"Si notre terre était une chenille, le regard que le Cosmos a porté sur Drakkenheim en a fait une chrysalide."

La chute de la comète.

Lorsque j'étais enfant, j'ai vu une grande lueur violette descendre du ciel depuis la fenêtre de notre masure, à mes parents et moi. Lorsqu'elle a touché le sol, un immense bang m'a assourdi, et soudain le trou noir…
La comète qui a échoué sur Drakkenheim a rasé ma maison. Mon seul souvenir, c'est mon père me portant jusqu'à mon lit, me parlant d'une toute autre voix. Il avait des cornes de cerf sur la tête.
"Ne t'en fais pas, mon enfant. Dorénavant je veillerai tout le temps sur toi."

Cela fait 15 ans que je vis comme je le peux depuis le cataclysme. Mon protecteur m'accompagne partout où je vais. Quand je souhaite le voir, il s'arrange pour me retrouver une fois que je suis seul. Il me félicite, me demande de me reposer, et il se charge de m'aider. "Ne t'en fais pas mon enfant. Tu as bien travaillé. À ton réveil, tes souci devraient s'être arrangés."

En grandissant, j'ai compris qu'il prenait l'apparence de mon père afin de me rassurer. Les autres ne le voient pas. Et il m'a évité de voir des choses horribles pour me préserver, lorsque j'étais enfant. À mes vingt ans, il m'a offert "une première bénédiction", et m'a partagé sa magie afin que je puisse me défendre. J'ignore qui mon protecteur est vraiment, mais je sais qu'il me protègera toujours.

Les orphelins

Lors de mon périple, j'ai croisé la route d'autres orphelins et égarés. Nous nous sommes serré les coudes, et malgré notre très jeune âge, on s'en est sorti. 

Il y a Chaka Ponk, un jeune ami aux yeux et au sang de feu. Il nous a toujours protégé à sa façon, c'est à dire par les approches directes. Je crains son ardeur, surtout envers tout ce qui est lié à la comète, c'est pour ça que je suis discret quant à mon protecteur devant lui...

Il y a aussi Jenross Freeman, un sacré débrouillard. Il me regarde souvent étrangement, me pose plein de questions, sur moi, et beaucoup sur le père Caruos, un ami de mon protecteur, et un prêtre qui nous a hébergé dans sa petite étable en périphérie de la ville, et qui m'a souvent sorti de la galère. 

Nous étions bien différents, mais tous les trois, on a bien protégé les autres. On était le trio de leader des enfants des quartiers. Un jour, alors qu'on était dans une situation désespérée, on a réveillé une vieille machine. Johan Falkensteim de son vrai nom, qui nous a tous sauvé la vie. Johan, c'est un peu notre trésor à nous. Enfin, il n'est pas à nous, mais c'est ce qui nous rappelle d'où on vient surtout, et tout ce qu'on a vécu ensemble.

La Contemplation

Lors de notre rencontre avec Oscar Yoren :

J'ai pu contempler le Cosmos. Non pas le grand amoncellement des astres, non : Le Cosmos dans ce qu'il a de plus vivant. l'Immensité consciente.

J'ai pu entendre ses voix transportées par la Présence Lunaire.
J'ai pu sentir le regard bienveillant du grand dragon d'améthyste, porté sur nous par le biais de la comète, témoin de son attention.

Je ressens désormais toute l'attention et l'inflexible patience du cosmos, attendant que nous évoluions et que nous le comprenions, comme il nous comprend bien au delà de notre propre perception de nous mêmes. En un simple fragment de souvenir, cette Conscience m'a éveillé bien au delà de ce que toutes les vies mortelles auraient pu m'apporter. 

Je sais désormais que le père Caruos, le Cerf, nos camarades orphelins… tous sont des échos de la volonté cosmique, des guides de l'immensité consciente.
Je sais désormais qu'il n'y a nul être en moi chargé de me protéger. Je sais désormais que c'est la volonté au delà des mondes qui, s'exerçant sur mon corps depuis ma conscience éveillé, fait de ma chair et de mon enveloppe les meilleures des défenses pour protéger l'héritage astral que je dois transmettre à notre planète.

Mon enveloppe et ma chair ne sont nul vaisseau d'un être des cieux infiniment lointains : c'est ma conscience qui est le vaisseau de l'héritage de l'immensité consciente. Un héritage qu'elle a porté à notre astre lors de l'instant le plus sacré : le moment si éphémère où nous avons existé pour elle, au milieu de son infinie existence passé, et désormais pour le temps de son infinie existence future.

Aujourd'hui je vois clairement le dessein que La Conscience a à mon égard : 

Je suis le berger du cosmos.
Je suis le témoin du dragon d'améthyste et le messager de la Présence Lunaire.

Je suis celui chargé de guider les êtres des terres de Drakkenheim. De guider les âmes bénies par l'attention du cosmos. Je suis celui qui les aidera à accepter les dons des êtres lointains :
Délestons nous des limites de nos corps : Transcendons la chair et l'enveloppe et éveillons nous à l'immensité consciente.

Rild est un jeune homme de 18 ans. Enfant des rues, il ne se souvient pas vraiment de ses parents. Il pense que sa mère devait être une prostituée ou une fille-mère qui l’a rapidement abandonné, volontairement ou pas.
Il a été recueilli / enrôlé encore enfant dans une petite bande de criminels de rue dirigée par un certain Zek, un homme brutal et méchant intéressé uniquement par sa propre personne et surtout son profit.
Pendant quelques années, Rild a été entraîné par les plus anciens, et parfois directement par Zek, à voler, tricher, mentir, escroquer, cambrioler, et parfois même pire. Ses valeurs de base étaient donc l’obéissance, la peur, et le travail.
Son seul véritable ami au milieu de ce groupe prêt à tout pour esquiver les brimades de Zek était un jeune garçon du nom de Milo. Afin de survivre dans ce monde injuste, Milo avait décidé de rire de tout et d’afficher un sourire en toutes circonstances. Il expliquait ce qu’il savait à Rild et le protégeait autant qu’il pouvait.
Milo, bien que doué, était mort dans une sortie de nuit à laquelle Rild ne participait pas. Il lui a été rapporté qu’il avait chuté en posant son pied sur une tuile mal scellée. Peut-être, qui sait ?
En hommage à Milo, Rild a décidé d’adopter la manière de vivre de ce dernier et de tenter de préserver de la gentillesse et de la bienveillance dans un monde de brutes. S’il s’est fait un point d’honneur de s’endurcir, de ne plus montrer ses faiblesses, et de tout prendre avec un sourire de façade, il tente d’être sincèrement attentif aux plus faibles et à ceux qui se font maltraiter. De prudent et craintif, Rild est également devenu presque téméraire. C’est un roublard professionnel et méticuleux, il sait attendre et patienter pour préparer un coup, mais a contrario, il pense que rien ne lui est vraiment impossible. Les défis les plus improbables sont ceux qui l’attirent le plus.
Expressions favorites : « ça passe », « tranquille »
Au sein de la bande de Zek, Rild était surnommé « Colibri », en raison de sa taille modeste et de ses talents de monte-en-l’air.
Il y a quelques mois, Rild tenta de cambrioler la demeure d’un certain Lorcas, magicien de la guilde d’Améthyste de passage en ville. Ce dernier, prit Rild sur le fait mais décida de le recruter plutôt que de le tuer ou de le livrer à la milice. Il entreprit même de compléter certains des aspects les plus lacunaires de son éducation : lecture, écriture, notions de vie en société, etc., et lui fit miroiter la possibilité, un jour, de lui enseigner la magie. En échange, Lorcas imposa à Rild des missions d’espionnage toujours plus dangereuses. Rild venait de tomber sous la coupe d’un deuxième maître, tout aussi tyrannique que le premier, mais dans un style très différent.
C’est à ce moment que Rild, qui avait entendu lors des veillées de la bande, de l’histoire, mi récit historique, mi légende, d’un ancien qui avait pu quitter Zek en lui offrant un trésor faramineux, se prit à rêver de liberté. Il aspirait à sortir de l’engrenage infernal qu’était sa vie, espérant être en mesure de repartir de zéro, ailleurs. Il dissimula à la bande une partie de ses gains afin de se constituer le magot destiné à payer Zek. Il entreprit également de mener quelques opérations en solo pour augmenter plus rapidement ses gains.
Le jour où il se crut en mesure de payer Zek, Rild comprit qu’il avait commis une première terrible erreur. L’histoire racontée à la veillée n’était qu’une fable et Zek, après avoir reçu le « prix de la liberté », éclata de rire et tabassa Rild plus durement que jamais. Il lui déclara que nul ne quittait jamais sa bande, hormis les pieds devant.
Rild raconta son histoire à Lorcas qui lui proposa, moyennant rétribution, de l’aider à se libérer de Zek. Le jeune voleur accepta et le magicien simula sa mort par magie, faisant croire à une chute d’un toit. Il emmena ensuite Rild à proximité de Drakkenheim où il lui expliqua qu’il allait devoir trouver en ce lieu le moyen de payer sa dette. Il lui laissa également entendre qu’il était en son pouvoir d’avertir Zek à tout moment que Rild n’était pas mort et l’avait donc trahi.
A présent, Rild est à la merci de Lorcas, mais l’ombre de Zek et de sa bande pèsent également sur sa tête. Si l’un d’eux le reconnait, il sait qu’il devra lutter pour sa vie.

Chez les Blackrock, on est escroc de père en fils. Ainsi Jerrico, dès sa plus tendre enfance, a été formé selon la tradition familiale, sous la dure autorité paternelle. Il était assez moyen mais en choisissant les bons pigeons, cela allait. Il parvenait à ramener un maigre butin à la maison, bien loin de suffire pour obtenir le respect de son père qui faisait partie de l'élite des bas fonds. Sa mère, il n'a jamais connu sa mère qui est morte en le mettant au monde.

Toujours est il que le jeune Jerrico a, un jour, voulu vendre à un vieux voyageur à l'air gâteux une médaille en bois gravé des mots "logement à vie" qu'on pouvait présenter, soit disant à n'importe quel aubergiste, et bénéficier du gîte et du couvert gratuit. Mais la naïveté du vieux n'était qu'une façade. L'enfant a bien essayé de prendre la fuite. Pour cela il était bon. Sautant les chariots des marchands, esquivant les badauds, mais rien n'y a fait le vieux l'a rattrapé avec facilité déconcertante. Mais le vieux était impressionné par l'enfant, et l'enfant par le vieux.

Le vieux proposa à l'enfant de venir avec lui, de quitter Drakkenheim et de suivre un entrainement d'une difficulté incroyable qui lui permettrait de laisser derrière lui sa vie misérable. L'enfant devint un jeune moine.

Puis vint la chute Drakkenheim. Et son maitre lui dit de retourner là-bas apprendre sa dernière leçon.

L'un des trois enfants orphelins sauvés par Johan Falkensteim.

Il gardait avec lui une rose bleue avec une tige en or. C'était un objet qu'il avait volé à quelqu'un qui s'avérait être son père d'après sa mère, sans qu'il ne connaisse sa vraie identité.

L'Académie Améthyste est un institut de recherche, une organisation éducative et une guilde de mages poursuivant les mystères arcaniques du délirium. Cette faction est petite et apparemment distante, mais subtilement influente et extrêmement riche. Elle est dirigée par un directoire obscur de puissants archimages qui ont envoyé l'Archimage Eldrick Runeweaver pour superviser leurs opérations à Drakkenheim. La plupart de ses membres sont de puissants lanceurs de sorts arcaniques ayant accès à des ressources magiques rares, mais seuls quelques agents sont actifs à Drakkenheim.

Ceux de la Reine représente le regroupement d'une centaine de gangs de brigands, hors-la-loi et vauriens, tous jurant fidélité à la mystérieuse Reine des Voleurs. Ces repris de justice s'attaquent aux pèlerins, prospecteurs et explorateurs attirés par la ville, extorquent et volent les aventuriers, font de la contrebande de délirium vers des clients peu recommandables dans des contrées lointaines, et pillent les trésors fantastiques et les nombreuses richesses laissés dans la ville.

Le Culte du Feu Descendu est une secte religieuse qui croit que le météore a signalé une prophétie céleste et considère le délirium comme quelque chose de sacré. Appelées en pèlerinage par le testament prémonitoire de leur chef, Lucretia Mathias, des masses de fidèles zélés se rendent maintenant au bord du cratère pour prendre leur place dans ce projet divin.

L'Ordre d'Argent est un régiment d'élite soutenu par l'Église, composé de paladins et de chevaliers ordonnés ayant prêté serment de combattre les maux surnaturels, les incursions d'outre-monde et la magie noire. En tant que fidèles dévots de la Flamme Sacrée, ils croient que le délirium est un fléau dangereux et contaminant. Dirigés par le vaillant Chevalier-Capitaine Theodore Marshal, les chevaliers ont été envoyés pour éradiquer la corruption à sa source même.

La Lanterne Sourd est une force militaire irrégulière constituée de restes de l'ancienne garde de la ville de Drakkenheim et de vétérans de la guerre civile de Westemär. Dirigées par le sombre Lord Commandant Elias Drexel, elles souhaitent chasser les monstres et les hors-la-loi qui infestent la capitale de leur nation et restaurer le royaume de Westemär.

Il y a vingt ans, le village n'était guère plus qu'un marché fermier, un forgeron, une auberge, une petite chapelle et une poignée de cottages. Les commerces locaux servaient les terres agricoles et les camps de bûcherons autour de la capitale, et le village était une halte occasionnelle pour les marchands en route vers Drakkenheim.

Étant situé à environ huit kilomètres au sud de la ville capitale, le village n'a pas été directement endommagé par la pluie de météores, bien que l'impact ait brisé les fenêtres de tous les bâtiments, provoqué l'effondrement de certaines structures plus faibles et laissé certains habitants du village aveuglés ou devenus sourds. Malheureusement, les conséquences ont été d'autant plus terribles. Au cours des quinze dernières années, la contamination à Drakkenheim a affecté la campagne sur des kilomètres autour. Les champs autrefois fertiles et les bois denses sont désormais stériles et mourants. Peu à peu, la plupart des habitants ont abandonné, partant pour des lieux plus sûrs et prospères. Quelques personnes sont restées, déterminées à conserver leurs maisons familiales et à sauver leurs moyens de subsistance.

Emberwood a persisté malgré les obstacles. Après la guerre civile, des aventuriers ont commencé à arriver dans la ville. Les explorateurs se dirigeant vers la ville sombre avaient besoin d'un endroit sûr pour soigner leurs blessures et se reposer, et ainsi le village est progressivement devenu une sorte de ville en plein essor sur une nouvelle frontière à conquérir.