Voyage jusqu’à Syniath Idylli
Nos renseignements sur la ville ont permis de savoir qu’il est difficile d’obtenir audience auprès de l’astrologue Galolilo. Toutefois, puisque ce dernier a souvent recours à de la poussière d’émeraude, sire Okoth Nerilee, également patrouilleur d’émeraude et père de dame Sera, a fourni un coffret de cette précieuse denrée en tant que monnaie d’échange. Le groupe a également emmené des sucreries récupérées en ville, ainsi qu’un petit cheval de bois à roulette, sachant que dans la cité enclave des fées, ces biens représentent des objets de valeur faisant traditionnellement l’objet de transactions.
Le chemin vers Syniath Idylli passe par la Forêt bleue. Une unique route marque sa connexion avec Forgemer. Notre groupe de patrouilleur a traversé la forêt sans encombre, à l’exception d’une fée moustique qui a prélevé le sang de Sydellia. Cain a toutefois également précisé avoir entendu la voix de sa compagne, Freya, mais cette voix provenait d’une des nombreuses dryades qui attirent les voyageurs et les charment afin qu’ils entretiennent la flore locale. Les patrouilleurs n’ont finalement pas quitté la route, après que la custode Oona ait décelé ces enchantements, ce qui les a préservés de tout sortilège.
Note : Une délégation de Forgemer devrait placer des panneaux et indications plus explicites à l’intention des voyageurs arpentant la forêt pour éviter qu’ils ne sortent du chemin.
La forêt, tout comme la ville de Syniath Idylli, sont éclairées par des lanternes contenant des lucioles bleues. Il pourrait s’agir d’une source intéressante de commerce avec des localités reculées. La ville porte également des armoiries aux effigies de Sylve-plume, mais pour des raisons inconnues du groupe.
Obtention de l’audience avec l’astrologue Galolilo ; contexte de la cité
La cité enclave de Syniath Idylli comporte une population de fées essentiellement. Ces dernières proviendraient pour la grande majorité de l'île d’émeraude. À l’issue de la guerre, un pacte a été signé entre l’enclave et l’empire, permettant aux fées de mettre en place des pratiques hors de notre juridiction et de nos valeurs (nous en reviendront en détail).
Les patrouilleurs ont été accueillis par le jeune kobold Sendri, visiblement très amical. Ils ont également croisé des Gobelins, des Orques, ou même des Ogres amicaux. Les mœurs des fées originaires de l’île d’émeraude sont drastiquement différentes de celles du continent, à priori. Le groupe a séjourné dans une sorte d’auberge, où tout est gratuit, tenue par des Sidhes proposant cependant aux voyageurs de donner leur sang contre un peu d’or. Cependant, les sidhes n’ont ni été agressifs ni insistants, agissant selon la bonne volonté du donateur.
Note : Ces mœurs étranges sont un bon moyen pour les citadins les plus pauvres de gagner quelques pièces. Economiquement, il s’agit même d’un moyen viable de relever l’économie de nos communautés les plus problématiques sans entrainer de violences ou actes répréhensibles. Je suggère donc de ne pas intervenir à l’encontre de ces pratiques, qui n’entrent pas à l’encontre des articles en vigueur sur les pratiques de consommation de sang humain.
Pour obtenir une audience avec l’astrologue, notre ambassadrice Oona a tout d’abord été trouver la secrétaire du géant, une autre Pixie, dans sa maison composée de colifichets et pièces de cuivre luisantes. D’après Cain : Après pirouettes et grimaces, Oona a appris qu’un individu nommé « le Dentiste » était en possession d’une faveur pouvant servir d’invitation auprès de l’astrologue. L’individu s’avère être un gobelin, Lasou Ridéden qui retire, mais également ajoute des dents. Sa clientèle ogre présente la faculté de se régénérer, ce qui facilite grandement les opérations. Ces derniers semblent demander des dents de sagesse, mais les patrouilleurs ont omis de demander la raison de ces greffes.
Le dentiste a demandé que le groupe lui ramène la commande qu’il a auprès d’une certaine Mademoiselle Cerise, une dent de sagesse pour un ogre. Cette dernière tient un orphelinat, dont l’entrée est marquée par un écriteau disant que l’institut rachète les enfants des familles démunies pour « leur offrir une vie meilleure ». En entrant, l’équipe a croisé une Guenaude, et Cain a directement vu que son sac contenait des restes, très probablement humains… Les patrouilleurs ont vite compris que les enfants, malgré le bon traitement par Cerise, servent de bétail aux fées. Malgré leur envie de faire justice dès à présent, le groupe a brillamment gardé son calme et a récupéré la « dent » (ou plutôt un amas de dents fondues, sont doute également tirées d’enfants de notre nation) en sous entendant même que les patrouilleurs seraient intéressés par quelques achats d’enfants.
La mission primant avant tout, nos patrouilleurs ont amené la dent au dentiste gobelin, et Cain a utilisé son matériel chirurgical (« Un maillet et une roche massive montée sur poulie ») pour opérer l’ogre. Scarmaglione semble avoir été très convaincant puisqu’il a réalisé « l’anesthésie » et la transplantation seul et sans accroc. Le dentiste a alors donné à Gwydolin une missive afin de pouvoir voir Galolilo, leur évitant une attente estimée en décennies.
Note : Cain m’a confié que l’ambassadrice Oona a été profondément impactée par ce qui est arrivé aux enfants. Bien que chacun ait affronté un dilemme moral important afin de ne pas agir précipitamment, la pixie a semblé s’affaiblir, ou selon les termes de Scarmaglione : s’éteindre et se décolorer.
Il convient cependant de constater que malgré la situation le groupe a gardé la tête froide, en particulier la custode, malgré nos inquiétudes à ce sujet, privilégiant la mission et la politique à la justice sur l’instant.
Enfin la requête de sir Ludwig de Villemotte était fondée sur une croyance inexacte : les pièces de cuivre polies avant le départ ne sont pas le fruit d’une bénédiction par les fées pour porter bonheur, mais sont uniquement une monnaie d’échange intéressante auprès des pixies, puisqu’elles brillent justement. Cain ignore quel objet brillant aurait pu utiliser Oona lors de sa négociation avec la pixie secrétaire de Galolilo.
Rencontre avec l’astrologue
En possession de la faveur du Dentiste envers l’astrologue Galolilo, la patrouille a pu accéder à la tour de l’astrologue, située en haut d’un vaste réseau d’escaliers pouvant être contourné par un téléporteur. Le géant des collines les a reçus avec civilité, et a scruté les étoiles afin de comprendre le mal qui ronge dame Sera. L’astrologue a proposé à Gwydolin Sera soit de consumer l’esprit afin de la guérir de son mal, soit de tenter d’en apprendre plus et de créer une connexion avec cette entité, afin de tendre vers une relation d’osmose. La guide a opté pour cette seconde option, car elle ressentait que l’esprit enfermé dans la lanterne tentait de communiquer avec elle, et non uniquement de lui nuire.
Gwydolin a contracté cet esprit dans des ruines de l'ile d’émeraude, et il s’avère que les dates coïncident avec la dernière chute d’étoile observée il y a quelques mois. Galolilo a expliqué que ces étoiles sont des vestiges spirituels, et que la chute d’une étoile entraine souvent celle d’autres esprits. Il a identifié l’esprit hantant Gwydolin comme un ancienChevaucheur faisant partie d’un groupe plus vaste en quête d’un artefact situé dans les territoires au-delà du mur de l'Ile d'Emeraude. Prenant Gwydolin pour une camarade chevaucheuse, et n’ayant pas lui-même conscience de sa mort, c’est en communiquant avec Sera qu’il a détérioré sa santé, sans saisir exactement la situation.
Grâce au rituel réalisé par Galolilo, l’esprit de Gwydolin a été apaisé et calmé, quoiqu’il ait marqué une certaine tristesse en comprenant sa nouvelle nature. Ses souvenirs semblent cependant avoir disparu, et le géant nous a indiqué que Gwydolin devait retrouver ses compagnons, d’autres lumières apparues en même temps que la sienne, afin d’élucider le mystère qui se terre au-delà du mur.
Note : La mission initiale de la patrouille a été accomplie à cet instant, cependant en tant que patrouilleurs, le groupe a décidé dans son entièreté d’agir selon les valeurs impériales, en traitant le cas de la directrice d’orphelinat, mademoiselle Cerise.
Le géant astrologue est un adepte de la passivité : il a refusé d’entendre raison, ou même de comprendre le problème que représente mademoiselle Cerise. S’agissant d’une puissante magicienne, une des têtes dirigeantes de la ville, tout comme ce géant lui-même, la patrouille se heurtait donc à l’impossibilité de recourir aux autorités locales et devaient agir par eux-mêmes.
Galolilo a enfin livré une étrange prédiction aux patrouilleurs :
« N’ayez crainte car les étoiles me l’ont dit : celui qui a disparu reviendra, il nous aidera tous. »
Le sauvetage des enfants de Syniath Idylli
Note : Cain Scarmaglione a insisté pour rédiger lui-même cette partie, je m’excuse par avance pour sa lisibilité plus difficile.
Ne pouvant nous résoudre à laisser des enfants de l’empire être traités comme du bétail dans cet orphelinat, Sydellia a prié la Gardienne et la mère en offrant le jouet de Ludwig. Les dieux ont été clairs : nous devions sauver les enfants et châtier leur bourreau. Nous avons obtenu l’aide des Sidhes de l’auberge. Ces derniers ont accepté afin de reprendre son orphelinat. Ces sidhes originaires de la mer des tempêtes ne comprennent pas le problème que pose « l’élevage d’humains ». Je leur ai donc fait comprendre que notre nation défendra ses enfants tout comme la louve défend ses petits.
Nous avons pu convenir qu’afin d’éviter la guerre, ils doivent reprendre l’orphelinat et cesser ces pratiques en attendant que les enfants ne deviennent adultes et consentants. Finalement, les enfants élevés par les sidhes seront plus enclins à faire ces dons, sans entrainer une guerre.
Les sidhes nous ont dit que du sang béni permettrait, si ingéré, d’affaiblir grandement les forces de cette diablesse de Cerise. J’ai donc bu de l’eau bénite en préparation, et Sydellia a assuré que son sang serait don également une arme puissante. Nous nous sommes représentés devant mademoiselle Cerise le lendemain, le jour aidant à affaiblir les fées. En prétextant d’acheter les enfant contre de l’argent et du sang d’excellente qualité, nous avons convaincu mademoiselle Cerise de goûter à celui de Sydellia. Tout est ensuite allé bien vite :
Lorsque la diablesse sidhe a compris notre subterfuge, nous avons profité de son instant de faiblesse pour agir : je l’ai agrippée par la gorge sans la lâcher, tandis que Gwydolin est parvenue à dompter sa lumière tout-nouvellement liée à elle en blessant la créature. Oona, quant à elle, a utilisé ses pouvoirs illusoires pour ne pas alerter ou choquer les enfants. Sydellia, blessée par la morsure, a puisé dans ses forces sacrées et a terrorisé et entravé le monstre. Tentant de fuir, la diablesse a par réflexe mordu dans mon bras, comme je l’espérais. J’ai donc serré la bête comme on muselle un chien, et l’ai forcé à avaler ce sang et l’eau bénite que j’ai consommée. Elle se consumera avant moi !
Au moment décisif, Oona a déversé sur l’abomination sidhe un puissant maléfice de sommeil, qui semble lui venir de son désir de sauver les orphelins. Cerise n’a pas été en mesure de résister au sort, malgré ses pouvoirs de magicienne. J’ai achevé la bête en lui arrachant la mâchoire, puisse-t-elle ne plus jamais se refermer sur une peau innocente. Nous avons pris les enfants et sommes rentrés à Forgemer.
Mon bilan en tant que scribe : La mission a été un succès, et nous avons répondu à la demande des dieux impériaux en protégeant nos enfants des actes morbides de cette sidhe noire.
- Notre porte étendard, Sydellia, c’est avérée aussi ferme et rigoureuse qu’elle est douce et tendre dans le fortin, me confortant à l’idée de la clairvoyance de notre commandeure à lui confier le commandement.
- Notre guide, Gwydolin Sera, a su maitriser son esprit et ses dons seront un atout certain pour les patrouilleurs d’émeraude.
- Enfin notre custode, Oona Coursevent, a été une ambassadrice et une guerrière exemplaire, et ce fût un honneur de me battre aux côtés de la légendaire reine de Mai ! Je demande d’inscrire ses actes dans les archives de Forgemer et de sceller un accord pour avoir de la chatouillette (une boisson féérique) dans nos inventaires, pour de futures négociations avec les pixies.
« C’est en Syniath Idylli que vînt la reine de Mai,
Inflexible patrouilleuse, fine lame de Pierresoyeuse.
Elle fît régner la justice, en ambassadrice des fées,
Et pourfendit la maligne, la vile enleveuse.
Merci à toi, patrouilleuse Oona Coursevent,
Puisse les étoiles te reconnaitre, toi qui sauva nos enfants
Et puisse les hommes t’acclamer, et t’octroyer à présent
Le titre mérité de Marraine des innocents. »
Conclusions et notes : La mission est un franc succès, et a donné lieu également à la résolution d’une urgence diplomatique sur le vif. Je suggère les résolutions suivantes en conséquence de la part de Forgemer :
- L’accueil des 15 enfants de Syniath Idylli en tant que futur membres des patrouilleurs ;
- La création d’un bureau de gestion des liens avec l’enclave afin de « protéger nos louveteaux » comme l’a dit Cain : l’expression semble avoir trouvé sens chez les sidhes, qui raisonnent de manière très différente de ceux que je connais ;
- L’étude des possibilités commerciales offertes par les lucioles bleues ;
- L’octroiement du titre demandé par Cain à dame Coursevent. En revanche la requête à propos de cette « Chatouillette » ne me semble pas pertinente : rien ne dit que les autres fées l’apprécient.
Sydellia m’a expliqué avant de rendre ce rapport qu’elle est aasimar, ce qui explique les propriétés de son sang. Cette information est connue de l’institution religieuse, mais nous devrons faire attention sur l’île à ne pas trop l’ébruiter.