Récit écrit par Okoth Nerilee, patrouilleur d’Emeraude, le 11 de Frondeur.
Pour commencer, afin de rendre votre lecture plus simple, je précise ici que
nous avons pu apprendre peu avant de partir que la « créature » de
Bois Profond était un dragon qui vivait caché dans la forêt.
Accompagné par notre commandeure Filia Herminius Claudius, la jurée Amrys "Amy" Verrier, le
patrouilleur Avok et la patrouilleuse Lyrd’Nidya Kalsum, nous sommes repartis vers
Noir-Bois afin d’en apprendre plus sur la créature qui résidait dans Bois
Profond et son lien avec la ruine contenant des inscriptions draconiques et les
disparitions d’esclaves à Noir-Bois. Le voyage vers Noir-Bois s’est déroulé
sans encombre, nous avons été bien accueillis à l’arrivée – bien que cela ait
été moins remarquable que la première fois – et nous sommes vite rendus à la taverne de Noir-Bois, où nous avons pu remarquer avec soulagement que le
message des patrouilleurs était toujours présent et que personne n’était allé
chasser la créature en notre absence. Nous avons également remarqué que la taverne
possédait une nouvelle serveuse et robe de cuir, Ethelrine D'Avenir, qui semble tragiquement
être l’esclave chanteuse qui s’était enfuie lorsque nous sommes venus pour la
première fois. Filia s’est également présentée à Tranquille et ses compagnons
présents et a profité de ce passage pour accrocher une affiche de recrutement
sur le panneau d’affichage. Nous avons pu y lire les différentes demandes des
villageois, qui sont regroupées à la fin du rapport.
Après une nuit de repos à la taverne, nous sommes allés
rencontrer Silgus Tulius pour savoir si d’autres esclaves avaient disparus et donner
l’occasion à Amy d’utiliser ses pouvoirs afin d’en apprendre plus sur les
disparitions et leur potentiel lien avec la créature de la forêt. Le
propriétaire nous a informé qu’un nouvel esclave avait disparu durant notre
absence et nous a amené là où l’un de ses esclaves, Dije, a pu voir le dragon
se repaître d’un animal sauvage, ainsi que dans la zone où Silgus pensait avoir
perdu un couple d’esclaves.
Silgus nous a aussi parlé d’Ethelrine. Nous avons pu
apprendre qu’elle s’est enfuie il y a deux semaines avec un autre esclave,
Shazat. Les deux esclaves ont été retrouvés, et tandis qu’Ethelrine a été
ramenée à la taverne de Noir-Bois, Shazat a visiblement été tué tandis qu’il
essayait de se défendre pour sa liberté.
Nous nous sommes ensuite séparés pour la soirée.
Amy – que j’ai accompagnée – a pu démêler les lignes
du temps en cherchant là où le couple d’esclaves avait disparu et percevoir que
la personne derrière les disparitions était un homme musclé qui a tué les deux
esclaves avec violence, d’abord à l’aide d’un gourdin, puis en les transperçant
de sa dague. Il ne correspondait pas à la vision du dragon qu’Amy eu lorsque
nous sommes arrivés aux ruines. Lyrd est allée de son côté rendre visite à Anagaroff, un enfant malade pour lequel on demandait de l’aide sur le tableau
d’affichage. Elle pense que sa maladie est liée à une cueillette aux
champignons qu’il a faite récemment. Il est nécessaire d’envoyer quelqu’un
aider cet enfant sous peu, car son état s’empire de jour en jour, et qu’il en
est déjà à un stade où il ne peut plus quitter son lit, ni nous parler. Je
mettrai des informations plus précises en fin de récit. Avok a pu inspecter
le squelette du cerf et y a remarqué des traces de brûlures. Enfin, Filia est allée
s’entretenir avec Ania Urfrin, la dirigeante historique de Noir-Bois (ce sont
ses ancêtres qui ont fondé le village). Il me paraît important de préciser
qu’Anya n’use pas d’esclaves.
Le lendemain, nous nous sommes aventurés dans Bois Profond
afin de retrouver les ruines draconiques, guidés par Avok. Après quelques
heures de marche, nous avons entendu des gémissements provenant d’une
clairière. En nous en approchant, nous y avons vu trois hommes entourés de morceaux
de jarres brisées, un mort et deux blessés. Nous n’avons pas eu le temps de
leur demander ce qui leur était arrivé qu’un ours-hiboux s'est jeté sur Avok, qui n'a réussi à esquiver à temps que grâce aux indications rapides d’Amy. Lyrd a
réussi à maîtriser l’ours-hibou sans grande difficulté et nous l’avons assez
blessé pour qu’il prenne peur et reparte dans la forêt. Ainsi, seul Avok a été
blessé par cet animal. En nous adressant ensuite aux hommes, nous avons appris
que les trois victimes avaient volé des jarres de Pomme-Chenille à Silgus et
souhaitaient l’emmener à la Ferme de la Rotonde. Filia leur a demandé de
rejoindre les patrouilleurs de sa troupe, qui ne nous ont pas accompagné (par
souci de subtilité) et a annoncé que les patrouilleurs les jugeront de leur
côté, sans en avertir ni Silgus ni Anya.
Nous avons ensuite continué notre avancée vers les ruines, en
traversant une partie de Bois Profond qui restait à notre grand plaisir assez
peu dense. Nous y sommes arrivés sans autre rencontre. La vision des ruines ne
nous a pas laissé indifférents. Bien qu’elle soit aujourd’hui dans un état
déplorable, cette ruine ne laisse aucun doute sur sa majesté passé. Les détails
sur ses murs, la précision dans la taille des pierres que nous devinions sous
le travail du temps, l’imposante arche d’entrée se démarquant dans la forêt
désordonnée… En réalité, cette majesté étouffée couplée à l’odeur d’humus qui
recouvrait les lieux et aux plantes se frayant un chemin à travers ce témoignage
du passé donnait une atmosphère unique à ce lieu. J’aurais pris grand plaisir à
le contempler si nous n’avions pas été accueillis par quatre têtes sur des piques. Comme
l’on pouvait s’y attendre, nous n’étions pas bienvenus. Ces têtes étaient selon
toute vraisemblance celles du précédent groupe parti chasser le dragon. L’un
d’entre eux était en effet un longue-barbe, et cela ne court pas les rues à
Noir-Bois. Cherchant à en apprendre plus, nous avons ensuite fait le tour des
ruines, où nous avons vu la carcasse d’un sanglier géant qui a dû servir de
repas au dragon, ainsi que de très anciennes traces de brûlures sur certains
murs. Nous avons aussi discerné un sous-sol ainsi qu’une pierre levée veinée de
lumières rougeâtres, autour de laquelle sommeillait un chien gigantesque.
Cherchant à en apprendre plus, nous sommes entrés dans les ruines par le côté, et
nous nous sommes frayés un chemin sur des dalles s’effondrant par endroits sous
nos pas. Nous y avons vu deux statues, la première représentant un dragon et la
deuxième ayant été détruite il y a des siècles. Tandis que nous continuions à
avancer, nous voyions de plus en plus que ses ruines furent le théâtre de
nombreuses tragédies. Nous devinions de plus en plus la souffrance du dragon
habitant les ruines de ce qui semble être son ancienne demeure. Arrivant au
bâtiment principal, nous avons vu les traces d’un ancien crachat enflammé ayant
eu pour but de détruire les ruines de l’intérieur. Manquant de tomber avec
l’une des dalles, Filia a pu voir une fresque de près de six mètres de large au
sous-sol réalisée avec beaucoup d’attention et représentant une grande créature
volante d’un blanc témoignant de son éclat passé. Notre commandeure a directement
pensé à Sylve-Plume, mais il me paraît plus réaliste que cette fresque
représente en réalité un autre dragon qui a été connu par celui des ruines, ou
lui-même.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le chien – ou
devrais-je plutôt dire l’esprit gardien ? – qu’Amy avait aperçue plus tôt.
Contrairement à mes attentes trop optimistes, ce qui s’est réveillé à notre
arrivé n’était pas un esprit compréhensif, mais un loup effrayant nimbé de
flammes et inspirant tout autour de lui son aura de colère. Lyrd a fait hésiter
la créature en s’adressant à elle, mais cela n’a duré qu’un instant. Nous
n’étions pas loin de finir brûlés et chassés par cet esprit lorsqu’Amy s’est
avancée pour lui parler en draconique et calmer sa colère en lui rappelant le
dialecte de son maître. J’ai ensuite également parlé au gardien pour annoncer à
son maître que nous pouvions l’aider et que nous reviendrons à Noir-Bois le 10
du Faucheur, dans l’espoir de pouvoir enfin le rencontrer directement.