Le temps passé avec Norrig à son arrivée à la Traverse a permis de consolider le lien entre elles. Leurs esprits sont désormais constamment en contact, même si elles peuvent être plus ou moins présentes, voir se refermer si l'envie leur en prend, mais à un certain coût qu'elles ont bien vite découvert. Comme le jour où Norrig l'a grondée pour avoir poursuivit une vache qui s'était échappée d'un champ voisin. Ghulham, vexée avait bloqué le contact pour un bref moment. Elles ont alors découvert que l'interruption du lien est presque physiquement douloureux pour toutes les deux, elle s'est donc rapidement ravisée. En dehors de cet épisode, elle s'adapte bien à la vie près de la Traverse. Norrig l'emmène régulièrement chasser et, une fois par mois, Cain Cornelis Diomède Scarmaglione lui fournit un cheval pour satisfaire ses appétits. Elle est un peu frustrée parfois, mais comprend qu'ils font de leur mieux. L'offrande du cheval est toujours fait en secret pour éviter de s'attirer les foudres du Promontoire. Seuls les plus proches de Norrig et d'elle sont au courant de cet arrangement qu'elle-même ne comprend pas tout à fait.
L'adaptation avec les patrouilleurs et la population de la Traverse se passe en douceur également. Les débuts ont été un peu compliqués, mais les gens se sont petit à petit à sa présence et l'observe parfois survoler le Fortin avec émerveillement pour beaucoup, bien que certains la craignent encore un peu. Les enfants qui accompagnent Norrig en permanence, eux, se sont vite habitués à sa présence, une fois que la druide les a autorisé à la rencontrer. Ils savent se montrer très respectueux et elle a finit par développer une certaine affection pour eux. Elle se montre douce en leur présence. Un comportement, en partie seulement, influencé par la propre affection que leur porte Norrig. Elle aime voir sa compagne humaine heureuse en leur présence et écoute avec plaisir le rythme de sa voix lorsqu'elle leur conte des histoires.
La relation qu'elle entretient avec Norrig est sans commune mesure avec ce qu'elle a connu auparavant. Il y a une certaine magie à l'œuvre, elle le sent dans le picotement de son échine quand Norrig ordonne quelque chose, ce qui est assez rare, mais surtout il y a énormément de respect entre elles. L'une comme l'autre fera tout pour protéger sa compagne de tout danger. Le choix que lui a laissé Norrig à leur rencontre reste gravé en elle. Elle la traite comme une égale et non comme une bête dénuée d'intelligence et d'émotions. Pour cela, elle n'en est que plus reconnaissante. Ce sentiment a été récemment renforcé lors de l'une de leur chasse.
Alors que Norrig et elle étaient en train de faire une pause dans une prairie pleine de fleurs, étendues l'une à côté de l'autre, la druide lui posa une question sur le nom qu'elle portait, "Ghulham". Norrig savait que c'était le nom donné par son ancien maître. Elle décréta que comme elle était à présent un être libre, elle devait pouvoir choisir comment les autres l'appelleraient. N'étant pas douée de parole elle-même, Norrig lui proposa de nombreux noms, tous avec des sonorités très différentes. Elle lui faisait comprendre par des émotions son dégoût ou son intérêt pour ses propositions. Soudain, Norrig proposa le nom de Rani. La sonorité du mot lui plût immédiatement. D'après Norrig, cela voulait dire reine. Quoi que soit une reine, ça lui plaisait. La jeune femme lui fit un grand sourire tout en disant que c'était un nom parfait car elle était la reine du ciel et de la terre. Elle essaya de lui faire comprendre en projetant des images mentales de la griffon dans les cieux et sur la terre ferme irradiant de puissance, la tête haute. Cette image gonfla son cœur de fierté. Elle fit donc comprendre à sa compagne que son choix était fait en lui transmettant une émotion douce et chaleureuse. Elle s'appellerait désormais "Rani".