S16 - Le secret d'Alfan
  1. Journals

S16 - Le secret d'Alfan

session
June 28, 2024

Lors de son échange avec Argantael, Rackham l’informa de tout ce qu’il savait sur sa précédente organisation. Il l’alerta principalement sur la situation à Bon Hydromel : l’orateur venait de mourir et des élections se préparaient. Ses précédents employeurs (le Zhentarim ?) souhaiteraient y mettre un de leur sympathisant pour attirer une nouvelle ville sous leur influence. Il toucha également un mot à la clerc de notaire sur ses compétences très particulières, acquises au cours d’une longue carrière. Cependant, elle semblait déjà être au courant de cela et confia elle-même avoir des petits talents de roublardes. Les deux comploteurs vont se séparer en se promettant de partager toutes les informations qu’ils pourraient découvrir.

Pendant ce temps, le reste du groupe se préparait pour la nuit. Hélios s’était isolé pour faire revenir Plume. Comme il le confia à ses compagnons le lendemain, il était presque sûr d’avoir remis le même esprit dedans. Enialis de son côté pris un temps pour confectionner une petite statuette en bois.

Le lendemain, chacun se dispersa pour aller vaquer à ses occupations. Hélios et Elise allèrent s’acheter des armures de meilleurs qualités. L’enfant pris ensuite le reste de la journée pour l’ornementer d’os de Gnolls tandis que la clerc disparus jusqu’au soir. Alfan Main d'Ours du clan Akannathi s’occupa de ses ours en compagnie de Rackham et Enialis pu enfin tirer sa première cuvée. C’était la première et elle n’était exceptionnelle pour son goût, mais elle avait quand même un certain caractère et valait bien celle de l’aubergiste local. Quand Elise revint en soirée à l’auberge, les bras chargés de vêtements de toutes sortes, elle trouva le moine entrain de proposer à l’aubergiste de lui vendre sa production. Grâce à l’intervention de la prêtresse qui assura que cela pouvait être le début d’une riche coopération, l’aubergiste accepta finalement de lui offrir 10 PO pour sa production (qui avait coûté 1 PO à l’origine).

Ravi, l’Elfe voulu partager la cagnotte avec Elise, mais celle-ci refusa. Elle tira une sacoche de cuire de ses achats et la tendit à Enialis : il s’agissait d’une trousse de soin qu’elle lui offrit, pour qu’il puisse éventuellement un jour la soigner à son tour. En réponse, le moine lui offrit aussi un cadeau qu’il avait préparé pour elle : la petite statuette en bois qui représentait Elise brandissant son bouclier face à un Yéti. La clerc accepta se présent avec plaisir.

Alors qu’Alfan reniflait plus loin devant tant de niaiserie, un envoyé d'Imdra Arlaggath arriva à l’auberge et remit un message de la capitaine aux aventuriers. Premièrement, un stock de 10 potions de “Pomad” leur fut offert en récompense pour s’être occupés de gnolls. Deuxièmement, la ville d’Havre-du-Levant mettait à leur disposition une très grande maison abandonnée. Enfin, Imdra souhaitait leur toucher un mot avant qu’ils partent de nouveau vers quelque aventure.

Les aventuriers, fiers et reconnaissants, se répartirent les potions entre eux et jetèrent un œil à la maison qui était en réalité un véritable domaine. Cependant, il faudrait le rénover et le meubler avant de vraiment pouvoir y habiter. Ils prirent le reste de leur soirée pour discuter de leur prochaine destination. Deux solutions s’offraient à leurs yeux selon eux : aller vers le grand est sauvage pour suivre l’appel du Cristal Psi  que sentait Enialis, ou repartir vers l’ouest et Bryn Shander pour prendre des nouvelles de Markham Southwell et éventuellement enquêter à Bon Hydromel. Il y avait aussi la piste de la gravure trouvée chez les gnolls à explorer, mais ils ne savaient pas du tout par où commencer avec ça. C’est toutefois la première option qui l’emporta et le groupe se prépara mentalement à un long trajet qui devrait durer au minimum une semaine.

Le lendemain matin, Enialis, Elise et Hélios se rendirent chez Imdra pour écouter ce qu’elle avait à dire et éventuellement pour l’interroger sur ce qu’ils avaient trouvé dans la faille des gnolls. Sur la route, ils se rendirent compte que le temps était de plus en plus froid. Quand ils la rencontrèrent, la capitaine demanda aux aventuriers si la maison leur plaisait et les informa qu’ils étaient à présent des citoyens officiels d’Havre-du-Levant en remerciement pour le chaudron. Grâce à la profusion de nourriture, les gens étaient rassurés et l’orateur en avait profité pour mettre un terme aux sacrifices. Evidemment, tout ça ne plaisait pas au Clergé d'Aurile.

Comme elle n’avait rien de plus à dire aux aventuriers, Enialis prit l’initiative de lui parler de la gravure trouvée chez les gnolls et lui montra le croquis qu’il en avait fait dans son carnet. Elise évoqua alors la lettre trouvée sur les dépouilles et les deux lieux qu’elle mentionnait : la flèche enterrée et le cercle de pierre des géants [noms à confirmer]. Imdra pu les informer que l’expéditeur Thorberg avait bien été engagé par Nass et Dzan (avec un groupe d’aventurier) et qu’il faisait partit des victimes de Dzan (avec les aventuriers). Pour la location des deux autres lieux, elle se dit qu’ils étaient plutôt à proximité de Caer Konig et qu’un guide là-bas pourrait les aider. Pour ce qui est de la sculpture par contre, elle invita l’elfe à aller consulter la bibliothèque municipale où se trouvait d’ailleurs une sorte d’archéologue.

Suivant son conseil, quelle ne fut pas la surprise du trio de reconnaitre Vellyne Harpell assise devant une pile de livre ! Même si celle-ci n’en reconnu que deux, elle confia qu’elle poursuivait ses recherches comme elle le pouvait. Interrogée par Hélios, elle lui appris que Scorp/Jantar était resté à Bryn Shander avec la sacoche et qu’il y avait trouvé un petit boulot. Informée par les progrès du groupe sur la trace de Nass, elle ne fut pas surprise d’apprendre qu’il avait trahit Dzan : trouver la cité perdue qu’ils recherchaient tous était une forme de compétition après tout.

Enialis lui montra alors la gravure trouvée dans leur précédente expédition. Vellyne l’identifia comme l’île d’Aurile, Solstice, où la divinité avait une demeure en forme de crâne et qui était vénérée par des géants (conforme aux traces trouvées près de la stèle). Vellyne se dit que Nass devait se trouver dans l’un des deux autres lieux évoqués par la lettre de Thorberg. C’est là que les aventuriers pourraient sans doute le trouver le plus facilement. Elle les mit cependant en garde : ils ne devaient pas l’affronter, juste le trouver et la prévenir.

Enialis saisit aussi l’occasion pour l’interroger sur Ravisin. Vellyne en avait entendu parler : il devait s’agir d’un druide qui serait dans la région, mais elle n’en savait pas plus. Avant que le trio ne prenne congé, elle leur évoqua que Copper Cogne-Bouton avait un ami nommé Macreadus qui travaillait sur comment régler le climat. Cependant, il se trouvait plus loin à l’ouest.

Les trois jeunes aventuriers retrouvèrent leurs deux compères et les mirent au courant de tout ce qu’ils avait appris. Si Elise et Hélios militaient pour changer leur destination et partir vers le nord à la recherche de Nass, Alfan ne voulu rien entendre : à ses yeux, l’expédition était préparée pour partir à l’est et les ours étaient déjà préparés pour ça, point final. Rackham et Enialis se rangèrent à son avis et la question fut tranchée. Le groupe prit le reste de la journée pour acheter nourriture et bois pour une à deux semaines de trajet à allure soutenue.

Après ces deux jours de courses et de repos, les aventuriers partirent très tôt au petit matin. Enialis et Alfan prirent la tête de l’expédition alors qu’une tempête de neige couvait et éclata peut après leur départ. Ils parvinrent tout de même à garder le cap et à ne pas fléchir, même si Elise demanda des couvertures supplémentaires pour ne pas trop greloter.

Après quelques heures de marche, quand le Soleil approchait de son zénith, Enialis entendit des bruits un peu plus loin dans la forêt. Plissant les yeux, il distingua des “Tempête d'Aurile” et des “Mains Sombres d'Aurile” (des agents du clergé d’Aurile) s’en prendre à une autre personne à 6 contre 1. L’Elfe sortit aussitôt son arc pendant qu’Alfan grommela qu’il était temps que les choses s’embrasent.

La flèche du moine blessa profondément l’un des tempêtes. Légèrement surpris, ceux-ci laissèrent leur victime et se saisirent d’arbalètes. Plusieurs tirs furent échangés entre aventuriers et auriliens sans qu’ils ne parvinrent à se blesser réellement. Alfan s’avança lentement en gardant une posture défensive pendant qu’Elise entreprit de les contourner par le flanc droit.

Profitant de la distraction de ses assaillant, la silhouette à terre se changea en un loup gigantesque. Mais avant qu’elle ne puisse montrer les crocs, les deux mains-sombres d’Aurile dégainèrent leurs armes et la blessèrent profondément, mettant toutes leurs forces pour jeter la bête à terre.

Les échanges à distance continuèrent encore un peu quand Plume surgit dans le dos d’un des tempêtes et l’acheva de ses serres empoisonnées sans qu’il puisse se défendre. Le loup parvint également à saisir à la gorge l’un de ces sous-fifre, le secoua dans sa gueule avant de le jeter à terre.

Les aventuriers avançaient lentement et pensait prendre l’avantage quand une femme dans une robe beaucoup trop légère pour la température extérieure surgit des bois à leur gauche. La prêtresse d’Aurile pointa son doigt sur Alfan et absorba sans chaleur interne. Cependant, la nature de Goliath de celui-ci lui permit de résister sans sourciller et même de charger vers la nouvelle venue à qui il porta deux puissants coups de haches. Sentant la puissance de la nouvelle venue, Hélios sortit de son couvert en dévoilant sa forme squelettique et lança un sort pour l’immobiliser. Néanmoins, la prêtresse le dissipa avec un simple geste de la main et un petit sourire en coin.

En voyant la puissance de cette femme, le loup poussa un couinement aigu et entreprit de fuir le combat, renversant l’une des mains sombre au passage et courant vers Rackham qui s’était mis à couvert derrière un arbre.

Leur proie s’étant échappée, l’une des mains sombre alla se porter au secours de sa prêtresse en attaquant Alfan. Ils échangèrent quelques coups avant que l’arme de l’aurilien ne trouve un défaut dans la défense du goliath et plante son arme dans sa chaire. Avec un sourire malsain, l’homme prononça un mot dans une langue inconnue et sa lame s’enfonça plus loin en arrachant un grognement au géant.

Voyant la mauvaise posture du guerrier, Enialis sauta sur la seconde main sombre pour l’occuper, mais tous ses assauts se brisèrent sur l’armure de celui-ci. Il ne pu éviter cependant sa contre attaque et manqua de flancher sous la violence de ses coups. Alors que deux tempêtes se précipitaient sur lui, Elise accouru à ses côtés pour défendre son flanc.

Le combat commençait à tourner à la mêlée générale quand une seconde femme, plus jeune, surgit des fourrés, cette fois-ci vêtue d’un manteau plus épais. Elle s’approcha de l’enfant squelettique, porta les mains à sa bouche et souffla une puissante bouffée de froid sur lui. Luttant contre le gel qui s’emparait de ses os, Hélios la pointa à son tour du doigt et un jet de flammes encercla l’importune.

La première prêtresse, qui semblait être la cheffe de toute la troupe, fit un geste de la main et la neige environnante se rassembla en une glace solide et compacte. D’un second geste, elle dirigea le bloc qui se fracassa contre Alfan. Celui-ci accusa le contre-coup, mais parvint à rester debout en lui lançant un regard noir. La femme s’écria alors à destination de tous le groupe qu’ils ne devraient pas se mêler d’affaires qui les dépassent et interférer dans les affaires d’Aurile. Si les faibles devaient mourir, ils n’avaient pas à les en empêcher. S’ils ne pouvaient manger, aucune magie ne devrait le compenser.

A ces mots, le loup reprit son apparence humaine, révélant une femme gravement blessées et essoufflée. Elle tituba près de Rackham et le supplia d’une voix faible de fuir. Cette femme était une menace bien trop grande pour eux.

Envoyé par Hélios, Plume surgit une nouvelle fois des ténèbres pour fondre cette fois-ci sur la plus jeune prêtresse et lui lacéra les épaules des ses serres. Grinçant entre ses dents, la femme se redressa et invoqua un violent brouillard autour d’elle. Le volatil parvint de justesse à le fuir en y laissant quelques plumes. Un sourire sadique au lèvre, elle sous-entendit que les aventuriers devaient avoir leur compte. Pour appuyer ses propos, la main sombre face à Alfan lui jeta un regard dédaigneux et moqueur. Pour toute action, il ne fit qu’un petit pas de côté pour éviter une flèche de Rackham qui le visait.

“Non, je ne pense pas que le message soit tout à fais bien passé” murmura la cheffe et étendant de nouveau les bras. Cette fois-ci, un vent violent souffla et se dirigea vers Rackham. Une tempête de grêle aussi brève que déchainée s’abattit sur le roublard qui fut jeté à terre avec la druide. “Dis à tes amis d’arrêter où ça va très mal se finir” continua la prêtresse en s’adressant à Alfan.

Celui-ci ne répondit qu’avec un rictus méprisant. Il fixa la cheffe dans les yeux… et abattit sa hache sur la main noire qui se moquait ouvertement de lui. Hélas, son ennemi l’attendait et dévia aisément son assaut avant de riposter d’un puissant coup d’estoc.

Sentant la victoire impossible, Enialis enjoignit à ses camarades de fuir pendant qu’il les retenait tout en tentant de survivre aux assauts sauvage de son propre adversaire. Elise refusa cependant de l’abandonner et préféra rester en défense tout en invoquant sa magie pour soigner ses camarades et la druide.

Rackham se releva tant bien que mal. Voyant son ami goliath mal en point, il décocha une flèche qui blessa profondément la main noire qui s’en était prise à lui. Hélios de son côté voulait à tout pris la tête de la jeune prêtresse et entreprit de l’assaillir à distance avec ses décharges occultes tout en reculant vers ses compagnons.

Cette dernière tint bon et prit même le luxe d’invoquer un sort pour se soigner en adressant une expression moqueuse à l’enfant Aasimar. Se disant qu’il en fallait plus pour impressionner les aventuriers, elle s’approcha d’Alfan. La tempête de grêle qu’elle avait invoquer fouetta le dos du goliath qui tituba sous le choc. Il tomba un genou à terre, grinça des dents en tachant de résister… puis s’effondra aux pieds des cultistes d’Aurile en reprenant sa taille normale.

Souriant en voyant le corps du guerrier gisant au sol, les deux prêtresses s’estimèrent satisfaites et firent signe à leurs hommes de quitter le combat. Ceux-ci se désengagèrent et se regardèrent en chien de faillance avec les aventuriers. Ces derniers retirent tout de même leurs coups et les laissèrent repartir dans la forêt.

Une fois le calme revenu, la druide s’approcha d’Alfan et le soigna avec une incantation. Pendant qu’Elise allait aider le guerrier à se relever et à panser ses plaies, la druide se présenta sous le nom de Tali et insista sur le fait que la fuite était la seule option face à une porteuse de glace (icebringer). Cette prêtresse était trop forte et leur survie n’était due qu’à sa volonté de les effrayer plutôt que de les tuer. Cela n’avait été qu’un avertissement. Interrogée par la clerc sur ses propres échauffourées avec les tempêtes, Tali confia que dans son cas, ce n’était plus un avertissement et qu’ils avaient bien tenté de la tuer.

La druide se tourna ensuite vers Alfan. “On doit se connaître tous les deux, déclara-t-elle. C’est toi qui péchait.” Ecarquillant des yeux en la reconnaissant à son tour, Alfan poussa un cri de rage en bondissant sur ses pieds et en adoptant à nouveau sa forme de géant. Il poussa sans peine Elise et saisi sa hache pour l’abattre sur Tali.

Enialis accouru pour tenter de saisir et restreindre le goliath, mais il ne pouvait pas lutter face à la fureur du guerrier. Elise saisi le bras de la druide pour la tirer derrière elle et s’interposer en tremblant, demandant à Alfan ce qu’il se passait. Dans son dos, Tali s’écria qu’elle avait fait au mieux et qu’il valait mieux qu’il soit dans ce corps que mort. Hélios se précipita à son tour pour faire barrage et déploya ses ailes squelettiques pour terrifier le goliath.

Voyant qu’Alfan adressait un regard injecté de sang à sa proie et qu’il ignorait toutes les questions de ses camarades, Enialis saisi à son tour le bras de la druide pour la tirer en arrière. Alfan cria à son adresse qu’elle avait fait de lui un paria et l’avait condamné à errer loin des siens. Décidant d’ignorer Hélios et Elise, il les contourna avec des grandes enjambées et se retrouva face au moine et sa proie, prêt à frapper.

Par réflexe, la druide se dégagea et reprit son apparence de louve pour survivre. Elle ferma les yeux, s’attendant à un choc imminent… qui ne vint pas. En les rouvrant, elle vit qu’Alfan avait abaisser son arme et lui jetait juste un regard froid et dédaigneux. Dans son dos, elle entendit la voix de la jeune clerc supplier le guerrier de se calmer. Elise, terrifiée, tendait sa main vers Alfan en invoquant sa magie pour apaiser sa colère.

Sans un mot, Alfan tourna les talons et se dirigea vers le traineau des ours, voulant repartir avec eux, se sentant trahit par ses camarades qui venaient de lui refuser une vengeance à laquelle il aspirait tant. Faisant signe aux autres de les laisser seuls, Tali accouru à sa suite pour lui demander de parler.

Sans se retourner, Alfan répliqua que tout ce qu’il l’intéressait, c’était retrouver son apparence. Ce n’est pas impossible l’assura Tali. Mais dans un premier temps, elle était contente d’avoir sauvé d’abord son esprit. Elle avait sentit qu’il était différent de ceux de sa race : il était doux et curieux. Il avait une bonne âme qui méritait d’être préservée. C’est pour ça qu’elle était intervenue.

Ces mots n’atteignirent pas le guerrier qui se renfrogna. Lui qui avait du fuir les siens et errer dans ses terres gelées, loin de son foyer, n’avait plus que de la rancœur à lui rendre. Il clama qu’il aurait pu être quelqu’un chez lui, dans son clan, mais elle l’en avait privé. La druide répliqua que les siens pouvaient être mauvais et malveillants. Elle craignait de s’être trompé sur son compte s’il aspirait à rester avec de telle êtres.

Se décidant à lui faire face, Alfan l’accusa de s’être opposée aux lois naturelles. Il n’avait jamais demandé son secours. Son heure était venue et elle aurait du l’accepter. Elle s’était prise pour un dieu et avait joué avec sa vie comme un pantin. Tali tenta de se défendre : elle avait juste voulu lui donner une seconde chance. Peut-être même qu’elle avait été l’instrument d’un dessin divin sans le savoir en préservant sa vie. C’était peut-être même un signe pour lutter contre Aurile. Cependant, Alfan fit la sourde oreille à ses justifications. Il ne pouvait pas rentrer chez les siens. Il ne voulait pas risquer de voir leur réaction à sa nouvelle apparence. Le rejet et la haine, c’est tout ce qui devait l’attendre.

Les muscles de la main se contractant contre la hampe de sa hache, Alfan prévint la druide qu’il sentait la colère remonter en lui et reprendre le dessus. N’ayant plus d’arguments à présenter, Tali accepta de remettra sa vie entre ses mains. Elle murmura qu’elle voulait simplement lui donner une seconde chance, mais qu’il pouvait facilement y mettre un terme s’il le désirait. Alors qu’il continuait d'approcher en ignorant ses paroles, elle s’excusa si elle lui avait fait du mal. Cela n’avait jamais été son intention.

Ne laissant plus paraître la moindre émotions, Alfan brandit sa hache. Elle ne bougea pas et continua de le fixer. Il n’y avait plus rien à dire. Il contracta les muscles… et abattit son arme.

Le cœur de Tali manqua un battement en sentant le souffle de la lame sur sa joue. Mais le coup ne vint pas.

Le guerrier avait planter sa hache dans le sol, juste à côté de la druide. Il tournait à présent les talons et regagna le chariot pour s’isoler.

Les quatre autres s’approchèrent alors de Tali en reprenant leur souffle. Les jambes tremblantes, elle leur confia ne jamais avoir eu aussi peur de toute sa vie. Mais au fond, elle est persuadé qu’Alfan est resté la personne douce et gentille qu’elle a sauvé. Il ne voulait juste pas le montrer. Elle les remercia de l’avoir protégé et sauvé et assura n’avoir jamais voulu provoquer son malheur. Cependant, cette histoire appartenait à Alfan et c’était à lui de la raconter en détail, à la condition qu’il le veuille et le puisse.

Tout en reprenant ses esprits, elle se présenta aux aventuriers comme la dernière druide à ne pas avoir fait allégeance à Aurile. Elle les mit en garde d’éviter le clergé d’Aurile autant que faire se peut. Ces derniers devaient les considérer comme une véritable menace si une porteuse de givre s’était déplacée juste pour leur faire peur. Enialis lui donna leur toute nouvelle adresse à Havre-du-Levant où elle pourrait les trouver au besoin (ou au moins Argantael). Le moine l’interrogea également sur Ravisin. Tali la connaissait : il s’agissait d’une druide fidèle à Aurile qui parcourait la région en réveillant les animaux et leur férocité.

Tali prit ensuite congé des aventuriers, estimant qu’Alfan n’aurait sans doute pas envie de la revoir de sitôt, mais en sous-entendant au passage que même si c’était une possibilité, celui-ci n’avait peut-être pas envie de reprendre sa vraie apparence. Elle quitta ainsi les aventuriers en les laissant à de nombreuses conjectures, notamment sur la vraie apparence et même race d’Alfan.