James Rufus d'Oxenfurt, un érudit qui écrivait il y a si longtemps que l'Université n’était formellement établie, dit ceci : " Après que les navires aient accosté et que les humains se soient répandus dans les sombres forêts des vallées fluviales, ils ont trouvé des autels de pierre et des arcs de pierre grossiers centrés autour d'énormes chênes. Les sigles et l'écriture sur ces pierres sont encore indéchiffrables mais nous pensons qu'ils ont été créés par les Wozgor ou par une autre population humaine antérieure qui s'est éteinte ".
Bien que très peu de ces informations puissent être corroborées, les rumeurs persistent que les druides sont présents sur le continent depuis bien plus longtemps que l'humanité. Ils ont toujours vécu à l'écart des villes car ils apprécient la paix et l'harmonie des terres sauvages. Ces rumeurs suggèrent qu'au tout début, juste après la Conjonction, des membres de sociétés humaines antérieures, comme les Dauk et les Wozgor, sont devenus druides. Au cœur des forêts, ces druides formaient des cercles, dirigés par un Hiérophante ou une Flaminika, autour d'anciens et vénérables chênes. Ils étaient les gardiens de la nature et guidaient les petites communautés d'humains pour les protéger des dangers du continent et les empêcher d'être détruites. Comme pour le reste des premiers humains, le destin final de ces druides est largement inconnu, mais les érudits modernes pensent qu'ils ont laissé des signes de leur présence dans les menhirs des Dauk et des Wozgor, qui ont perpétué leurs enseignements.
Lorsque la vague suivante d'humains est arrivée sur le Continent, ils ont dû faire face aux mêmes conditions difficiles et ont également été la proie des nombreux monstres qui rôdaient sur la terre. En réponse, les druides de cette époque ont repris le même rôle que les druides d'autrefois, en essayant de trouver un équilibre entre : laisser la nature suivre son cours et empêcher l'humanité d'être complètement anéantie. Ces druides ne considéraient pas tous les monstres de la Conjonction comme des anathèmes à leur cause et percevaient certains d'entre eux comme de nouvelles facettes de la nature. S’ils tuaient les monstres pour protéger l'équilibre de la nature, rares étaient ceux qui considéraient l'existence des monstres comme contre nature. Le plus souvent, les druides jouaient le rôle de conseillers auprès des chefs, de sages qui conservaient le savoir de leur peuple ou de guérisseurs des malades.
Au fur et à mesure que l'humanité se répandait sur la terre, commençant à construire des villes, des fermes, des mines et d'autres fondements de la société civilisée, le rôle des druides a commencé à changer. Les humains n'avaient plus besoin de protection et, de plus, l’humanité commençait à assoir son contrôle sur la nature. Les druides conseillaient aux dirigeants de l'humanité de mettre fin à leur expansion irréfléchie, mais ils étaient qualifiés d' "archaïques" et accusés de ralentir le progrès de la société. Peu à peu, leur place dans la société a été reprise par les mages, plus pragmatiques et moins intéressés par la préservation de l'équilibre. Au début du XIIIe siècle, les druides ont été évincés, relégués dans leurs cercles éloignés, au fin fond de la nature.
Au fil des ans, les druides se sont efforcés de regagner leur influence sur les cours du continent, mais leurs plaidoyers ont eu tendance à tomber dans l'oreille d'un sourd, car peu de monarques, hormis les rois de Skellige, étaient prêts à arrêter le progrès de leur nation pour un équilibre mystique apparemment nébuleux. En 1272, la majorité des druides vivent dans leurs cercles, s'occupant de la faune environnante, communiant avec le monde naturel et envoyant des missives de réprimande aux rois, aux marchands et aux mages qui pillent la nature, sachant parfaitement qu'ils n'ont pas les ressources ou l'influence nécessaires pour faire quelque chose contre ces injustices.