Le Succubus Club naquit à Chicago, au tout début des années quatre-vingt-dix, les damnés de la ville ayant pris l’habitude de se nourrir des mortels épris du style de vie vampirique. De nos jours, le club semble ne plus avoir de lien avec sa mouture d’origine, puisqu’il s’agit d’un collectif nomade qui voyage de ville en ville en Amérique du Nord, comme une sorte de fête foraine, charriant avec elle des damnés avilis qui n’ont d’autre ambition que de se laisser porter par leurs sensations. Comme il change régulièrement d’organisateurs, de formations musicales, de DJ, d’artistes et de techniciens, le Succubus Club n’offre jamais deux fois la même expérience. Il reste rarement dans la même ville plus d’une nuit, mais quand il ouvre ses portes, les damnés se livrent à des actes de sauvagerie et de débauche comme on en a plus vu depuis les nuits de la fabuleuse Carthage.
Les anciens paranoïaques voient souvent le Succubus Club comme une menace potentielle qui pèse sur la Mascarade et les autres traditions, mais cela les dissuade rarement de s’y rendre, car le spectacle et le frisson les divertissent momentanément de leurs sanguinaires intrigues séculaires.
Le Succubus Club est désormais dominé par les anarchs, qui en ont fait leur tribune. Les villes du Sabbat sont toujours des lieux intéressants pour le Succubus Club, et divers ritae se retrouvent fréquemment au programme des « performances » de ses soirées. Même les vampires de la Tour d’Ivoire y voient l’occasion de se détendre et de se laisser aller. Beaucoup sont donc en droit de se demander si le club est un instrument itinérant du Jyhad, dans la mesure où il offre un terrain neutre et exempt de lois où toutes sortes d’intrigues vampiriques prennent forme, où l’on peut augmenter son statut et résoudre ses différends.
Dans tous les cas, c’est un endroit d’enfer, et les morts-vivants ont bien de la chance de ne jamais avoir la gueule de bois.
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