Quelque part au large, sur l’Ardune, dérive cet immense amas de barges et de barques que les gnomes ont baptisé Cité fantôme. Sa naissance remonte à plus de mille ans en arrière, au temps où les gnomes se retrouvaient à la belle saison pour renouer les liens entre sociétés marchandes ; c’était l’occasion d’échanger histoires, chansons et biens, loin du rivage et des indiscrets. Ce vaste conclave flottant était un havre de paix, loin des autres peuples et des préoccupations du reste du monde.
En ces heures sombres, la cité flottante est devenue une installation quasi permanente et un refuge ou un simple lieu de rendez-vous pour des contrebandiers, pirates du fleuve, agents elfes et résistants ayant besoin de se faire oublier ou de s’approvisionner. La Cité fantôme est donc désormais un élément-clef de l’insurrection contre l’Ombre.
Peu de gens connaissent son existence et ceux qui sont aptes à la localiser sans l’aide d’un guide gnome sont encore plus rares. Les courants qui tourbillonnent au centre de l’Ardune sont alimentés par le flot entrant de l’Éren et de la Felthera. Ce vortex entretient le mouvement tournant de la Cité fantôme au large tandis que la brume de mer la dissimule. Seuls les capitaines gnomes semblent de force à trouver la cité flottante, et encore, avec difficulté pour peu qu’ils ne l’aient pas abordée depuis longtemps. Quand il advient que l’amirauté de l’Ombre ait connaissance de sa position et dépêche des navires, le rassemblement a tôt fait de se disloquer. Comme son nom l’indique, les barges qui composent la Cité fantôme s’évanouissent entre deux bancs de brume. Puis, dès que les envoyés de l’Ombre mettent fin aux recherches, la cité flottante se reforme en quelques jours.