L’exécution publique terminée, alors que l’épais brouillard est toujours aussi persistant, le groupe et les animaux commencent à ressentir la fatigue accumulée de la journée. Le petit groupe d’escrocs, avec qui Rackham parlait, et qui lui a montré les affiches avec leurs têtes mises à prix, devient un peu plus insistant : « si vous voulez qu’on oublie qu’on vous a vu, il va falloir nous aider à surmonter la vie qui est chère par ici… ». Ils demandent 20% de leurs primes, soit 120 po.
Le groupe se concerte pour savoir s’il est préférable de les
payer ou pas, essaye de les persuader, puis les menace, mais il reste encore beaucoup
de gens dans les rues, une attaque serait malvenue. Les escrocs consentent
cependant une réduction, et acceptent en échange l’équipage de chiens et le
traineaux. Alderic reste silencieux, livide depuis les dernières expériences qu’il
a vécues.
Pendant la négociation, la population qui était venue voir l’exécution
s’est peu à peu rentrée, laissant les rues presque vides.
Lorsque les quatre escrocs quittent le groupe, Enialis n’est
pas convaincu qu’ils tiendront parole, et en se retournant une dernière fois. Dès
que tout le monde a le dos tourné, leur chef, Carlos, sort de sous ses
vêtements une petite forme jaune qui a l’air de bouger. Il soulève ses mains,
et la forme semble faire mine de s’envoler. Rackham, par réflexe, décoche une
flèche qui atteint la petite créature au vol et la fait tomber au sol. Enialis,
dans sa précipitation vise le chef, mais une soudaine bourrasque de vent dévie
sa flèche qui se plante dans le front d’un autre escroc qui tombe raide mort.
Un bref combat de rue s’ensuit, chacun cherchant à profiter du couvert des
bâtiments tout en tirant à distance sur l’ennemi. Dès que leur chef tombe à son
tour à terre, les deux derniers brigands détalent sans être poursuivis.
Reprenant ses esprits, le groupe découvre alors que la
créature jaune était un serpent ailé, sur lequel était attaché un message " je vous informe respectueusement que le groupe recherché d'aventuriers est présent à Havre du Levant. Il manque juste le kobold, mais sinon ils sont tous là. Ils ont l'air trop armés pour que nous puissions les prendre ou les éliminer. Donnez instructions. Carlos."
Les deux corps sont dissimulés dans un bâtiment abandonné, puis le groupe se dirige vers l’auberge de la ville, l' Auberge de la Dame Blanche.
Lorsqu'iils rentrent dans la ville, ils trouvent des panneaux qui sonnent comme un avertissement : " attention à vos poches".
Ils trouvent une auberge
chaleureuse, et son propriétaire très loquace et accueillant. Les prix sont
plus élevés qu’à Bryn Shander, mais la nourriture à base de gibier est bonne. La
seule boisson disponibles est la bière qu’Enialis avale goulument. Hélios va se
coucher directement, car il est épuisé et tremble de froid. Les autres discutent
avec le patron de l’auberge qui n’est pas avare de renseignements ; il
leur raconte l’histoire du fantôme du lac Danneshare, d’où vient le nom de son
auberge, et leur présente le barde halfelin Rinaldo qui a prévu une séance de
spiritisme le lendemain soir. La dame blanche répond parfois aux questions des
gens qui l’intéressent.
Questionné sur Scython,
l’aubergiste dira qu’elle ne pourra être trouvée surement qu’à la Truite mouillée,
la taverne la plus fréquentée de Havre-du-levant. Depuis que son ferry est pris
dans les glaces, l'Danneth Waylen ayant décidé de stopper son activité, elle n’a plus de travail, et passe son temps là-bas.
Après une bonne nuit de repos, tout le monde est remis sur
pied, sauf Hélios qui reste dans sa chambre, ses fièvres ne passant pas. A son
réveil, Rackham trouve une feuille sous sa porte : « Je vous observe depuis quelques jours. Je pense que vos amis de l'organisation criminelle ne sont
pas dignes de confiance, comme vous avez pu vous en rendre compte. Vous avez
surement pris la bonne décision. Si vous acceptez de me livrer des noms de leurs membres, je
saurai vous récompenser à votre juste valeur. Une récompense par nom. Laissez une enveloppe avec un nom
dans n'importe quelle taverne. Vous aurez votre récompense dans la taverne
suivante. Un ami qui vous veut du bien.... »
Le groupe décide d’aller voir la chef de la milice, Imdra Arlaggath.
En longeant le bord du
lac, ils constatent que tout le port est gelé, comme l’était celui de Targos. Il
y a quelques barques de pêcheurs bloqués par la glace, comme l’est le plus grand
navire du port, le ferry.
Lorsqu’ils arrivent à l’Hotel de Ville, et en s’annonçant de la part de Markham, le groupe est reçu fort
amicalement par la chef de la milice. Elle apprend qu’il ont aidé Markham à
plusieurs reprises, et à son tour, est ravie de répondre à leurs questions :
il y a eu effectivement un meurtre sensiblement identique à celui du marchand
de Targos, il y plus d’un mois à Havre-du-levant. Le crime n’a pas pu être
élucidé, le seul témoin était un ivrogne qui prétendait que le meurtrier était
torse-nu, mais son témoignage n’a jamais pu être corroboré.
Aux questions sur les adeptes
d’Auril, elle leur confirme qu’ils sont présents dans tout Valbise, ici comme
ailleurs. La plupart du temps ils se promènent fièrement dans les rues, en
quête de nouveaux adeptes. C’est un clergé strictement hiérarchisé, dont les
grades dictent leurs rôles : de « hargne », un adorateur d’Auril
passe « tempête » puis « main sombre », avant d’être un
membre du clergé formel. Ils n’ont pas de temple ici en ville. Mais elle sait
que parfois ils infiltrent les organisations ou les milices, et ceux-là sont
plus difficile à repérér.
Au sujet de Targoset de
son orateur, elle ne masque pas qu’elle ne les apprécie pas, et surtout pas leur
chef de la milice. Ils ne sont pas fiables.
Lorsque le groupe se
propose pour aider, elle leur dit qu’elle aura surement besoin d’eux, car un
groupe de pêcheurs à disparus la veille. Et si ses pisteurs reviennent avec
plus de précisions. Et lorsqu’ils expliquent qu’ils se sont fait attaqués par
des gnolls en arrivant en ville, cette information a l’air de l’inquiéter :
il faudra surement aller voir du côté de la montagne à l’est où des bruits de hyènes
rieuses se font entendre d’habitude, mais jamais encore aussi près de la ville.
Elle explique aussi que
l’exécution de la veille, celle du magicien rouge Dzan, n’était nullement liée
aux sacrifices. Il a été jugé pour avoir embauché des aventuriers et des guides
locaux, pour les assassiner une fois leur mission terminée. Il y avait un autre
magicien, un certain Nass, aussi membre de la confrérie des arcanes, C’est d’ailleurs
lui qui a informé les autorités du forfait de Dzann, et à aidé à l’arraisonner.
Dzann n’a même pas nié, il croyait surement intouchable.
Le groupe demande à Imdra de les prévenir si ce Nass revenait en ville.
La questionnant sur ces panneaux d'avertissements à l'entrée de la ville, elle leur explique que la ville a été fondée il y a longtemps par une guilde de voleurs qui avaient trouvé refufge au Valbise, et par conséquent le vol à la tir n'est pas illégal ici. Rien qui trouble l'ordre civil dit-elle, c'est plus pittoresque que dangereux.
Prenant congé d’elle, le
groupe décide d’aller à la Truite Mouillée. En chemin, ils sont témoins d’une étrange
scène, au milieu des passants : un gnome crie dans une furie et frappe
dans le dos une passante avec un objet noir. Elle tombe, et frénétiquement, il
s’acharne sur elle, les yeux exorbités de folie. Le groupe fait volte-face et
se précipite sur lui pour empêcher qu’il ne la tue, mais ils sont trop loin
pour pouvoir intervenir. Aldéric incante quelques mots magiques et finit par un
tonitruant « stop ». Le gnome suspend immédiatement le dernier coup
qui allait achever sa cible, au moment où Alfan Main d'Ours du clan Akannathi et Enialis plaquent le gnome au
sol. Alfan jette l’arme, une sorte de hachette faite de minerai noir loin vers
Rackham. Ce dernier fait un trou dans la sol, et l’enterre tant qu’il peut.
Pendant ce temps, une patrouille
arrive, et prend en charge le gnome : « c’est encore un, que la folie
a pris ». Ils expliquent que c’est ce qui arrive lorsque parfois on est
trop longtemps en contact avec ce minerai maudit, le chardalyn. Ce mot évoque
soudain à Alfan des souvenirs confus. Enialis se souvient aussi de ses études
que ce matériau, à l’aspect minéral, se travaille comme le métal. Il était un mythe
dans Faerun, réputé pour être un matériau particulièrement propice à être
enchanté. Il est associé à la magie lointaine des puissants magiciens du Néthéril,
et certains disaient qu’il en avait trouvé des petites quantités au Valbise.
Le temps de partager ces
informations, le groupe se dirige vers l’endroit où la hachette a été enterrée :
pour constater avec stupeur que la hachette a été détérée, alors qu’il n’y avait
personne dans la zone ! Alfan repère dans la neige, des empreintes de pas,... des
petits pas, qu’un nain pourrait laisser dans le sol, il en est certain.
Et ces traces semblent contourner le bloc du bâtiment…..