1. Journals

S14 - La fosse béante

session
May 31, 2024

Le groupe avait atteint la crevasse aux alentours de midi et le soleil brillait de mille feux, dardant de ses rayons l'imposante couche de nuage qui recouvrait toute la région, ne laissant passer que quelques traits de lumières au milieu de la neige. De nombreuses traces de hyènes se voyaient encore dans le sol tandis que leurs rires macabres résonnaient sur les parois du gouffre.

Rackham décida de rester en extérieur afin de surveiller les chariots et de s'assurer qu'aucunes de ces créatures ne prendrait le groupe à revers. Alfan Main d'Ours du clan Akannathi s'avança en premier, empruntant un tunnel descendant vers une petite grotte. De nombreux os rongés jusqu'à la moelle étaient éparpillés sur le sol de la caverne. Sur la gauche, une ouverture menait directement à la paroi du gouffre alors que sur la droite, un étroit passage laissait entrevoir une nouvelle salle où plusieurs Gnoll grognaient en se disputant les dernières traces de viandes sur un os. 

N'écoutant que son courage et la fureur coulant dans ses veines, Alfan brandit sa hache de bataille et s'élança vers ces monstres. Commençant à connaitre les habitudes de son compagnon, Enialis voulu lui ouvrir la voie en tirant avec son arc sur l'un des gnolls. Hélas, le froid avait gelé la corde de son arc qui se brisa dans les mains de l'Elfe. Alors qu'Hélios et Elise se déployaient dans la grotte pour harceler à distance leurs adversaires, Alfan se précipita dans l'ouverture pour foncer au contacte. Mais la glace était partout, et le pommeau de son arme s'était aussi gelé pendant le trajet. Sa hache lui glissa des mains et tomba aux milieux des os. Le moine vint à son tour prêter main forte, mais les bêtes, à présent prêtes aux combats, furent capables de lui résister et même de commencer une contre attaque, blessant profondément le moine. 

Voyant ses camarades faillir et manquer leurs coups, Elise implora Lathandre de leur venir en aide pour vaincre ces charognards. Une brise souffla légèrement dans la caverne et le combat tourna en faveurs des aventuriers. Alfan, Enialis et Plume parvinrent à faire front et à abattre deux des quatre gnolls pendant que les autres se brisaient les crocs sur la défense de pierre du Goliath. Sentant le vent tourner, l'un des monstres leva les mains en l'air en signe de soumission pendant qu'Hélios abattait le troisième gnoll. Mais dans la fureur du combat, Alfan refusa de faire le moindre prisonnier et voulu achever le dernier survivant. La bénédiction de Lathandre l'abandonna à cet instant, car sa hache manqua sa cible et laissa à cette dernière l'opportunité de le transpercer avec sa lance.

Le dernier gnoll profita de cette ouverture pour s'échapper, courant vers le passage menant à la paroi de la grotte. Hélios l'atteint d'une décharge occulte sans parvenir à le tuer. Elise voulu le poursuivre mais glissa sur la neige. C'est un Enialis particulièrement en colère et échauffé par ses blessures qui parvint à rattraper le monstre et à lui briser la nuque d'un ultime coup de bâton. 

Victorieux et heureux de ne pas avoir alertés le reste des gnolls qui se trouvaient probablement dans le reste des cavernes, les aventuriers décidèrent de prendre une pause pour récupérer et panser leurs blessures. Elise soigna de son mieux le moine pendant qu'Hélios et Alfan fouillaient la caverne. Ils constatèrent que de nombreux crânes étaient gravés avec un symbole particulier. Elise et Alfan purent expliquer aux autres qu'il s'agissait du symbole de la divinité de ces créatures. 

Hélios fouilla également dans les affaires des victimes des créatures et trouva un sac en bandoulière dans lequel se trouvait une lettre devant dater d'environ un mois. Cette lettre était destinée à un certain Thassoun et lui demandait de vérifier si la fosse béante était toujours libre d'accès et si la pierre s'y trouvait toujours. Apparemment, deux personnes étaient en recherche de ruines dans les environs et cette crevasse en serait une avec 2 autres lieux (le cercle de pierre des géants et la flèche enterrée). Cela ne parla pas beaucoup aux aventuriers qui conjecturaient davantage sur l'identité des deux employeurs : Nass et Dzan

Après une pause d'environ une heure, la troupe décida d'emprunté le chemin de gauche, menant à une corniche longeant le gouffre. En se penchant, Alfan cru discerner une sorte de ronflement et Enialis pu confirmer en indiquant un point plus en contrebas. Curieux, Hélios prit sa fiole vide, lança le sort de lumière dessus et la laissa tomber dans le vide, permettant de découvrir des marches taillées dans la roche tout au fond de la grotte et menant à une sorte de grande stèle recouverte par la neige. 

En se retournant vers leur clerc, les aventuriers purent voire que celle-ci les fixaient très nerveusement en se tenant de toutes ses forces à la paroi rocheuse, les jambes tremblante et un rire nerveux aux lèvres. Enialis parvint à la rassurer et à l'encourager à progresser sur ce passage étroit et donnant sur le vide. La troupe progressa lentement, laissant Alfan passer en tête. Au milieu de leur marche, ils virent au loin un gnoll sortirent d'un tunnel et disparaitre dans une cavité. Peu après, un cri humain s'en échappa.

Ne pouvant rien y faire pour le moment, les aventuriers atteignirent de l'autre côté de la paroi une nouvelle cavité qui plongeait dans la roche. Alfan tomba né à né sur deux gnolls à l'aspect particulier. Il les regarda. Ils le regardèrent. Les autres s'immobilisèrent et le Goliath chargea.

Hélas, ses chaussures à crampons dérapèrent sur les pierres glissantes et le guerrier s'effondra au milieu de ses deux ennemis. La première, portant des accoutrement plus riche que les autres (ou moins miteux), visiblement un chef, se précipita sur Alfan pour le lacérer de ces griffes et de ses crocs. L'autre, habillé d'une tenue en os, alla se poster dans l'entrée pour faire barrage juste à temps à Enialis, au prix de deux baffes dans le museau. 

Alors qu'Hélios peinait à trouver un angle pour voir les gnolls et attaquer, Elise appela de nouveau à l'aide sa divinité pour protéger ses compagnons. Au même instant, le chaman gnoll concentra sa puissance. Le tonnerre retentit et une violente onde de choc traversa Enialis. Il se sentit repoussé en arrière, vers le grand vide et une chute mortelle, mais une force inconnue le retint de justesse et lui permis de tenir sur ses jambes. 

De son côté, Alfan se releva en grondant, poussa un long soupire et invoqua sa magie runique pour se changer en géant sous les yeux du gnoll resté en retrait. Ils se fixèrent à nouveau… puis se jetèrent dans un duel à mort. 

Le reste de la troupe tenta de déloger le gnoll chaman de son poste, mais Elise n'y récolta qu'une vilaine morsure et Hélios ne trouvait toujours pas d'angle d'attaque. Enialis décida alors de se reculer pour forcer le gnoll à le rejoindre pour l'affronter. Le provoquant un peu, il le mit au défi de recommencer son faible sort auquel il avait déjà résisté. Agacé et provoqué, le chaman s'avança, ignora la masse d'Elise et fit face à l'Elfe. Le tonnerre retentit de nouveau, dégageant une vague de neige qui aveugla brièvement Elise et Hélios. Quand elle retomba, ils purent constater avec effroi que le chaman se tenait toujours debout, seul. Enialis avait disparu. 

Dans un mélange de terreur et de colère, Hélios atteignit le gnoll d'une puissante décharge alors que la clerc invoqua une épée de lumière pour le transpercer. Oubliant sa peur du vide, elle se rua en brandissant sa masse, cherchant à achever ce gnoll aux portes de la mort. Néanmoins, la créature se plia en deux, évitant ainsi le coup d'Elise, puis grossit d'un coup, projetant la jeune femme sur la paroi de la crevasse. A la place du chaman se tenait à présent une immense hyène. 

La bête immonde se jeta sur Elise. La jeune humaine se baissa juste à temps et la hyène se brisa les crocs sur la roche. Mais à peine Elise eut-elle le temps de souffler qu'elle vit deux nouveaux gnolls sortir d'une caverne et s'approcher en direction du combat. De l'autre côté, Hélios avait adopté sa forme d'effroi en continuait de canarder l'ancien chaman. Mais le sang de la prêtresse se glaça quand, de la grotte où s'était enfoncé Alfan, un gnoll couvert de sang en sortit à la place.

La créature regarda frénétiquement autour d'elle et vit la clerc à deux pas. Avec un sourire carnassier et une expression folle, le monstre attaqua et blessa profondément la jeune humaine, la forçant à mettre un genou à terre.

Désespérée, blessée, encerclée par quatre gnolls, incapable de manier son arme sacrée pour se défendre, Elise appela une nouvelle fois sa divinité à l'aide, l'implorant de soigner Alfan et Enialis, où qu'ils soient. Une douce lumière jaillit de son emblème, et au même instant, l'Elfe bondit sur la corniche, entre la hyène gigantesque et les deux gnolls.

Le moine avait miraculeusement survécu à sa chute, la neige ayant amortit sa chute. Il avait anticipé sa chute face au chamane et s'était placé de façon à retomber sur une corniche en contrebas, et non tout au fond de la caverne. Il avait escaladé la paroi pour revenir au combat. Bien amoché, mais un sourire aux lèvres, il attendait les assauts des monstres d'un pied ferme.

Au même instant, un Alfan en colère, mais de retour à sa taille humaine, surgit de la grotte et porta un violent coup au chef gnome qui l'avait taillé en pièce. Celui-ci répondit avec ses griffes qui faillirent mettre à nouveau à terre le Goliath, quand une rune blanche s'activa sur l'armure du guerrier. Le gnoll vit cette rune et fut incapable d'en détacher le regard, restant immobile, les bras ballant, ne rendant plus aucun coups. Déconcertés par toutes ces actions, les deux gnolls fuirent la queue entre les jambes et se précipitèrent dans une troisième grotte.

Alors que l'espoir revenait, la hyène géante voulu finir son travail sur l'elfe provocateur. D'une vitesse qui surpris le moine, elle parvint à le mordre et à le jeter à terre. Emportée par sa victoire, la bête voulu se tourner contre Elise mais se brisa à nouveau les crocs sur sa défense, laissant l'occasion à Plume de fondre sur le monstre et de le lacérer de ses griffes. Se tordant de douleur, la hyène repris sa forme de gnoll. Cependant, le poison du familier s'était insinué dans son organisme et le chaman s'effondra définitivement aux pieds de la clerc. Celle-ci se précipita pour soigner Enialis pendant que son arme spirituelle allait se planter dans le gnoll charmé. En ouvrant les yeux sur le visage d'Elise, Enialis se demanda brièvement si c'en était fini pour lui et qu'il était partit pour un monde meilleure. L'absence d'oreilles pointues sur cette charmante créature et les rugissement de guerre d'Alfan plus loin le ramenèrent rapidement à la réalité.

A cet instant, de la caverne où étaient partis les deux gnolls, toute une bande en jaillit. Mais ils ne foncèrent pas sur les intrus : ils fuirent dans l'autre direction. Voulant les intercepter, Hélios s'avança et invoqua une sourde explosion sur leur troupe qui les blessa grièvement. Le choc endommagea également une cage qui se trouvait non loin et d'où un cri de guerre jaillit. Un homme, visiblement enragé et équipé d'une lance se précipita sur les gnolls pour tenter de les tailler en pièce. Les créatures continuèrent de fuir en ignorant ses assauts. Hélios déclencha une nouvelle implosion qui abattit une poignée de gnolls alors que ceux-ci grimpaient les parois pour s'enfuir à la surface, toujours poursuivit par le berserker.

Savourant sa vengeance contre son ennemi à présent charmé et inactif, Alfan l'affaiblit lentement avec sa hache et l'acheva d'un puissant coup de pied, poussant le gnoll dans le vide où son corps se brisa sur les pics glacés.

A court de gnolls à frapper, le berserker chercha rapidement une nouvelle cible et aperçu les aventuriers. Constatant qu'il ne pourrait être raisonné, Hélios l'acheva à distance avec ses décharges, mettant fin à ce combat éprouvant. 

Pouvant enfin souffler, les aventuriers se posèrent un peu puis fouillèrent les grottes à présent vide. Ils trouvèrent surtout les armes abîmées et ébréchées des gnolls. Enialis trouva tout de même un arc long qui lui permettait de remplacer son arme précédente. Sur le corps du berserker, la troupe trouva une lance dont la pointe était un chardalyne, ce qui était sans doute la cause de sa folie meurtrière. Restait à savoir pourquoi les gnolls l'avaient capturés, gardé en vie (alors qu'ils mourraient visiblement de faim) et lui avaient laissés ses armes. 

En fouillant au fond de la crevasse, les aventurières virent les marques d'outils fait pour des êtres très grands, d'une taille similaire à celle du squelette de géant affronté deux jours plus tôt. La pierre qu'ils avaient vus étaient une immense gravure de 2m sur 2m représentant deux hommes, visiblement en vénération selon Elise, devant un chemin qui serpentait vers une tour dans les montagne et dont le sommet avait une forme de tête de mort.

N'ayant aucune idée de ce que cela signifiait, les aventuriers décidèrent de prendre une nuit de sommeille plus tôt que prévu pour se remettre des épreuves de la journée. 


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