[Ce qui suit est un extrait du journal de Miriela destiné à la patrouille, il est accompagné de quelques lignes griffonnées à la va-vite : "Veuillez excuser ce rapport informel. De nombreuses choses se sont passées et j'ai jugé bon de vous communiquer cela au plus vite, plutôt qu'en y mettant les formes. Votre dévouée légate, Miriela."]
18 de Troll
- Retrouvailles au Promontoire
La journée a commencé de façon délicieuse et l’arrivée annoncée de Fili et Archi ne peut que d'ensoleiller un peu plus. Alors que je trépigne, les embruns marins s'engouffrent par la fenêtre de ma chambre d’hôtel, une villégiature agréable et destinée aux diplomates que m’a recommandé Filia Herminius Claudius. J’ai d’ailleurs eu la surprise d’y croiser l’un de mes compatriotes, Arquiel Borodine, que je connaissais déjà du temps où je résidais à Eress. Il semble que lui aussi ait fait son chemin puisqu’il est désormais conseiller patricien auprès de Samaën Altimus, nouveau et étonnamment très prospère propriétaire des abattoirs dans une situation où la famine fait rage et où il devient une des rares sources d’approvisionnement, argent qu’il réinvestit très largement dans l’acquisition de nombreux commerce qui font faillite. Un beau parti, mais une situation sur laquelle il faut garder un œil. D’ailleurs, j’ai le souvenir d’échos très négatifs de la part de Filia sur ses façons de gérer ses affaires de confiance. En pensant à Filia, l’impatience de la retrouver ne fait que croître. Je ne l’ai pas vue depuis mon arrivée sur l’île d'Émeraude, malgré nos nombreux échanges épistolaires. Hélas, ma chère amie est porteuse d’une nouvelle douce-amère. Une attaque à la Traverse a déclenché un incendie, mais le pire était que des enfants avaient été enlevés. Bien heureusement, Filia m’a rapidement rassurée. Une expédition de sauvetage a été envoyée et tout s’est bien terminé. Elle a également croisé avant d’arriver à l’hôtel Lork Croc-d’Argent qui revenait d’une mission d’éclaireur à l’est et qui lui a confié que des tensions entre les orcs et les chevaucheurs sont plus fortes que jamais vers le sud-est le guerre se prépare et des conflits éclatent déjà. Il a rapidement mis fin à la conversation et a insisté pour les faire escorter pour leur sécurité jusqu’à destination. Il a, d’après Filia, insisté sur le fait que comme disent les Croc-d’Argent “Mieux vaut montrer les crocs que de serrer les mâchoires !”.
De mon côté, je leur rapporte qu’un peu plus tôt ce matin, une relayeuse est arrivée au Promontoire indiquant qu’un grand galion a accosté au port. Nommé “L’amante de nacre”, sa proue est sculptée en forme de femme en toge et armure qui ressemble fort à Filia. A son bord, Séraphin Ferdinand Caius Ménardius, ex-marquis de Val Fleuret qui vient s’installer sur l’île afin de monter une taverne de luxe. J’avoue que la nouvelle de son arrivée n’a pu que me faire lever les yeux au ciel, au vu de son historique avec mon amie. Certains hommes ont des tendances obsessionnelles des plus malsaines, c’est hélas peu surprenant.
Il apporte dans ses cales de la viande séchée et des céréales ce qui manque cruellement actuellement du fait des nombreuses attaques qu’on subit dans les fermes alentours et le problème des abattoirs. Il vend ces denrées à un prix exorbitant et les écarts de richesses augmentent drastiquement. D’après les rumeurs qui me sont parvenues, il a perdu son titre, mais a été acquitté des charges qui pesaient sur lui.
Une fois le point fait sur les nouvelles, qui se sont échangées dans le secret de mes appartements, nous nous sommes préparés afin de nous rendre à notre rendez-vous avec Alsine de Garth.
En vue de ce rendez-vous, je me suis gardée d’arborer les attributs de ma famille, souhaitant effacer mon identité au profit de la mission de la patrouille. A notre entrée dans le bureau d’Alsine, elle est plongée dans des documents, son visage, marqué par des brûlures, semble épuisé et inquiet. Hedwige de Garth est là aussi. Lorsqu’elle nous voit, Alsine est polie et son ton est mesuré. Elle s’est montrée reconnaissante de l’intervention de la patrouille aux mines d’émeraudes qui leur permet de reprendre des échanges commerciaux et nourrir quelques bouches en ces temps de pénurie malgré les taxes exorbitantes que leur impose l’Alliance d’émeraude pour le transport.
Filia lui propose de partager avec elle des informations détenues par les patrouilleurs afin de solidifier leur partenariat. D’abord, il évoque le cas de Gladys de Garth. Interpelée, Alsine nous avoue qu’il s’agit de son arrière grand-tante disparue, ancienne matriarche de la famille il y a plus de quarante ans. Filia lui dit alors que l’on a retrouvé Gladys, mais sous la forme d’un chat gigantesque du fait d’une malédiction. Alsine nous affirme qu’elle serait ravie du voir son arrière-grand-tante de retour et recommande qu’Émérinthe Beara soit contactée pour aider à résoudre la malédiction sur ce sujet de confiance. Elle semble tenir en haute estime Emérinthe pour, d’après elle, ses visions progressistes, son absence de préjugé et ses actions plus pondérées quant à ce qui touche à la magie contrairement au Patriarche.
La question du chaton réglée, Filia entre dans le vif du sujet et parle à Alsine de l'existence d’un complot visant à l’assassiner. Rien de surprenant d’après la réaction que je remarque, elle suspecte même ouvertement quelques personnages notables comme Karnos Croc-d’Argent qui auraient peur des changements qui surviendraient si l’île s’ouvrait au continent ou si l’on ré-activait les portails, sans parler de la rivalité entre les deux familles. Ou bien Samaën Altimus, pour des motifs plus pécuniers et politiques.
Nos multiples questions et ma méfiance ma dissimulée semblent néanmoins commencer à l’irriter, mais Filia tente de poursuivre les échanges. Quand on en vient à parler du mariage à venir de Flavia avec Uriel, elle nous demande de transmettre ses félicitations. Elle nous met en garde car l’opinion de certaines personnes envers Flavia et son envie de relancer les portails (tout comme son mariage dans une famille particulièrement puissante) est mauvaise, voire parfois hostile. Alsine dit y voir des progrès. Cependant, cela pourrait la mettre en danger. Elle se pose en tant qu’alliée de la patrouille et du changement qu’elle apporte. Elle nous offre, en geste de bonne fois, la possibilité d’obtenir une escorte supplémentaire que nous refusons poliment. Nous lui offrons également notre aide en ce qui concerne les menaces qui pèsent sur elle.
Alors que tout semblait avoir été dit, elle mentionne qu'il y a quarante ans, une purge a eu lieu car cinq grandes familles s’étaient abandonnées à un culte de dévoreurs de chevaux. Gladys de Garth était chargée de lever des troupes pour lutter contre ces traîtres. Peut-être que cela pourra être utile pour déterminer l'origine de sa malédiction.
Quand la discussion prend fin, j’emboîte le pas à mes compagnons de la Patrouille avant de me raviser à la dernière minute. J’ai bien conscience que la méfiance qu’elle a senti émaner de moi n’a pas facilité nos relations. Je lui présente donc mes excuses et en appelle à sa compréhension. Quand nous sommes ce que elle et moi incarnons, la méfiance est bien souvent de mise. Tout particulièrement lorsque l’on souhaite protéger ceux qui nous sont chers. Pour moi Filia, pour elle Hedwige. Mes arguments semblent faire mouche et elle se radoucit enfin. Un brin de respect, presque même de confiance, face à ma sincérité brille dans ses iris. Elle s’excuse à son tour pour sa réaction outrée liée au même souci de protéger ceux qui sont liés à elle. Elle m’offre de nouveau une main tendue et m’encourage pour l’installation de la légation au Promontoire en me proposant de nous aider à la financer. Chose que j'accepte avec plaisir à condition qu’elle accepte que cela se fasse dans le plus grand secret pour le moment, bien qu’à terme nous pourrions nous afficher comme alliés officiels. Elle hésite car elle aurait sûrement préféré que notre lien soit officiel, mais accepte finalement en nous demandant de lui communiquer toutes informations sur les menaces qui pèsent sur elle et sur sa famille. Ce que nous acceptons à condition qu’elle ne se précipite pas au moindre soupçon. Elle acquiesce et nous demande de faire de même. Comme je serai amenée à la croiser régulière dans les événements publiques du Promontoire, nous convenons d’un accord : “Ne montrons rien, échangeons beaucoup et discrètement” afin de me garantir suffisamment de marge de manœuvre pour pouvoir opérer tranquillement en faveur de tout ce que nous avons convenu au cours de ce rendez-vous. Cela fait, je prends finalement congé et je rejoins Filia et Archibald Ursgatte qui m’attendent avec Hedwige pour pouvoir quitter le domaine de Garth.
Je dois avouer que cette jeune femme m’a fait forte impression, malgré sa jeunesse elle a la tête sur ses épaules et se bat dans un monde hostile et peu enclin à aider une femme de pouvoir. Je pense que nous venons de nous faire une alliée des plus intéressantes.
De retour à l’hôtel, nous découvrons de sublimes invitations qui sont adressées ont été remises pendant notre absence. A notre surprise, un bal masqué avait lieu dans le domaine de Bellarmien Elyrre, le chancelier du Promontoire dont la position, d’après les rumeurs, est actuellement précaire. Ce type de divertissement ne ressemble pas vraiment au genre qui pourrait lui plaire, mais nous décidons de nous y rendre, espérant en apprendre plus sur les machinations qui se trame dans la cité.
Fort heureusement, nous avions dans nos bagages de quoi satisfaire les exigences vestimentaires de l’événement. Archibald eu alors une idée fort divertissante, celle de se grimer en femme le temps de la soirée. Un défi certes, mais que je pouvais relever haut là main avec un peu de maquillage et quelques aiguilles. Quelques heures plus tard, nous voilà donc costumés d’une belle façon. Filia, fidèle à ses origines impériales, a revêtu une somptueuse toge et a dissimulé son visage d’un masque blanc aux traits de porcelaine, orné de de dorures, de plumes et au lèvre peinte. Ses superbes cheveux blonds ramenés en arrière ne faisaient que souligner sa grâce. Pour ma part, je revêtis une robe blanche, rehaussée d’une traîne d’or avant de me cacher derrière un masque à la tête de chat noir aux incrustations d’or et de turquoise s’arrêtant sous son nez. Représentation mystique d’un être des anciennes légendes éressiennes, Bastet. Archibald, lui, était un véritable chef d'œuvre. Certes sa grande taille est peu commune pour une femme, mais je ne suis pas en reste quand il s’agit de dominer une assemblée. Cela ne serait donc pas un problème. Fort heureusement sa silhouette élancée m’a facilité le travail et il a pu rentrer dans la tenue que je lui ai proposé sans soucis. Accordé à ma tenue, bien que la sienne était légèrement plus couvrante afin de ne pas dévoiler immédiatement la supercherie, il portait un masque similaire au mien bien que plus couvrant et représentant une tête de chacal. Symbolisant Anubis, lui aussi tiré de nos anciennes légendes. Enfin nos suites respectives furent, elles aussi, grimée, mais bien plus simplement. Nous avions décidé d’emmener avec nous Matheus Valerius et Italica, ils pourraient assurer notre sécurité sans que ce soit trop ostentatoire. C’était également l’occasion pour Italica de poursuivre la formation de Matheus, afin qu’il soit apte à m’escorter dans ce genre d’évènements à l’avenir. Ne sachant à quoi m’en tenir j’avais demandé à Pili Zivaï de rester à l’hôtel avec Ambrosius Valerius. Ce qui avait bien arrangé ma chère petite sœur, qui avait prévu de passer sa soirée à travailler sur la prothèse de Martialis, sous prétexte qu’elle avait des ajustements urgents à faire dessus.
Sans plus d’informations que le thème et la localisation, nous nous sommes rendus à ce bal masqué. Bien que la soirée semblait s’adresser aux hautes sphères du Promontoire, nous devions nous enfoncer dans les quartiers moins léchés de la ville, près des abattoirs. De quoi donner l’impression à la haute société de s’encanailler. Alors que nous nous apprêtons à entrer, un bruit court parmi les convives qu’un nouveau venu en ville s’y est installé. La demeure est superbe, tout comme les jardins qui l’entourent. Certains ont l’air d’attendre avec impatience d’accéder à la soirée, tandis que d'autres donnent l’impression d’être moins enthousiastes même avec leurs masques, ce qui nous interpelle. Une fois à l’intérieur, nous repérons que quelques petits groupes se sont déjà formés. L’un est constitué de quelques personnes portant un masque de loup, tandis que la plupart des convives ont dissimulé leur visage de façon beaucoup plus simple. Un peu plus loin, plusieurs invités en train de faire des affaires et de jouer aux cartes autour d’un nain barbu au masque de singe. Enfin, clairsemés dans la salle, différents membres du conseil semblent également être présents assez reconnaissables à leur tenues sophistiqués, leurs masques qui en cachent peu et leurs imposantes suites. La décoration splendide et les rumeurs de l’arrivée de Séraphin Ferdinand Caius Ménardius sur l’île font craindre à Filia qu’il ne soit le vrai commanditaire de la soirée. Elle me demande donc d’attirer autant que possible son attention pour éviter qu’il ne reconnaisse la commandeure afin qu'elle puisse opérer tranquillement. Elle s’éclipse en direction des masques de loups qui cachent très certainement les Crocs-d’Argent, tandis que je fais une entrée des plus remarquées comme je sais si bien le faire. Archibald, toujours travesti, est à mon bras. Il a été convenu qu’il ne parlerait qu’au dernier moment afin de ne pas se trahir. Nos tenues somptueuses et notre prestance, la légèreté de ma tenue, attirent sans faillir l’attention des convives qui s’écartent sur notre passage alors que je les ignore superbement, le regard fixé sur l’homme qui semble être l’hôte de la soirée et qui se tient en haut d’un imposant escalier.
Menardius, ex-marquis de Val-Fleuret, s’extasie alors sur notre beauté pleine d’exotisme à laquelle il semble particulièrement sensible. Il descend de son perchoir pour nous rejoindre toujours en s’exclamant avant de poser une main sur l’épaule d’Archibald dont la silhouette lui rappelle quelque chose. Heureusement, Archi se garde bien de parler et je prends le relai, excusant mon amie “Aria” de sa timidité et me présente à mon tour. A l’évocation de mon nom de famille, sa main tendue en attente d’un baise-main s'empare de la mienne et il exécute lui-même ce geste de courtoisie en lui offrant toute son hospitalité. Le côté timide, mystérieux et inaccessible d’“Aria” semble toutefois occuper toute son attention. Il propose alors à “Aria” de lui faire déguster quelques vins particulièrement goûteux de sa réserve privée. Archibald me chuchote qu’il accepte, ce que je m’empresse de lui dire avec un sourire entendu. Ménardius me présente de loin les différents convives afin que je puisse me divertir pendant qu’il tente d’en deviner plus sur la mystérieuse “Aria” et notamment le nain au masque de singe qu’il recommande chaudement pour trouver des marchandises rares. Sur ces échanges, notre hôte s’empare de la main d’Archibald et l’entraîne dans une autre pièce alors que je me dirige vers le convive qu’il m’a indiqué un peu plus tôt.
[Archibald aka Aria]
D’après ce qu’Archi m’a narré de ce qu’il s’est passé dans la pièce privée, Ménardius a passé un moment à tenter de lui poser des questions autour d’un verre de vin, confortablement assis sur un divan. Il l’a fait taire d’une main sur les lèvres tout en s’approchant au plus près de lui, le laissant croire à un baiser inespéré avant de retirer son masque et de révéler son identité. J’aurai positivement adoré être là et voir la tête de ce petit homme boursouflé de fierté se dégonfler en reconnaissant Archibald. Une image hilarante !
Le souvenir de Val-Fleuret rend cette rencontre exotique bien moins stimulante. Il semblerait qu’il ait très vite chercher à savoir si Filia aussi était présente. Archibald a balayé sa question d’une réponse évasive et à cherché à savoir comment il s’est retrouvé libre malgré les charges qui pesaient sur lui. Il apprend alors qu’il a été relaxé, mais qu’il a perdu son titre. Ménardius semble hors de lui et l’attitude détendue et provocatrice d’Archibald y contribue également. Il sous-entend d’ailleurs que je suis une imposture, une “bronzée”, tirée de la patrouille usurpant le nom des Zivaï.
J’ajoute que je saurai me souvenir de l’insulte et j’espère pouvoir très vite lui rendre la pareille…
Puis, il le chasse sans attendre demandant à ses gardes de lui faire quitter le domaine immédiatement ainsi qu’à moi-même.
[Filia]
Pendant qu’Archibald/Aria fait diversion, Filia, elle, s’est rapprochée des Crocs-d’Argent et repère Karnos qui tousse énormément. Elle se présente avec discrétion en le rappelant à l’une de leur conversation plutôt qu’en énonçant son nom de peur que des oreilles indiscrètes la trahissent auprès du maître des lieux. Du fait du mariage de Flavia et de ce qu’il s’est passé avec les flèches de sang, il l’accueille avec courtoisie. Filia lui propose de continuer cette conversation seul à seul afin de lui transmettre des informations d’importance. Filia lui parle de la menace que représentent les déplacements d’il y a quelques mois d’un ogre magicien dans les secteurs qui n’ont pas forcément été inspectés par Lork et ses éclaireurs. Il avoue à Filia qu’il compte qu’Uriel Croc-d’Argent reprenne les rennes de la famille et que Lork bien qu’il soit un excellent guerrier manque de la bonté et l’aisance politique nécessaire à un chef de famille.
Elle tente de l’interroger sur les portails et comprend très vite qu’il y est hostile, tout comme le Patriarche, et notamment qu’il craint que la réouverture des portails ne permette à la légion de s’installer sur l’île ce qui risque de créer des dissensions et la perte de leur pouvoir du fait de la puissance bien supérieure qu’incarne la légion.
Filia lui propose alors de l’aider à trouver un traitement efficace pour l’aider à se rétablir de son état de santé préoccupant et propose de faire intervenir Archibald auprès de lui. Il avoue penser que les de Garth tente de l’empoisonner et que cela fonctionne malgré sa vigilance et celle de Lork qui gère absolument tout, y compris la sécurité de ses boissons et de ses repas, car il est lui-même trop affaibli pour gérer ses affaires. Il accepte avec plaisir l’offre de Filia de l’aider à trouver un remède à son état. Elle lui propose d’abord de me retrouver ainsi qu’Archibald et dit à Karnos qu’il est bon de se méfier de Ménardius. Chose que Karnos accepte sans souci étant lui-même présent par obligation car Ménardius importe beaucoup de nourriture du continent en cette période de famine.
[Miriela]
Je me dirige vers le nain qui joue au carte, Ménardius me l’a désigné comme Kaely Torinn, dans un recoin isolé que le personnel de la soirée évite et semble même détourner les autres convives de ce secteur de la salle. Rien de tel pour piquer ma curiosité.
Mon apparence éressienne incite Kaely à m’accueillir de façon affable en m’apercevant et m’invite à m’installer avec lui avant de s’enquérir des raisons de ma présence sur l’île soupçonnant un potentiel commercial intéressant. Nous commençons donc à échanger sur de possibles relations commerciales, sans pour autant m’étaler sur mon identité immédiatement. Il m’offre un objet métallique portant l’emblème de la Klephte pouvant me garantir des déplacements sécurisés dans les quartiers mal famés du Promontoire, me protégeant des malotrus mais pas des imbéciles et des aberrants qui rôdent en ville, notamment si je souhaite discuter “affaires” avec lui au Fumerolles quelle que soit la nature des affaires en question. Il me propose également de rencontrer quand je veux un homme mystérieux, le “Rêveur”, contre somme d’un centaine de Po, en posant son regard sur mes griffes.
Ces échanges terminés, Archibald désormais démasqué sort avec une escorte de garde. Deux autres hommes s’approchent de moi et s’arrêtent à bonne distance quand ils voient que Kaely Torinn est à mes côtés. Je lui demande alors de m’escorter afin de m’enquérir de la situation, ce qu’il accepte gracieusement. Nous avançons donc sans être inquiétés et lorsque j’aperçois Menardius, je fais part des rumeurs peu flatteuses entendues sur lui. Le nain au masque de singe me dit alors que la Klephte l'a aidé à se sortir de la situation épineuse dans laquelle il se trouvait et profite aujourd’hui de son savoir faire en termes de commerce et de services à rendre.
Filia prend congé de Karnos en essayant de ne pas se faire repérer par Ménardius qui balaye maintenant l’assistance du regard comme s’il cherchait quelqu’un, peut-être Filia ?
Kaely m’escorte vers la sortie principale avec toujours autant de bienséance. Du coin de l'œil, je vois que les gardes entraînent Archibald vers un autre chemin que celui que nous avons pris en arrivant.
[Archibald]
Les gardes ont entraîné Archi dans les jardins, isolé de la foule, lui parlant d’une sortie de service. Peut-être que la sortie est réelle, mais il savait à ce moment qu’ils allaient s’en prendre à lui violemment. Les gardes ont commencé à le frapper. Après avoir encaissé le premier coup, il tente de leur jeter une potion végétale afin de les immobiliser. Il lance sa potion qui éclate au sol et tente de s’éloigner, avec succès, mais l’un des gardes lui lance sa massue en plein visage.
[Filia]
Afin de garantir une sortie en toute discrétion, elle a demandé à Italica de faire diversion en quittant de façon précipitée les lieux. Sous les ordres de Ménardius, les gardes qui commençaient à être plus présents, suivent Italica en pensant qu’il s’agit de FIlia.
Filia s’est de son côté faufilée et se précipite désormais en direction de l’endroit où elle suppose qu’Archibald a été emmené.
[Miriela]
Kaely m’a raccompagnée jusqu’à la porte, Matheus sur mes talons. Quand la suite de Filia me rejoint, j’ai pris congé du représentant de la Klephte. A peine s’est-il éloigné que j’envoie Matheus à la recherche d’Archi et que je rejoins la suite de Filia pour qu’ils assurent ma protection.
Filia et Matheus arrivent enfin auprès d’Archibald. Archi lance à nouveau une potion, malgré une seconde massue qui est jetée vers lui. Les gardes finissent électrocutés, mais ne meurent pas, et tout le monde finit par me rejoindre avec la suite. Epuisés, mais heureux de nous en être sortis, nous nous apprêtons à honorer le rendez-vous que Filia a décroché avec Karnos Croc-d’Argent un peu plus tard dans la soirée, chez lui, sans manquer de nous changer et de retaper un peu Archibald avant de nous y rendre.
- L'étrange mal de Karnos Croc d'Argent
Chez Karnos, Archibald fait les prélèvements nécessaires à identifier la nature d’un éventuel poison et son remède. Le patriarche est peu optimiste mais se laisse faire. Heureusement, Archi avec mon assistance parvient à déterminer qu’il est bel et bien empoisonné par un poison à action lente qui doit être consommé régulièrement pour faire effet. Ca ressemble presque au mal qui afflige le Haut-Roi, mais les symptômes sont différents, il ne doit pas s’agir du même poison, s’il s’agit bien d’un empoisonnement. Filia le met donc en garde contre ce qu’il peut consommer et ce qui lui est donné ou sur ceux qui font sa chambre et de chercher qui peut en être la cause. Elle lui offre même l’asile s’il le souhaite le temps de se remettre sur pied, prétextant les noces des Flavia et Uriel. Karnos refuse de quitter sa demeure, mais est préoccupé par la possibilité que Lork puisse avoir un rôle dans cette histoire.
Archibald serait chargé d’essayer de déterminer comment lui est administrer son poison et de veiller pendant quatre semaines chez Karnos. Dès que l’empoisonnement se stoppe, Archi devra lui administrer un remède pour l’aider. Alors que Karnos rédige des laisser-passer pour Archibald, Je me rends compte que son écriture est la même que sur la lettre qui commandite l’assassinat d’Alsine de Garth. Je ne dis rien pour le moment, pour ne pas le confronter sur son terrain avant d’être certaine de sa culpabilité.