Nous avons amené avec nous plusieurs éléments :
- une présentation en quelques feuillets
de notre projet
- une dague avec l’apparence d’un ouvre lettre
- deux robes
taillées sur mesure pour Norrig et Lyrd’Nidya Kalsum par Julius Paulus Gaultius (l'une bleue, aux ton de l'océan, l'autre verte aux ton des forêts norroises).
- ma
plus belle tenue de fête avec une petite couronne ainsi qu’un collier de perles
de nacre offert par le Marquis Menardius (valeur estimée : 150po).
Ce
collier m’avait été remis lors de l’invitation officielle par Chambellus, son
valet avec la lettre suivante :
"Chère Filia
Herminius Claudius,
Je ne puis-plus
attendre avant de vous écrire ces quelques mots. J'ai appris que la fille du
grand Herminius Claudius, un brillant impérial pour lequel j'ai le respect le
plus profond, avait dès ses premiers jours en tant que commandeure, accompli de
grands actes et maté une rébellion orque tout en découvrant des secrets éressiens
enfouis.
Vous m'en voyez, chère
Filia, absolument sans voix, et admiratif. Je suis intimement convaincu que vos
pas vous mèneront très vites au-delà des sphères où votre illustre père est
déjà parvenu. Et je nourris l'insoutenable désir de vous accompagner sur cette
odyssée qui vous destine à devenir le futur visage d'un nouvel empire aux
valeurs éclatantes, que même mes rêves les plus ambitieux dépeignent avec
difficulté.
Chère Filia, je
souhaite ardemment vous rencontrer. La fête de nacre, dédiée aux plus beaux
joyaux de Val-Fleuret, ne saurait être complète sans votre présence. Je vous
supplie de vous joindre à moi, et d'accepter que nous discutions des futurs
projets que le destin a placé entre nos quatre mains, à vous et moi, qui
comprenons si bien comment le monde fonctionne, et comment reforger la
civilisation telle l'utopie que n'a jamais su qu'effleurer l'ancien empire.
Votre plus fervent
admirateur patricien,
Séraphin Ferdinand
Caius Ménardius "
Val Fleuret est à l’Est de Forgemer. Les gens là-bas ont une mode assez
particulière, d'après eux "avant-gardistes" par rapport à la mode impériale. En guise d’armes ils semblent préférer
une sorte de fleuret. Ils se vantent d’être plus sophistiqués que le reste de
l’Empire.
Sur le chemin sommes passés à Combes où la situation est améliorée. Le
village est moins isolé qu’il ne l’était avant. Puis nous avons traversé des villages
de plus en plus riches avec des roses plantées ou accrochées un peu partout et l’insigne de la fleur de Lys pointue
représentant Val Fleuret. Ces villages ne sont pourtant pas censés être sous sa
protection mais ils en portent les armoiries.
Nous nous arrêtons une nuit dans un village qui comprend un
comptoir commercial un peu plus neuf avec un insigne de Val Fleuret de nouveau.
Les villages que nous traversons ont désormais des palissades et sont mieux
pavés.
Nous entrons ensuite dans le Val, au milieu de falaises qui bloquent le vent,
avec au milieu de larges plaines avec de grands champs. Les bâtisses sont
souvent de couleur blanche. Il n’y a pas vraiment de port mais plus des sortes
de larges marais où des humains et Pied-légers (halfelins) s’affairent, probablement pour
ramasser des perles d’après ce qu’on nous a expliqué du lieu.
Nous arrivons aux alentours de midi, le paysage est très
agréable. Notre première rencontre à proximité de Val Fleuret est avec un homme
très grand et massif, avec de longs cheveux noirs et vêtu de rouge. Il nous
accueille chaleureusement, et se présente en me baisant la main : Raubim
Urthard. Après de multiples éloges à l’égard de Lyrd’Nidya et au mien, il
nous indique qu’il n’est pas convié à la fête au château et que la fête de nacre sera
célébrée aussi en ville, notamment à l’Étalon Infatigable où nous pourrons le retrouver si jamais. Clairement, il attend quelque chose de nous mais nous sommes attendus alors nous continuons notre route.
Les gardes dans la ville et dans le domaine sont uniquement des mercenaires avec des armures
très hétéroclites. Il y a très peu de fées, juste des halfelins qui semblent
essentiellement être des esclaves. Ils semblent bien traités cependant, il n’y
a pas vraiment de chaîne ou de violence apparente. Mais les "petites
mains" comme ils les appellent ne sont intrinsèquement que peu belliqueux
à partir du moment où ils ont leurs cinq goûters quotidiens d’après ce que je
comprends de leur discours.
On apprend qu’il y aurait des bandits qui séviraient dans la
région, nommés « les Enfants du Cogneur », d'après ce qui nous est décrit, un groupe de voleurs qui redistribuent ensuite au petit peuple. Ces derniers travaillent pour le "Cogneur du Val". Le garde qui en parle à Archibald évoque un
barde qui tient plus du taureau que de l’homme. Il se cacherait dans l’un des
bosquets à proximité de la bourgade. Il y a une prime importante sur lui mais
la plupart des gardes sont très apathiques et ne semblent pas forcément être
très motivés à l’idée de l’attraper, surtout que vu la description, la personne
qu’ils recherchent est visible de très loin.
Nous nous sommes changés dans une auberge pas très loin du
château afin de revêtir nos beaux apparats. Un couple de nobles que nous
croisons est estomaqué par la demi-orque parmi nous, j’ai noté également que notre custode
retire une certaine fierté d’avoir pu impressionner des nobliaux dans sa belle
robe.
En arrivant dans le château cependant il est quasiment vide, seuls deux gardes
sont présents et lisent le registre sur lequel mon nom est inscrit en grandes
lettres dorées avant de nous laisser passer.
Chambellus, le valet du Marquis nous accueille d’un air très affolé et des
halfelins déplient un immense tapis rouge pour nous.
Nous arrivons donc dans un immense jardin avec une très
grande collection de roses. Il adore les mélanges et pas uniquement pour les
roses comme cela nous est expliqué. Il y a également un grand labyrinthe
végétal entretenu par des halfelins.

Arrive donc Séraphin Ferdinand Caius Menardius qui s’excuse
pour notre accueil décevant et traite son serviteur Chambellus de nabot. Il
avait été choqué par son comportement lors de la remise de l’invitation. A
priori, Chambellus est censé retranscrire de manière très exhaustive tout
ce qu’il réalise. Il nous présente nos quartiers et considère qu’en tant
qu’invitée d’honneur je mérite sa meilleure suite (valeur estimée pour une
nuit : 20po). Bidulus et Lyrd’Nidya Kalsum demandent à ce que des
déambulant(e)s aient la possibilité de les rejoindre dans leur couche pendant
la nuit ; Bidulus doute de la qualité de la marchandise mais Séraphin
semble assez bien informé pour le rassurer tandis que Lyrd’Nidya demande
expressément un halfelin pour des « raisons professionnelles ». (valeur
estimée de ces services : 20po).

Hilarius et Archibald Ursgatte m’accompagnent pour présenter notre
projet au maître des lieux. Ce dernier semble apparemment avoir un certain
intérêt pour rebâtir l’Empire et pourtant il n’a plus confiance aux
patrouilleurs et s’écarte de beaucoup de pratiques impériales. Il vante mes
qualités et ma prestance d’une manière qui suggère davantage l’admiration que
la vaine flatterie. Il ne daigne même pas voir mon plan en cinq étapes en page
12 qu’entreprend de faire défiler Hilarius. Par contre, il me demande en
mariage.
Il est prêt à porter mon nom et à me donner toute latitude pour les dépenses de
son trésor. En échange de quoi il
souhaite que les criminels soient envoyés comme esclaves à Val Fleuret, il est
prêt à ce que ce soit plutôt sous le nom de « bagnards » et qu’il
s’agisse d’un bague à perpétuité pour ceux qui auraient été condamnés à mort
pour leurs méfaits.
Hilarius et Archibald me poussent à accepter. Je décide de montrer une opinion
favorable à l’idée tout en demandant à avoir un peu de temps pour apprendre à
mieux connaître ses contrées et leur administrateur actuel. Un buste de nacre
me représentant est commandé expressément par le Marquis, réalisé par l’un de
ses meilleurs artisans halfelins semble-t-il (valeur estimée du buste :
300po).
Il nous propose de partir à la chasse à l’homme demain avec Ménalt, une sorte
de capitaine de sa garde de mercenaires. Il s’agirait d’une sorte de battue
pour mettre fin aux Enfants du Cogneur, leur camp ayant été localisé. Il nous
confirme au passage le nom du Cogneur du Val : Raubim Urthard, le grand
individu que nous avions rencontré plus tôt.

Il nous parle également des statues dans le jardin qui
représentent les premiers Menardius et notamment la fondatrice de la lignée. Il
nous explique qu’il les laisse volontairement à l’abandon afin que la nature
reprenne ses droits et que les roses se mettent à recouvrir et à dissimuler ses
aïeux. Je ne suis pas experte mais tout ceci me laisse croire qu’il a un
complexe d’infériorité avec ses ancêtres.
Assez vite, la rumeur court dans sa cour que le Marquis m’aurait demandée en
mariage, beaucoup se mettent à relater les quelques exploits que j’ai déjà pu
réaliser avec notre patrouille et à s’enthousiasmer de la nouvelle.
Nous nous rendons donc à la Taverne de l’Étalon Infatigable
afin de vérifier les dires du Marquis concernant ces prétendus bandits qui sont
si appréciés du peuple, les Enfants du Cogneur. Nous y retrouvons Raubim
rapidement et je le confronte avec l’information qu’une battue est organisée le
lendemain matin pour anéantir son groupe. Il est d’abord un peu sur la
défensive puis se relâche assez vite, visiblement certain que ses arguments en
sa défense pourront nous convaincre. Il nous dit que tout porte à croire que
des attaques ont été ciblées et préméditées sur les villages alentours afin de
pousser ces derniers à accepter l’aide du Marquis : des attaques de
bandits mercenaires certes mais aussi de loups étrangement. Il n’a pas de
preuve tangible, uniquement des doutes. Il pense que des informations pourront
être trouvées soit auprès de Ménalt « le Limier », l’un des
principaux hommes de main du Marquis soit sinon dans des documents situés dans
la trésorerie, au sous-sol du château. Il nous confie un plan des
canalisations, une entrée secrète étant située dans la poignée de l’une des
statues du jardin. A priori, le meilleur moment pour s’éclipser serait quand
tout le monde joue à se perdre dans le labyrinthe végétal.
Nous allons donc confronter directement Ménalt, j’essaie de
lui faire croire que l’idée de partir faire des battues d’humains qui opposent
peu de résistance me plaît afin qu’il nous confirme les attaques de villages mais
cet être m’inspire un tel dégoût que je mets promptement fin à la conversation
en m’éloignant alors qu’Archibald reprend la conversation en lui proposant des investissements avec un retour sur investissement rapide en la forme d'une statue et/ou d'une plaque à son effigie ou avec son nom sur l'Ile d'Emeraude. Lyrd’Nidya semble
comprendre quelque chose et s’apprête à dégainer mais Norrig parvient à l’en
empêcher. Norrig nous explique qu’elle est quasiment certaine que cette
personne est un Lycanthrope et Lyrd’Nidya nous indique que l’une des épées qu’il
porte est une épée orque. Il y a donc des chances assez importantes que ce Ménalt
soit passé au camp orque à proximité de Combes.
En revenant aux festivités, nous assistons à un combat de
lions drogués. Ce n’est pas très glorieux mais ça plaît aux locaux. J'en profite pour préciser qu'Archibald Ursgatte a été un très bon questeur, il n'a pas manqué une seule occasion qui s'est présentée pour demander de l'argent. Même quand la tension augmentait, il n'a jamais oublié la responsabilité qui lui était attribuée. Même si les résultats sont mitigés, je mets cela sur les conditions de notre départ plutôt que sur son talent.
Nous
décidons donc ensuite de nous reposer pour nous préparer à la partie de chasse.
Avant cela cependant, Norrig remplace habilement le cheval de Menalt pendant la nuit.
Lors de la chasse, Norrig prend note des conversations de
Menalt avec ses hommes, notamment concernant les prochains villages qui leur
ont été assignés par Menardius. Pendant ce temps aussi, le Marquis me dit qu’il
considère Menalt comme un chien fidèle capable de grandes choses pour son
maître.
Forcément nous arrivons sur un camp vide. Menalt est suspicieux car il comprend que l'endroit a été abandonné récemment.
Une sorte de cavalcade sur les falaises est décidée par le Marquis et le cheval
de Menalt désarçonne son cavalier, le précipitant dans le vide. Le cheval,
étant en fait Norrig, s’enfuit après avoir été blessée lors de l’évènement.
Archibald et ma suite vont chercher le cadavre en contrebas et y découvrent que
l’une des mains du corps est restée en état transformé, montrant des griffes
acérées.
En revenant au domaine, le buste à mon honneur est déjà
prêt, très bien réalisé, je félicite l’artisan.
Les préparatifs pour le labyrinthe commencent un peu plus
tard. L’objectif est semble-t-il de trouver ce même buste mais miniature afin
de le garder comme trophée.
Lorsque le jeu commence, j’entreprends d’occuper l’attention du Marquis pendant
que les autres s’éclipsent rapidement.
Norrig se transforme en chauve-souris et va explorer les
quartiers du Marquis en haut de la tour tandis que Lyrd’Nidya et Archibald vont
dans les canalisations en direction de la trésorerie au sous-sol de la même
tour. Ces derniers font preuve d’un malin subterfuge pour inspecter le trésor
mais ne trouvent rien de trop révélateur.

Norrig quant à elle trouve la défense d’orque dont avait parlé Lyrd’Nidya plus
tôt, celle de la cheffe orque qui s’était faite arracher les défenses.
Une fois tout ceci réuni et avec l’admiration des locaux à
mon égard, j’informe tout le monde que le Marquis est en état d’arrestation
pour trahison envers l’Empire et ses citoyens.
Je présente donc les différents éléments accablant le Marquis :
- Son homme de main en chef, Ménalt, est un Lycanthrope
et nous avons eu la confirmation par son témoignage qu’il attaquait des
villages alentours et qu’il prévoyait de prendre pour cible plusieurs autres
villages désignés par le Marquis lui-même. Cela permet aussi d’appuyer le fait
que les attaques de loups sur les villages étaient probablement menées par
cette même personne également, du fait de sa nature.
- Nous avions compris lors d’une expédition
précédente qu’au moins un Lycanthrope avait été impliqué dans le complot visant à
pousser les orques à attaquer le village de Combes. Justement, nous avons
retrouvé la dent de la cheffe orque qui avait été torturée par ces criminels. Ménalt possède également une épée orque venant de ce village, confirmant
d’autant plus les allégations.
Nous n'avons que relativement peu de preuves mais mon discours suffit à
convaincre l’assemblée que le vent tourne et qu’il vaut mieux se rallier
derrière moi. Nous trouvons de toutes façons plus tard des preuves dans les
documents du bureau du Marquis confirmant cela : l’Octogone commençait à
le soupçonner de certaines choses et il a souhaité essayer de se faire oublier
tout en bénéficiant du soutien d’une grande famille patricienne. Il en ressort
cependant aussi que son admiration pour moi est vraie et non pas animée
d’intentions vénales.
Nous restons une journée de plus afin de faire en sorte que
le domaine ne tombe pas dans un chaos total, je fais en sorte qu’une délégation
impériale puisse être envoyée sur place afin d’administrer le domaine le temps
de trouver une solution pour le problème de succession.