Prédateurs
La jeune femme au cheveux de jais entra discrètement dans la grande pièce de la bibliothèque du Pacte, elle ramena ses longs cheveux noirs derrière son oreille, laissant entrevoir son beau visage pâle et regarda à nouveau dans la pièce qui était plongée dans l'obscurité, faisant une caresse au passage à Azrael , le chat qui était venu lui souhaiter la bienvenue.
Elle épousseta son manteau noir et l'accrocha au mur, puis, ajusta ses boucles d'oreille quand soudain elle se mit sur la défensive. Quelque chose l'attendait et la scrutait patiemment dans les ténèbres de la salle. Elle regarda plus attentivement alors que ses yeux d'or se mirent à luire et qu'une silhouette se concrétisait.
– Une ombre gisante entourée de ténèbres se postait là , au milieu de la salle, elle l'avait remarqué car nulle lueur n'osait s'en approcher et son corps semblait en absorber la moindre parcelle.
Elle devina les traits satisfaits de l’homme qui se trouvait là debout les bras croisés et qui l'inspectait de pied en cap, sa présence dégageait de la force et de l'assurance, une présence prédatrice, une bête à l'affut qui fit frissonner la belle de peur mais aussi de plaisir.
Son cœur se serait bien affolé s' il battait encore, mais c'est avec assurance qu'elle avança vers l'ombre inquiétante, n'ayant perçu aucune menace dans son aura. Des monstres, elles en avaient vu tant au cours de sa longue vie et elle avait apprivoisé la peur comme on dompte un animal sauvage. Alors cette présence n'était pas un problème pour elle.
Artyom, cessons de jouer voulez vous ? A ses mots , l'ombre se rua rapidement sur elle et la plaqua contre le mur. Une ombre mi humaine, mi animale, au souffle haletant et court. Voyant que ce n'était qu'un jeu, la belle ne résista pas, même si elle aurait facilement pu esquiver l'étreinte d'un revers de célérité.
L'homme bête lui empoigna les mains qu'il mit au dessus de sa tête, et approcha sa gueule la fixant avec ses yeux noirs de ténèbres. La Bête lui murmura d'une voix rauque "Avez vous peur de la mort, belle Eléonore ?"
La belle esquissa un sourire "Je suis déjà morte mon cher ami et il y a des sorts bien pire que la mort mais allez y faites moi peur pour voir" affichant un air de défi
L'homme : "Je pourrais vous dévorer , là, en un claquement de dents, me délectant de votre peau fine, déchiquetant ce cou si tendre" puis il lui mordilla le cou, laissant perler un goutte de sang qui vint rejoindre sa robe noire sophistiquée.
Tout en se rapprochant de la bouche du garou , la vampire lui susurra :
– "Artyom ! Je vous trouve très attrayant en ce début de soirée, moi qui pensait que vous vouliez parler, je vois que vous avez l'âme joueuse ! Vous avez changer , non ? Vous voilà un brin plus audacieux"
Il lâcha la belle de son étreinte et reprit sa forme humaine, puis, il alluma une lampe " Effectivement, je me sens différent depuis cette nuit d'halloween et oui, nous discuterons plus tard, pour l'heure , j'ai envie d'adrénaline, de sang, êtes vous prête à jouer ce soir ma belle" La regardant d'un air amusé
Il était habillé d'un t-shirt et d'un jean noir avec une veste en cuir lui donnant un côté Bad Boy; appuyé nonchalamment contre une table il affichait un sourire provocateur puis il clama "Alors vous en dites quoi ? Montrez moi le monde de la nuit et je pourrais vous récompenser en échange"
Eléonore " Ah oui et qu'aurais je en échange ?"......." Hum, pourquoi pas mais je n'ai pas toute la nuit à vous accorder, voyons d'abord ce que vous proposez et j'aviserais, vous êtes déjà privilégié de pouvoir jouir de ma présence mon cher ami, alors vous rendre un service, je ne sais pas encore le prix que je vais vous demander, mais cela va vous couter cher." dit elle sur un ton mutin
"Alors ne perdons pas de temps en palabres " Il se redressa puis il se mordit le doigt laissant perler une goutte de sang et l'agita sous son nez , regardant avec enthousiasme le visage de la belle se transformer laissant entrevoir ses canines.
Elle voulut lui prendre le doigt et le mettre à sa bouche mais le garou le retira au dernier moment "Hop hop pas si vite, jeune assoiffée, ça c'est si vous êtes gentille avec moi" Tout en lui faisant un clin d'œil
Elle fut un instant frustrée et avança vers lui de façon conquérante "Vous savez mon cher loup que je pourrais vous mettre à genou si je le désirais et boire tout votre sang sans que vous rechignez un instant , me suppliant de continuer encore et encore de revivre une telle extase, un tel privilège de subir mon étreinte. Je pourrais faire de vous un toutou servile et obéissant"
il se rapprocha d'elle "Ah oui, vraiment, une extase, hum, tant de férocité et de détermination chez vous, c'est tellement excitant" se passant la langue sur la bouche, tout en lui caressant la lèvre inférieure avec son pouce qui glissa doucement jusqu'à son menton "Vous n'oseriez pas abuser de ma faiblesse, moi qui ne suis qu'une si fragile créature."
Elle prit sa main et enserra son cou tout en le regardant dans les yeux, "Oh si j'oserais ! " aimant ce petit jeu empreint de rapport de force et de jeu de séduction. Puis, son visage se radoucit
Eléonore : "Belle entrée en matière , vous marquez des points mon cher Artyom, on y va alors , je connais des coins que vous n'oublierez pas , croyez moi "
Artyom : "c'est parti, après tout le monde de la nuit c'est votre domaine"
Elle lui rendit un sourire. "Vous n'êtes pas en reste dans cette partition me semble t-il "
Elle rejoignit la rue et sans hésiter se lova dans sa belle voiture regardant Artyom qui était là sur le pas de la porte "Alors vous attendez quoi , montez , nous n'avons pas toute la nuit."
Eleonore amena Artyom alors dans un milieu underground, sorte de boite de nuit cosy et dark, qui se trouvait en sous sol. Dès son entrée, elle subjugua de sa présence , la foule qui se mit à danser autour d'elle, telle un déesse que ses fervents venaient toucher du doigt.
Artyom se mela alors à cette transe sans hésitation dans lequel il se laissa aller, ivre d'alcool, de musique et d'énergie. C'était comme un rêve dans lequel le méthis pouvait être enfin lui. Les deux prédateurs remarquèrent alors une proie et dans ce tourbillon, le garou la rameuta vers Eléonore et la regardant avec excitation, il lui offrit son cou en présent en dansant langoureusement avec elle et en penchant légèrement son cou pour la vampire, la jeune femme fut prise en sandwich dans l'étreinte des deux prédateurs où elle n'avait nulle échappatoire. Ils s'amusèrent des humains, venu là pour oublier leur misérable quotidien, sorte de marionnettes ivres avec lesquels les deux prédateurs jouèrent au chat et à la souris, à les faire tourner en bourrique, ils provoquèrent même une rixe pour qu'Artyom puisse s'amuser un peu.
Puis au bout d'un temps, lassé de jouer, Artyom pris Eléonore par la main et l'amena sur le toit d'un immeuble qu'il connaissait, placé non loin de là, offrant une vue sur Oceanside fabuleuse., ils s'accoudèrent au muret les séparant du vide, regardant la nuit noire chargée de nuages noirs, sans étoiles, éclairé par les lumières artificielles des hautes tours.
–" Ma belle Eléonore ! "s’exclama t-il . "Comment trouvez vous cet endroit ? "lui demanda-t-il, en lui présentant avec un bras qui balayait l'étendu. comme si le garou était un guide d'une visite organisée.
–Eléonore : "Quelle merveille !", lui répondit-elle enthousiaste." J'adore le nouvel Artyom , Est-ce que je peux vous demander à quoi est dû tout ce changement, j'imagine pas simplement dû à nos frasques du Succubus Club" ajouta-t-elle avec malice, sourire en coin.
Artyom : " Disons que le Succubus m'a définitivement ouverts les yeux sur ma personne, j'ai arrêté de lutter contre ma vraie nature, voilà tout. Et vous Eléonore ! Avez vous toujours été comme ça ? Je veux dire aussi libre dans vos actions."
Eléonore : "Personne n'est vraiment libre, je crois, mais j'ai connu des prisons beaucoup plus étriquées et malsaines, croyez moi ."
Artyom " Vous voulez parler de la guerre en France où vous avez vécu ? J'ai lu il y a longtemps un livre sur les horreurs qui y ont été commises "
Eléonore " Oui, c'est ça en partie mais il y aurait beaucoup à dire et nous n'avons pas le temps, je le crains. Quant à vous, vous semblez bien connaître le sujet."
Artyom " Celui de la discrimination, des sévices et de la séquestration , je crois que je suis un maître en la matière , ma chère. Je pourrais même écrire un bouquin là dessus, en vérité, cela a presque été toute ma vie où mon père me retenait enfermé dans une cave lugubre, me torturait et m'humiliait sans aucun répit et voila qui je suis aujourd'hui " écartant les bras et tournant sur lui même en faisant le pitre pour dédramatiser la situation. "N'est ce pas une réussite ? "
Eléonore le regarda "Attendez que je regarde , tournez vous comme ça , de profil , hum ....Je dois dire que c'est un vrai succès, vous êtes parfait ! " lui faisant un clin d'œil
Artyom "Vous n'êtes pas mal non plus dans le genre et je me reconnais en vous."
Eléonore : Elle lui prit la main " Moi aussi, je dois dire." il lui serra la main un instant dans le silence.....
Artyom "Ah , ne virons pas au mélodrame, il faut profiter, n'est ce pas ! " il monta sur le muret qui le séparait du vide en haut de l'immeuble et hurla à la nuit. Puis , il rajouta "La vie est si courte et ne tient qu'à un fil." il marcha le long du muret en équilibre puis fit semblant de tomber
Eléonore sursauta et tendit une main
Artyom "Ah , vous avez eu peur! Je l'ai vu ! Vous avez fait "Oh Non , Artyom ! "tout en l'imitant et en prenant une voix aigue , mimant son geste. "Cela fait deux fois que vous vous inquiétez pour moi , je vais finir par croire que vous tenez vraiment à moi" Se rapprochant d'elle dangereusement.
Eléonore qui éclate de rire "Vous êtes complètement dingue, vous le savez ça"
Artyom " Ah oui, vraiment ! peut être que je suis dingue de vous ou bien suis je tout simplement fou " il rapprocha ses lèvres des siennes qu'il effleura , glissant doucement vers son oreille qu'il mordilla et lui susurra "Mais vous aimez ça ! Pas vrai ! Avouez, je le vois dans vos yeux." Puis, il l'a fit tournoyer comme si une chanson venait d'être lancée, entamant quelques pas de danse maladroits.
Eléonore qui se preta au jeu, éclata encore de rire " Vous ne savez pas danser ! "
Artyom la faisant tournoyer à nouveau et la rapprochant de son corps "Mais je ne demande qu'à apprendre à danser avec vous "Il se rapprocha à nouveau d'elle et allait l'embrasser quand son portable sonna, "Ah il est l'heure pour vous de rentrer Comtesse, Sauvez par le gong ! Je dois malheureusement vous quitter mais ce n'est qu'un aurevoir j'espère " Il lui baisa la main , "A très vite ma chère , la prochaine fois amener Betty Shelob , plus on est de fous , plus on rit." Puis, il s'élança et sauta prodigieusement sur le toit de l'immeuble d'en face lançant un dernier regard à la diaphane Eléonore.