(E13?) Un chantier et des souterr-nains ?
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(E13?) Un chantier et des souterr-nains ?

À ceux présents et à venir, salut !

Sous le mandat de la Liberté, je me présente ici comme Bartok - Sac à puces, héraut de la résistance, conteur des séries.

Jorran, Narli et TokTok nous avaient raconté cette découverte de leur dernière expédition : ils avaient trouvé un étrange tunnel à l’entrée gardée par des statues de…nains ! Plus encore, après leur nuit ils avaient découvert une dague posée à côté d’eux, accompagnée d’un message menaçant.

Les nains, on est même pas vraiment sûr que ça existe encore.

Ami ou ennemi ? Illusion ou mythe vivant ? Une seule façon de tirer ça au clair : nous y rendre !


Avec Hacta et Narli nous décidâmes de nous y rendre bien équipés, près à tout. Enfin, presque, car nous oubliâmes la dague qui nous aurait pu nous servir de sauf-conduit auprès de ces hôtes étranges.


Cela ne nous empêcha pas, bien au contraire, de discuter vivement de ce qu’il fallait faire une fois là bas. Alors que nous enchaînions les lieues, traînant nos guenilles sur la route de l’Est, nos propositions fusèrent : fallait-il leur apporter une tête d’orque en gage d’amitié ? Frapper à la porte et nous présenter simplement (bien dans notre style, il faut le dire) ? De quelle façon pouvions-nous établir le contact avec ces très discrets habitants des profondeurs ?


Trois gnomes peuvent toujours se mettre d’accord pourvu qu’on ait mille ans, dit l’adage. Or nous n’avions que quelques jours ! C’est ainsi muni de notre seul impérissable enthousiasme que nous retrouvâmes le dit souterrain.


Je cherchai évidemment le plus important : l’indispensable marque d’un maître d’oeuvre ou d’un ouvrier qualifié sur une des pierres, que j’aurai pu rattaché à l’encyclopédie de Violkey le Comte, et ainsi, par une implacable logique encyclopédique, identifier le premier propriétaire des lieux, rédiger une fiche d’historique du bâtiment et par là même déduire les motivations profondes et intrinsèques de ses habitants. Là, comme ça, je penchais pour Metaxarxas, l’architecte des thermes froids des Halliers bleus.


Mon approche méthodologique était à peine mûrie que Hacta avait déjà descendu les escaliers qui menaient dans l’ombre, pour patauger dans du sang. Sept orcs y baignaient entourés des restes d’un combat violent, comme les statues gardiennes éclatées en mille morceaux. Quelle perte pour le patrimoine !


A la lueur de la torche nous inspectâmes les lieux. L’Ennemi avait fait une descente et traquait les habitants des souterrains, quels qu’ils soient. En tout cas le carnage les mettaient bien dans le rang des adversaires de l’Ombre.


Narli et Hacta examinèrent les traces. Aucune ne ressortaient, mais plusieurs enjambaient les débris pour pénétrer dans un tunnel jadis dérobé, maintenant offert aux yeux des indiscrets par quelques subtils coups de masse.


Narli ramassa un large fer orc et nous nous engageâmes dans la galerie, le courageux et toujours pétillant Hacta prenant la tête de notre mince colonne gnomesque. D’après le nombre de pas au sol, Narli pensait qu’au moins 8 orcs étaient passés par là ! Il allait s’agir de ne pas marcher trop vite…

L’endroit était hélas - ou heureusement, du point de vue de ses défenseurs - piégé. Hacta en fit la douloureuse expérience quand une pointe d’acier jaillit du sol pour lui transpercer le pied. Incroyable ! Comme dans le troisième codex de Violkey le Comte ! J’aurai tout de même préféré qu’on le découvre autrement, et l’ambiance devint un peu plus tendue, si cela était possible.

Je pris sa place en tête, et nous continuâmes notre avance dans ce long tunnel. Nous finîmes par trouver un autre piège : cette fois c’était un orc qui était collé au plafond par une sorte de grille. Il va sans dire qu’il était aussi mort qu’un truc dans la sacoche d’Orisha.

Narli prit alors la suite, et continua le chemin jusqu’à arriver dans une pièce jonchée de cadavres, sans blessures apparentes. Nous redoublâmes de prudence et continuâmes de découvrir de nouveaux morts dans notre avancée : l’ennemi avait chèrement payé son audace ! Plusieurs légats avaient été déchiquetés par les pièges du souterrain. Tous portaient le médaillon d’une église de l’Est, celle qui fournissait les légions en guerre contre … les nains.


Nous testions maintenant les dalles devant nous à l’aide d’une épée, et nous avançâmes dans ce qui semblait être un nouveau secteur. Des galeries latérales avaient été creusées par de grosses bêtes. Nous supputâmes qu’il s’agissait de rat-taupe, des créatures fouisseuses qui peuvent être domestiquées.


Et puis nous arrivâmes dans un cul de sac. Ou la scène finale de cette descente dans cet enfer mécanique ? Car cette nouvelle pièce était à nouveau remplie de cadavres. Mais elle abritait enfin quelqu’un de vivant. Assis contre le mur se trouvait non un nain, mais un guerrier humain bardé d’une lourde armure, une épée imposante à son côté. Sa respiration remplissait la pièce alors que nous comprenions que certains des corps à ses pieds n’étaient ni des orcs, ni des humains, ni des gnomes. Trapus, solides, ils étaient comme les décrivent les légendes. C’étaient des nains ! Hélas, nous arrivions trop tard. Tous étaient désormais aussi froids que la pierre qui les protégeaient. 

D’une oreille nous entendions des bruits dans les murs… quelque chose n’allait pas, et je nourris quelques soupçons sur la suite. Narli choisit alors de s’avancer vers le guerrier, et de nous faire passer pour les renforts envoyés par un autre légat. L’astuce semblait passer, mais c’est à notre détriment car nous étions sous écoute… Je m’en rendis compte en examinant les parois. Elles éclatèrent à cet instant, déversant un flot de rats-taupes et de nains furieux ! 


Un combat furieux fit tout de suite rage, le légat relevant tous les morts de la pièce par un rituel ignoble. La bataille ne serait pas aussi simple qu’on aurait pu le croire!

Hacta se jetta sur le légat, en criant “Mort à Izrador” ou quelque chose du genre, mais le guerrier était manifestement solide, et son armure arrêta de nombreuses fois nos lames. Narli l’attaqua courageusement, mais le légat le saisit d’une main et le jetta au sol, comme une poupée brisée. Je me suis aussi jeté dans le combat, autant pour aider mes amis que pour bien montrer où allait notre loyauté à ces nains. Les coups volèrent, l’acier chanta, mais Hacta était comme une guêpe et son dard finit par trouver la faille dans l’armure de ce diable, qui s’écroula bruyamment au sol.


Nous étions maintenant cernés par des nains couverts de sang et globalement furieux. L’instant était aussi magique que dangereux ! Peut être allions nous disparaître ici, et rejoindre tous ces corps empilés.

Hacta ne se laissa pas démonter et leur exprima son admiration, tout en enchaînant sur le combat contre l’Ombre. Je ne pus retenir mon excitation et je demandais alors si c’était bien Metaxarxas qui avait construit ces tunnels ! Les nains s’esclaffèrent, et je pris un horrible camouflet, bien pire que le fer des orcs. Il s’agissait pour eux de tunnels de chantier, dans le meilleur des cas, qu’ils avaient construit en urgence, et non de l'œuvre réfléchie d’un maître.

Un de leur lanceur de sort avait la possibilité incroyable de les creuser par sa magie, même si un tel pouvoir était épuisant. Là était le vrai caractère exceptionnel de certaines sections de ces souterrains.


Il semblerait que les nains crurent nos déclarations enthousiastes de loyauté, et nous rejoignimes par leur tunnel une petite grotte où nous nous assîmes en cercle pour discuter plus calmement, et loin du carnage, pendant que les blessés étaient soignés (ainsi que notre pauvre Narli, durement éprouvé).


Plus de trente serviteurs d’Izrador étaient morts dans ce raid. Les nains nous apprirent que tout cela faisait partie d’une bataille bien plus large qui avait lieu à l’Est.. L’Ennemi avait trouvé le Nexus dont nous avions deviné l’existence, près des herbes pourpres, et tentait de capter son pouvoir en construisant des miroirs magiques autour. De vastes chantiers irriguaient ce projet et la guerre contre les nains : nous comprîmes alors que les bûcherons à l’Est d’Eaux-Vives et la route en construction faisaient partie de ce plan. Les nains étaient venus pour couper cet approvisionnement et étaient très intéressés par nos retours sur la situation. Nous convînmes de nous retrouver pour travailler ensemble et saper les efforts d’Izrador sur ce front.


Les nains nous proposèrent, pour nous remercier, de nous offrir certaines de leurs armures, hélas fort lourdes… Nous apprîmes aussi que l’une des leurs, Lesvane, était une maîtresse de la voie de la pierre : elle pourrait devenir le mentor d’un d’entre nous.


Enfin et surtout nous récupérâmes un précieux corbeau, qui nous permettra de prévenir nos nouveaux amis de pour un nouveau rendez-vous.


Cela fut vu et entendu, et cela est maintenant écrit.

Bartok.

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Récit