1. Journals

S05 - le fantôme de Janth Alowar

session

Les nains sont reconnaissants au groupe de leur avoir récupérés le chargement de lingots d’acier, et ce qu’il reste de leur ami, même s’il manquait la tête... Les ours qui tiraient le chargement sont ceux des gobelins, donc le groupe décide de les garder, même s’ils n’étaient manifestement pas bien nourris. Berton Redgrave accepte de leur trouver un endroit dans sa grange, pour la somme de 5po par jour pour les nourrir. Les dettes sont payées, et Berton retrouve le sourire, même s’il semble préoccupé. Il leur avoue qu’il ne reçoit plus d’hydromel de la ville de Bon Hydromel, ce qui lui fait un sérieux manque à gagner.

Avec sa première « paye », le groupe se met en tête de chercher un traineau que les ours pourraient trainer. Le charretier accepte de prendre leur commande, qu’il pourra terminer pour dans deux jours, moyennant 30po.

Le matin se lève sur une météo plutôt clémente. Le ciel un peu moins dégagé que la veille, certes, mais un temps bien meilleur qu’avant. Les mauvaises langues diraient que le sacrifices y est pour quelque chose…

Comme ils doivent attendre deux jours, le groupe se met en marche pour aller chercher à se rendre utile ; il se remémorer qu’un meurtre étrange avait été signalé. Ils décident donc d’aller rendre visite au chef de la milice Markham Southwell. Le milicien Doug qui monte la garde reconnait Alfan, et leur ouvre le chemin vers le bureau du chef de la milice. Ce dernier leur apprend que la victime de cet assassinat est un marchand de Targos, arrivé il y a deux jours, et tué le jour de son arrivée. Le mystère tient surtout au fait qu’il semble avoir été tué par un poignard de glace, qui était d’ailleurs resté planté dans le corps. En dehors de cela, ses enquêteurs n’ont trouvé aucune trace. Le groupe remarque que Markham s’exprime un peu différemment d’avant, avec des mots un peu plus recherchés, et une éloquence moins martiale. A la fin de la conversation, il leur dit même qu’il récompenserait généreusement s’ils avaient des informations sur ce dérèglement climatique et surtout sur l’existence de vieilles ruines ou cités perdues. Tout en parlant, il se frotte régulièrement l’arrière du dos, dans une sorte de réflexe. Le groupe remarque, alors qu’il se lève de son bureau, que sous son manteau, il porte sur lui la sacoche qu’ils ont trouvée dans la mine.

Le groupe se dirige vers la petite morgue de la ville. Plusieurs cadavres sont entassés dans la pièce glacée. L’employée désigne un des corps comme étant celui du marchand retrouvé assassiné il y a deux jours. L’inspection du cadavre révèle de beaux habits de fourrures, une alliance, et surtout 5 coups de couteaux, tous de la même taille, et possiblement portés par une et même personne. Chaque coup a été porté sur un endroit vital de la victime, faisant que chacun devait être fatal. Aucun signe de défense identifié sur le corps, l’arme du crime, bien que la lame ait un peu fondu au contact du corps, a été conservé par l’employé. Cette dague faite de glace compressée et polie, est un très bel ouvrage d’artiste. La garde porte un symbole, mais que personne ne parvient à identifier. L’employé, qui n’a pas l’occasion de souvent parler avec des vivants, se livre à quelques confidences. La victime avait sur elle une forte somme d’argent, qui a été emmenée par les inspecteurs du chef de la milice. Quant à ce crime odieux, il n’y a jamais rien eu de tel dans la ville, mais il a entendu dire qu’un meurtre similaire avait eu lieu à Havre-du-Levant il y a quelques semaines. A la question sur la dague de glace, il dit qu’à sa connaissance, seul le clergé d’Auril dispose de couteaux ou masses de glace, mais c’est surtout pour l’apparat, pas pour être utilisé comme arme. Il indique au groupe le lieu où le marchand Vandrad a été tué.

Se rendant sur les lieux, le groupe découvre une petite impasse qui donne sur une cour intérieure desservant trois maisons. Alors qu’ils inspectent la zone à la recherche du moindre indice, le groupe remarque un voisin qui semble les épier. Ils vont l’interpeler, ce qui le pousse à leur ouvrir la porte de sa maison plutôt que de discuter dehors, à l’abri des oreilles indiscrètes.

Il s’appelle Tobias, et se dit le beau-frère du marchand assassiné. Il est arrivé tout perturbé il y a deux jours, et lui a demandé de l’héberger pendant quelques jours. Il se pensait suivi et menacé, mais ne lui a pas expliqué pourquoi. Il espère maintenant que la femme du marchand, sa sœur, n’est pas elle-même en danger, alors qu’elle est toujours à Targos a priori. Lorsque le symbole de la dague lui est montré, il reconnait immédiatement le symbole de la déesse Auril.

De retour au bureau du chef de la milice, le groupe, après avoir réveillé Doug, demande à voir les objets qui ont été trouvés sur le corps du marchand. Alors que le chef de la milice se retourne pour chercher la caisse, une détection de la magie confirme qu’il est empreint de magie nécrotique. Hélios incante quelques mots arcaniques, et le chef de la milice crie de douleur et s’écroule au sol, alors que simultanément, une forme vaporeuse et effrayante sort de son corps. Cette vision terrible glace le sang des plus courageux, tétanisant sur place Alderic, et effrayant plus encore Alfan Main d'Ours du clan Akannathi, dont le cheveux blanchissent d’un coup, et dont le corps vieillit instantanément de 20 ans. Le fantôme se précipite sur Enialis qui était en train de tirer le corps du chef de la milice pour agripper la sacoche. Le fantôme, de son toucher destructeur, lui inflige un déflagration nécrotique qui est à deux doigts de le faire s’écrouler. Mais il tient bon, et menace le fantôme de brûler la sacoche s’il n’arrête pas toute attitude aggressive. Le fantôme s’arrête immédiatement et implore le groupe de n’en rien faire.

Une fois le calme revenu, le fantôme, devenu plus conciliant, explique son histoire : il s’appelle Janth Alowar, membre de la Confrérie des Arcanes. Il a été envoyé en mission il y a un an (à moins que ce ne soit deux ans, le temps est difficile à estimer pour un fantôme) dans le Valbise pour découvrir où se trouve la cité du Néthéril qui se serait écrasé il y a de très nombreuses années. Le Nétheril est connu pour avoir maitrisé une magie très puissante qui  intéresse les magiciens de Luskan. Il était sur une piste, lorsqu’il a été tué par ce qu’il pense être la déesse Auril. Il avait heureusement eu le temps d’envoyer avant un message à sa confrérie, mais ne savait pas s’il avait été reçu.

Son corps était coincé pendant des mois durant, dans un glacier, autour de la sacoche. C’est lorsqu’un groupe de kobolds est passé par hasard qu’il a pu intégrer le corps du leader du groupe, en espérant revenir en ville et prendre possession d’un corps plus puissant et plus influant, pour pouvoir reprendre sa mission.

Lorsqu’il a pris possession du corps de Markhan, il a su que des membres de la confrérie étaient revenus depuis, dont un des membres, Vellyne Harpell, était toujours à Bryn Shander. Il l’a fait appeler, et lui a révélé son histoire.

Il sait donc que trois autres magiciens de la confrérie des arcanes sont au Valbise, mais chacun a décidé de suivre sa route seul, pour être le premier à trouver ce qu’ils cherchent.

Il veut trouver cette cité, c’est la seule raison qui le maintient sur le plan matériel. Il sera libéré lorsqu’il aura accompli sa mission.

Le groupe décide de s’allier avec lui, mais il lui faut un corps comme véhicule. La solution ours ayant été repoussée, le nom de Scorp a été envisagé. Pendant qu’un groupe part à l’auberge pour aller chercher Scorp et le convaincre, l’autre groupe inspecte ce que le marchand avait sur lui. Outre les 200 po sous forme de gemmes et une bourse de 50po, il avait aussi son livre de comptes. Ils trouvent que ses affaires étaient plutôt bonnes, mais que son activité s’est arrêtée il y a trois jours. Une seule dépense, il y a cinq jours, pour 500 po, n’est pas précisée : seule la mention « M » est indiquée.

Pendant ce temps, Rackham et Helios, vont essayer de convaincre Scorp de se laisser «posséder » par le fantôme. Scorp, malgré son air innocent, comprend que cette expérience ne sera pas agréable pour lui et ne se fait pas berner. Il se souvient surement du changement qui avait opéré sur Trex. D’un autre côté, Helios lui explique que son rôle est important et que cela permettra de sauver la ville. Du coup, à condition qu’Helios reste à côté de lui et qu’il pourra en être défait plus tard, il accepte. Il défait son tablier de plongeur, regarde Berton qui n’a pas assisté à la discussion, pose son tablier sur le comptoir et dit fort : « salut, je m’en vais ! je vais sauver la ville ! «  et il sort de l’auberge en claquant fièrement la porte…