1. Journals

(E06) Les Souterrains

Journal de Trysselia

Date : note pour moi-même, penser à demander la date… 23 Arc de Sahaad, 101 du Dernier Âge, je crois...


L’activité a été assez calme au manoir ces derniers temps. Certains sont sortis faire quelques missions, mais globalement chacun s’évertue à bâtir cette petite communauté qui s’étoffe. J’ai réussi à aider à la mise en place des jardins sans m’ouvrir d’un bout à l’autre, c’est déjà pas mal…


Mais passons au plus intéressant. Un jour, la halfeline Calli est revenue en jurant comme pas possible. Intriguée, je suis allé voir de quoi il en retournait, sous l'œil impassible d’un des derniers arrivés, Stepan Adarsson. Voyant sa plaie ouverte pisser le sang, je me suis précipité à la bibliothèque de l’étage chercher Feurth, qu’on pourrait renommer “le bavard” ou “le loquace” parce que je crois n’avoir encore jamais entendu le son de sa voix… Il n’a rien dit mais il m’a suivi, ce qui ma foi est tout ce qui importe.

Bref. Pendant que Calli se faisait appliquer des bandages, elle nous demanda, à Stepan et à moi, de retourner d’où elle venait, une bâtisse à moitié en ruine dans une rue menant au parc. Là bas, outre se débarrasser des Forcenés l’ayant blessée, il nous faudrait y inspecter les souterrains. Le but étant bien sûr de trouver de nouvelles voies pour faire transiter des marchandises en ville.

Je profitai alors de ce rapide briefing pour mater inspecter un peu plus en détail celui qui serait mon coéquipier d’un jour. Il faut avouer que ce Dorn avait plutôt belle allure, une tenue assez apprêtée tranchant avec la mienne plutôt prévue pour passer la nuit en forêt. Son port me rappelait assez celui des nobles de notre contrée d’origine, avec ce regard qui toise naturellement un peu l’interlocuteur. Sa musculature et son épée ne laissaient par contre aucun doute sur son statut de guerrier.


La maison en ruine était assez facile à repérer. Les taches de sang jonchant le sol à proximité également, tout comme les gardes venant dans notre direction. Nous avons donc continué normalement notre route et, je ne sais pourquoi, me suis mis à raconter ma dernière chasse pour donner le change. Stepan joua bien le jeu, parce qu’il paru réellement intéressé par cette chasse au castor qui n’avait pourtant d’intérêt que pour la crédibilité de notre rôle. Bon, une fois les gardes éloignés, nous avons pu faire demi-tour et enfin atteindre notre objectif.


A l’intérieur, le souterrain fut facile à localiser. Sans surprise, un Forcené se trouvait au pied de l’échelle. “Mort”, mais pour notre tranquillité d’esprit, Stepan lui trancha la tête. Continuant dans les tunnels, c’est sur 3 autres Forcenés que nous sommes ensuite tombés. L’un étant attaché, il ne nous causa pas de problème, et les deux autres furent rapidement expédiés grâce aux talents martiaux de Stepan. Chose curieuse, le Forcené attaché semblait avoir été torturé, vraisemblablement par les deux autres avant leur trépas à tous les 3. Pourquoi ? Rien sur place n’a permis de répondre à cette question.

Nous avons alors avisé une grosse pierre masquant l’entrée d’un tunnel, que Stepan se précipita pour la déloger. Celle-ci ne bougea pas d’un millimètre, et je dus m’employer à mon tour pour libérer le passage. Un peu vexé, Stepan invoqua un muscle froissé pendant le combat. Le muscle de l’ego, sans doute…

Suivant toujours les tunnels, nous avons fini par déboucher sur une cave contenant 2 gros tonneaux remplis d’un liquide inconnu, et surtout quelques parchemins indéchiffrables (pour nous, s’entend) ainsi qu’un plan de la ville indiquant l’emplacement de toutes les distilleries. Une échelle nous permis de nous rendre à l’étage supérieur, où une femme s’affairait auprès de plantes tandis qu’un homme en armure lourde priait au pied d’un autel. Je n’ai pas reconnu la divinité, mais pour sûr ce n’était pas Izrador. Confiante dans le fait de tomber sur un ennemi de notre ennemi, je me suis présentée à eux, bientôt rejointe par Stepan. Méfiants, ils ont été avares d’informations, mais il est ressorti de la conversation qu’ils appartenaient à un culte vénérant Galahan, le dieu des dieux (on se demande si un tel être existe pourquoi ne met-il pas fin à la situation, mais bon, ce n’était pas le moment de causer théologie). Ils semblaient ignorer l'existence de la Résistance (maintenant c’est fait) et avoir leur propre plan pour se débarrasser de l’ennemi : faire sauter toutes les distilleries de la ville. L’objectif étant pour eux de priver les armées d’Izrador de ce breuvage essentiel au maintien de la discipline de ses armées. Pourquoi pas. Mais le gros écueil, que ces fanatiques ne semblaient pas voir, c’est que ça attirerait inévitablement l’oeil d’Izrador sur la ville, probablement l’envoi de légions et plus sûrement la ruine de nos efforts. Ils se sont dits prêts à mourir en combattant. C’est bien, mais c’est pas vraiment ce qu’on avait prévu… Faute de pouvoir les convaincre, nous avons pris congé, prévoyant d’aller faire notre rapport à Calli.

Sur le retour, dans la pièce au Forcené torturé, c’est une autre pierre, un peu moins visible, qui masquait l’entrée d’un nouveau tunnel. Manifestement, le muscle froissé de Stepan n’allait pas mieux, donc je m’en suis de nouveau chargé. Personne dans les tunnels, mais des découvertes intéressantes : l’un des embranchements menant directement sur les bords du fleuve qui traverse la ville, et l’autre permettant un accès direct à l’église d’Izrador, accès qui ne semble pas être connu des affreux (les légats). Parfait si un jour on ressent le besoin d’y faire un raid, mais probablement à condamner dans un avenir proche.


Au Manoir, nous avons donc fait notre rapport à Calli, et sommes tous trois tombés d’accord sur la nécessité absolue de ne pas laisser les fanatiques mettre leur plan à exécution sans pour autant éliminer les plus fanatiques d’entre eux, solution évidente que nous rechignions d’envisager.

Stepan Adarsson suggéra alors de leur proposer un compromis en s’attaquant non pas aux distilleries mais à leur production. Si les lots à destination de l’armée se voyaient empoisonnés par une concoction de type laxatif, nul doute que l’efficacité des troupes au combat s’en trouverait affectée. C’est sur cet espoir de compromis que nous sommes retournés voir les barges dévots pour leur exposer notre plan de compromis. Malgré l’agressivité de l’homme en armure (dont nous ne connaissons toujours pas le nom), alors rejoint par une autre femme manifestement toute aussi agressive et prête à faire flamber la ville, nous avons réussi (Stepan a réussi) à leur faire accepter de différer leur action le temps de tenter la nôtre, ce qui ne les empêcherait pas de passer par la manière forte en cas d’échec.

Nous nous sommes mis d’accord sur la répartition  des rôles : à nous, la Résistance, de fournir la concoction (je ne suis pas volontaire pour la tester), à eux de fournir l’infiltré de distillerie qui pourra la verser dans les stocks en partance pour le front.

Stepan Adarsson leur fournit enfin un point de contact où ils pourraient nous laisser un message, l’auberge de l’Ours bleu dans le quartier d’Eau-Morte.


Malgré quelques sueurs, c’est donc un succès pour notre mission et des perspectives plutôt intéressantes. Mais avant ça, je pense qu’un peu de repos ne me fera pas de mal…

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