L’île ayant été à l’origine peuplée d’indésirables venus de toutes
les Nations, La Bucca est un lieu où les cultures du monde entier
s’entrechoquent. Certaines régions de l’île sont clairement multiculturelles,
tandis que dans d’autres, certaines langues ou coutumes nationales prédominent.
Il n’est pas rare qu’un quartier s’affirme comme vesten, puis que les Vestens
se fassent chasser et supplanter par des Castillians. L’île est loin d’être
cosmopolite, mais elle est devenue un creuset de diversité, un monument aux
vices et à la liberté.
Les Boucaniers sont unis par une alliance fragile, par la
promesse tacite de se comporter en êtres civilisés et de ne pas se voler ou se
trucider pendant leur sommeil. Cela n’empêche pas les rivalités et les rancœurs
mortelles d’être légion, une telle entente ayant ses limites. Quant aux visiteurs,
il ne leur est fait aucun cadeau : ils sont le gibier des criminels et des
brigands.
Quiconque visite La Bucca pourrait jurer que les enfants y forment la
majorité de la population. Nombre d’entre eux sont la progéniture des
autochtones, mais la plupart sont des orphelins. Nul ne sait vraiment d’où ils
viennent, et il semble constamment en apparaître de nouveaux… bien qu’il
devienne en réalité vite difficile de différencier un visage barbouillé et une
mise crasseuse d’une autre. La Mère de La Bucca, dirigeante de l’Écaille,
entretient un logis spécialement à leur intention et semble prendre particulièrement
soin d’eux.
Obtenir le droit de résider sur l’île n’est pas aisé. Toute requête
doit être soumise à l’Écaille et accompagnée d’un modeste paiement. La Mère
elle-même passe en revue chaque demande et décide de qui peut rester ou non. Elle
estime dans quelle mesure chaque individu peut contribuer à l’amélioration de
l’île, et sa décision est sans appel. Nul ne sait vraiment ce qui constitue une
bonne candidature, quoique les compétences uniques semblent particulièrement
valorisées.