Nous nous rendons donc d’abord à Noir Bois où nous savons
déjà que la scierie est quasiment fermée à cause de la bête. Des chasseurs ont
a priori déjà essayé de le chasser mais ça ne s’est pas bien passé du tout.
Ania Urfrin doit nous recevoir mais on la retrouve à l’extérieur
de sa demeure, en train d’avoir une discussion assez houleuse avec Esmira Njall. La discussion s’échauffe encore plus quand Esmira affirme que le
Protecteur n’est rien d’autre qu’un démon qui ne défend pas Noir Bois comme Ania
semble le prétendre et que cette dernière n’est probablement rien d’autre qu’une
cultiste.
Je fais cesser ces enfantillages en imposant ma voix : j’indique que l’on
va se charger du sanglier et que si jamais à un moment les habitants en ont marre
de leur actuelle bourgmestre, ils pourront tenter d’organiser des élections.
Ania nous reçoit ensuite et nous remercie pour notre
intervention. En effet, beaucoup de gens semblent être derrière Esmira.
Elle nous indique qu’Alfred Nordin nous accompagnera jusqu’au cœur de la forêt et que
plusieurs personnes souhaitent nous voir : Axel Asgeir le prêtre et Wilfrid Burdin le taxidermiste.
Lors de la discussion sur la situation actuelle il semble assez clair que
malheureusement Ania Urfrin ne contrôle pas grand-chose : elle ne peut pas
contrôler Le Protecteur de Noir-Bois et elle avait vraiment besoin qu’on arrive car elle n’avait
aucun autre moyen de régler le problème de ce sanglier qui tétanise la bourgade
entière.
Avok va parler en privé avec Ania alors que nous prenons congés.
Le Cabinet des Curiosités de Wilfrid Burdin
Nous rendons visite au taxidermiste qui nous accueille dans
son atelier. Le lieu est rempli d’animaux empaillés, beaucoup d’entre eux
semblent un peu étrange, portant des cornes d’autres animaux notamment. Toujours
est-il qu’il semble être quelqu’un d’assez riche tout de même.
Détail important, c’est le genre de personne à cracher dans
un verre pour le nettoyer avant de le tendre à ses invités. Cela n’a pas
empêché Kurt de boire dedans tandis que nous autres nous abstenions.
Il nous explique assez simplement qu’il veut empailler ce sanglier, Calydon, y
rajouter son épitaphe et l’exposer dans notre hall, notre légation au
Promontoire ou lors du mariage de ma cousine. En échange de cela, il aidera
gratuitement Norrig notre druide à réaliser l’empaillage des animaux dont elle
a besoin pour le temple norrois qu’elle cherche à créer. Kurt se propose même à
rajouter un couplet pour lui dans sa chanson sur Calydon.
Nous prenons alors congé pour retrouver Axel Asgeir, le prêtre de Tête Rousse qui nous attend dans l'auberge.
Devant l'auberge, Esmira Njall nous propose de contribuer à défendre leur village en nous accompagnant pour nous aider à vaincre l'animal. Elle est accompagnée de plusieurs mercenaires et chasseurs (7 dont Esmira) qui sont déterminés à défendre les leurs. Novina se revoit un peu en Esmira aussi et m'en fait part un peu plus tard. Cette fougue, cette volonté de se battre pour ce que l'on pense être juste, ce feu qui est tellement fort qu'il peut nous consumer... Toujours est-il que nous considérons leur requête et nous décidons d'accepter. Je leur indique que cela sera dangereux et que bien que nous ferons de notre mieux pour les protéger, ce n'est pas une garantie. Ils sont déjà armés (essentiellement des lances et des arcs) et prêts à partir avec nous.
Axel Asgeir nous avait entendu et nous rejoint donc. Étonnamment, il nous demande comment va Cain Cornelis Diomède Scarmaglione. Je ne comprends pas et il explique donc : ils ont fait un rituel ensemble pour tenter d'obtenir la protection de Pilier du Monde sur le temple du fortin mais cela ne s'est pas passé comme prévu. Cain s'est mis à divaguer, à se montrer verbalement agressif envers lui, à parler d'un monstre à Hantebois...
Je prends note et lui demande, s'il le peut, de chercher s'il peut faire accorder une bénédiction à Esmira Njall et les siens. Il affirme qu'il le fera et nous nous séparons.
Alfred Nordin, notre guide, a l'air assez bien préparé, il a même investi dans un carnet. Il nous explique qu'il nous accompagnera jusqu'au cœur de la forêt mais pas au delà. Il a a priori des enfants. Je le rassure pour lui dire que c'est déjà beaucoup et nous partons.
Le Chemin des Falaises
Alfred nous dit que le plus rapide aurait été en passant à proximité des ruines mais cela fait un moment qu'ils l'évitent, sur demande d'Ania.
Il reste donc deux options :
- Le chemin qu'empruntent les bûcherons dans la canopée pourrait être dangereux car il y a une assez forte activité de gobelins.
- Un autre chemin existe passant par les falaises, sur la route qui mène jusqu'à Taranis l'Emmentaliste mais en faisant son repérage ce matin, il y a trouvé des traces d'éboulement et un cadavre d'Ours-Hibou.
Nous partons sur la seconde option, en espérant pouvoir revenir par le chemin des bûcherons.
Il s'avère que le chemin est assez cabossé et nous constatons qu'un pont a été détruit, a priori par un éboulement. L'hibours est en contrebas, assez difficilement accessible. En analysant un peu les lieux, nous remarquons que ce qui a tué l'hibours semblait intelligent et avait préparé une sorte de piège ou d'embuscade, comme le ferait un chasseur.
Avok descend pour observer un peu plus la créature en contrebas, il y a de grosses coupes tranchantes, comme un énorme tranchoir. Cela ressemble à ce que des ogres auraient pu faire.
Nous laissons l'animal mort et nous nous efforçons de traverser.
Un des pitons lâche alors que Kurt et moi passons, nous devons donc nous séparer d'une assez grande quantité de matériel sous peine d'être trop lourds pour les pitons qui nous retiennent. Kurt fait tomber son tambour qui fait une grosse cacophonie dans sa chute.
Alors que nous récupérons tout juste de ce qu'il nous est arrivé, nous entendons de lourds pas dans notre direction et une voix gutturale en pierreux nous parvient. Un énorme Cyclope, très sobrement vêtu arrive vers nous, avec une immense hache de bûcheron dans ses mains. Il a du sang sur la bouche, comme s'il venait de manger de la viande fraîche.
Heureusement, Kurt est un Longue-barbe et sait parler le pierreux. A priori ce cyclope a plus une voix "du Nord" et il fait de son mieux pour imiter son accent. Vu de l'extérieur cela semblait plutôt convaincant.
Il s'appellerait Gérasimos Rudéréon Dougard ou "Gérard Le Glouton", qui semble être un nom qui lui sied mieux. En effet, pendant toute la discussion il n'a pensé qu'à manger, cherchant à négocier tout ce qu'il peut contre nos rations, le fait qu'on l'aide à récupérer sa proie... Nous arrivons à obtenir de lui qu'il répare le pont détruit afin de faciliter le passage.
Il nous indique qu'il est seul ici, que les autres cyclopes sont "au Sud et élèvent des mammouths". Il nous dit aussi qu'il ne s'approche pas de la demeure de Taranis l'Emmentaliste car il serait trop dangereux.
Il propose de construire des ponts, de détruire des choses, de faire toutes sortes de choses contre des animaux laitiers (chèvres, moutons ou vaches notamment) car il en raffole particulièrement.
Esmira Njall ne semble pas vraiment convaincue de ces accords. Alfred Nordin s'excuse car il savait qu'un cyclope était dans les parages mais il ne se montre jamais habituellement. Il semble confirmer qu'il n'est pas dangereux envers les humains. Nous faisons un camp pour affronter Calydon le lendemain.
L'Affrontement avec la Bête
Alfred nous mène jusqu'à un campement de bûcherons assez avancé dans la forêt où nous trouvons des arbres coupés que l'on effile pour en faire une petite herse à lever contre la charge de Calydon que nous redoutons énormément au vu des dégâts dans la forêt. Il prend ensuite congé de nous.
Je fais en sorte de prendre du temps à part avec Esmira afin de la préparer à ce qu'elle risque de voir Arken faire. Elle est assez réticente au début mais quand je donne son nom, elle semble connaître le patronyme "Sovan" et comprend assez vite sans que cela ne la gêne. Tant mieux.
De ce que nous comprenons, ce n'est pas sûr qu'il dorme ou qu'il mange. Il semblerait que les bruits l'agacent et provoquent sa furie, c'est un bon moyen pour l'attirer. Kurt remarque aussi qu'il semble éviter tous les points d'eau assez importants comme les petits étangs et les rivières ; il ne les enjambe pas, il les contourne.
Notre plan consiste donc à avoir Avok partir en éclaireur afin de pouvoir nous tenir au courant de sa position. Puis une fois cela fait, on fait en sorte de l'attirer à nous en faisant du bruit et ensuite quand il nous charge, on lève la herse suffisamment tôt pour qu'il commence à ralentir mais aussi tardivement que possible pour qu'il s'empale dessus tout de même.
Avok passe donc en avant. Le cœur de la forêt est de plus en plus sombre et silencieux. Le sol est boueux, il y a énormément de feuilles mortes, ça rend le terrain très glissant. Sur les arbres et rochers abimés par le passage de la bête, il est possible d'y trouver des petites écailles comme si la peau du sanglier était renforcée par ces plaques. En faisant quelques tests, il s'avère qu'elles sont ignifugées en plus ! Kurt en récupère assez pour se faire un gant de forge plus tard.
Avok repère finalement un énorme massif de ronces où le sanglier a fait un passage et il nous fait signe qu'il se trouve à l'intérieur. J'appelle donc la créature mais nous sommes trop loin et nous reposons sur la vue d'Avok qui est caché dans un arbre. Lorsque Kurt prend son cor de guerre et souffle dedans, là, on entend qu'il est bien là. Et on le voit. Un immense sanglier, avec des défenses et cornes très inhabituelles. Et il fonce, détruisant tout sur son passage, arrachant les arbres ainsi que toutes leurs racines les plus profondes. L'arbre où se tient Avok va se faire emporter aussi et il saute donc sur le dos de Calydon, tenant très difficilement sur sa crête.
Esmira obéit à mon commandement et lève juste au bon moment la herse tandis que Kurt nous soutient avec son rythme effréné. Le sanglier s'empale dessus violemment et Avok est envoyé voler de l'autre côté de notre ligne de front. Avec l'impact, des esquilles et des fragments de bois, d'os et d'écailles volent dans tous les sens, c'est assez miraculeux qu'Esmira Njall et sa troupe aient été si peu entaillés car ils ne bénéficiaient pas de la couverture des boucliers. Car oui, les boucliers sont alors levés et la mêlée commence alors.
Mes troupes et moi sommes au contact tandis qu'Esmira et les siens nous assistent de derrière étant et tiennent tant bien que mal la herse pour restreindre les mouvements de Calydon. Chaque coup de la créature nous propulse sur plusieurs mètres. Mais nous aussi nous l'assaillons de toutes parts, sans relâche.
En soufflant dans le cor, Kurt attire son attention. Je m'interpose tant bien que mal et tente de l'attirer sur moi en invoquant la bénédiction de la Mère sur mon bouclier qui éclaire d'une forte lumière l'obscurité à peine entamée par les torches. Nous parvenons à encaisser ses violents coups de défenses mais nous sommes repoussés.
Avok tente d'attaquer avec une lance qu'il a pu récupérer mais se prend un très vilain coup qui le sonne momentanément. Il ouvre cependant la voie à Arken. En effet, ce dernier utilisait pendant ce temps le cadavre de l'ancien roi Koschei L'Immortel qu'il a récupéré pour lancer des petits projectiles de magie, comme des stalactites effilées. Il fait en sorte de toucher la gorge de la bête où de nombreuses écailles sont déjà tombées et il parvient à l'achever.
Sur le retour, des gobelins
Arken fait ses affaires et récupère notamment le foie de la créature qui est durci, ressemblant à du marbre encore un peu organique. A l'intérieur, il y a toujours une odeur d'alcool. Les autres organes pourront être utilisés en tant que composants alchimiques.
Avec Avok nous allons voir à l'intérieur de l'antre mais il n'y a rien de bien intéressant.
Arken aspire par magie la dépouille de Calydon dans sa canope pour pouvoir le ramener bien plus facilement et nous partons donc pour rentrer par le chemin où il y aurait une activité gobeline.
Avok est parti en éclaireur comme à son habitude, il remarque qu'un feu a eu lieu un peu plus loin et que deux traces de pas de gobelins distinctes s'en éloignent en tentant de cacher leurs traces. En allant dans la direction du feu, nous remarquons qu'une hutte a pris feu dans un camp secondaire de gobelins de Fizza : des gobelins masqués essayent de récupérer ce qui peut l'être et un certain Espik de leur clan est mort dans l'attaque. Pour être plus précise, la hutte qui a pris feu est assez grande et contenait une grosse réserve de masques, les gobelins semblent surtout s'intéresser à récupérer les masques.
On est tenus à l'écart pendant qu'Avok essaie de comprendre avec eux ce qu'il s'est passé : il disent que ce sont des lâches, qui ont attaqué des masques plutôt que leurs guerriers. Ils rajoutent aussi que "porter un chapeau c'est un blasphème car ils se cachent des étoiles tandis que porter un masque ça ouvre les yeux vers elles".
Nous ne pouvons rien faire de plus et ne sommes pas les bienvenus alors nous repartons.
Nous apprenons un peu plus tard que le cyclope Gérasimos Rudéréon Dougard a bien réparé le pont comme promis et nous ramenons la dépouille du sanglier, sans les organes, à Wilfrid Burdin.
Esmira Njall et les autres mercenaires semblent assez impressionnés par notre travail mais ils célèbreront la victoire sans nous car nous rentrons au fortin. Elle me confie même qu'elle voudrait que quelqu'un comme moi prenne les rennes de Noir Bois. Je lui indique que ce n'est pas prévu et je lui promets que nous nous reverrons.