débarqué
en Eredane.
Arc de Shareel
Cet arc est aussi nommé « arc des Sœurs ». Le dégel
dans les plaines centrales débute le plus souvent à la fin
de Shareel, soit quand les boros sauvages commencent à
migrer vers le nord.
Arc de Doshram
C’est à cette période qu’ont lieu les semailles et que l’on
dompte les jeunes chevaux. L’arc est en outre considéré
comme favorable aux mariages dans la culture sarcoséenne.
Arc de Sahaad
Marquant la fin du printemps, cet arc est propice à la mise
bas des poulains. C’est aussi, par tradition, l’époque de l’année où les Sarcoséens nomades quittent leur camp d’hiver.
Les enfants nés au zénith de Sahaad sont destinés à faire
de grandes choses, croit-on.
Arc de Sennach
Arc de la bataille, c’est le temps propice à la chasse, aux
conquêtes et au départ des caravanes marchandes
Arc de Halail
C’est l’arc du plein été en Eredane, la période la plus chaude
dans l’ensemble du continent. Les jeunes en âge de le faire
se frottent souvent à la soba, ou « cérémonie du domptage »,
pendant Halail.
Arc de Zimra
Période des moissons et saison sèche et venteuse dans
beaucoup de régions. Les enfants nés pendant cet arc sont
considérés comme destinés à la prospérité.
Arc d’Obares
Cet arc est celui de la fin de l’automne et des ultimes préparatifs avant l’hiver. Les tribus nomades retournent en hivernage avant le zénith d’Obares, surnommé Jour du repos.
Arc de Hanud
Baptisé « arc des morts », c’est la période où l’on honore
la mémoire des défunts et le seul moment de l’année où il
est sage d’implorer les faveurs du Sorshef. Les Dorns, qui
ont adopté de longue date le calendrier sarcoséen, tiennent
leur principale cérémonie en l’honneur des ancêtres lors du
zénith de Hanud, l’Appel des honneurs.
Arc de Hisha
Arc de l’hiver, c’est le cœur de la saison froide. Le zénith
de Hisha coïncide avec le solstice d’hiver et est appelé Jour
du soleil.
Arc de Sutara
C’est la période de l’année où règne le froid mordant qui
précède la venue du printemps. Depuis la fin du Troisième
Âge, les hivers semblent ne jamais vouloir finir, ce que l’on
attribue bien sûr à la poigne de glace d’Izrador.