GM : Unknown
Participants :
Farah al-Hashim, une ménestrelle, accompagnée de Calli, est envoyée par Nawaar al-Badie et Lucia Veloron, deux rebelles du Promontoire de Baden, à Eau-Vive pour rechercher Illuri Terzen, un alchimiste gnome et membre de la Résistance. Terzen n'avait pas fait acte de présence à la réunion annuelle, ce qui suscite de l'inquiétude. A Eau-Vive, Farah et Calli trouvent la demeure de Terzen mais dans les murs, seuls des Unknown et du sang les attendent. Terzen est mort ou disparu, aucun doute.
Je me nomme Farah al-Hashim. Je suis ménestrelle. Vous savez, ceux qui animent les rues et les cœurs de par leur musique, de par leurs histoires… Laissez-moi vous en conter une, et pas des moindres. Laissez-moi vous conter l’Origine de la Résistance qui vit aujourd’hui en Eau-Vive.
Notre histoire commence un matin humide de rosée, au Promontoire de Baden, la cité aux hautes murailles. J’étais alors accompagnée de Calli l’halfeline chevaucheuse de Wogren, et nous nous rendions dans une petite ferme de Unknown. Car nous y avions été appelés par Nawaar al-Badie, l’ancien résistant, Sarcoséen comme moi.
Nawaar avait grand soin de s’assurer une façade crédible, employant des halfelins qui faisaient guise d’esclaves. Mais en y regardant de plus près, il s’avérait qu’ils n’en étaient pas, et cela n’était pas pour me déplaire. Je ne cautionne pas cet esclavagisme que les troupes d’Izrador ont imposé à nos mœurs. Mais c’est un autre sujet, une autre histoire que je ne conterai pas cette fois-ci.
Nous fûmes menées Calli et moi dans la demeure de Nawaar, dans une pièce aménagée à la façon sarcoséenne. Son inquiétude était palpable, leur inquiétude, devrais-je dire. Car Nawaar n’était pas seul : était présente également Lucia Veloron, l’une des leaders de la Résistance au Promontoire, érenlandaise en charge des stratégies et des finances.
Lorsqu’elle prit la parole, ce fut d’abord pour demander à Nawaar s’il était certain d’avoir fait le bon choix. Il l’était.
Et puis elle entama son récit. Elle évoqua le passé riche en actes de rébellion qui les liait, tous deux, ainsi que les deux autres anciens leaders résistants locaux - un Dorne nommé Iorund Hreidarsson et un Gnome nommé Illuri Terzen. Oh, la vie avait fini par les séparer – Nawaar et Lucia au Promontoire et Irund et Terzen à Eau-Vive, la ville gnome pacifiste grandement épargnée du joug d’Izrador – mais à chaque année qui s’écoulait, les compagnons avaient pris l’habitude de se réunir dans une taverne du Promontoire de Baden afin de se remémorer une amie disparue, une certaine Rhoma Bissel. Cette réunion était également une occasion de conseiller les plus novices de la résistance, afin de léguer le savoir et la sagesse.
Tout s’affadit avec le temps, et cette tradition ne fut pas épargnée. Aussi, les quatre compagnons avaient décidé que cette année-là serait la dernière rencontre. Malheureusement, une maladie cloua Irund à son lit, l’empêchant de faire le voyage depuis Eau-Vive. Et plus étonnant et inquiétant, Terzen ne vint pas non plus, sans que l’on ait aucune nouvelle de lui.
C’était là l’objet de notre visite. Dédommagées d’un joli pactole d’écus d’or, Calli et moi étions envoyées à Eau-Vive retrouver la trace de Terzen.
Le voyage fut long mais serein, à l’exception de l’ondée imprévisible qui faillit bien nous tremper jusqu’aux os sans la prévoyance de ma compagne Halfeline, qui s’était munie d’une tente. À mesure que les lieues et les heures défilaient, nous tâchions de retenir les informations que l’on nous avait fournies. Terzen était alchimiste et possédait une demeure à l’est de la ville, sur un petit promontoire surélevé. Afin de s’assurer qu’il ne se méfie pas de deux étrangères, nous avions pour conseil de mentionner Rhoma, il comprendrait alors notre lien avec la Résistance.
Quel spectacle que de voir apparaître Eau-Vive pour la première fois ! Je savourai du regard chaque toit, chaque tour, chaque fortification nouvelle à mes yeux. Un point attira mon attention alors que nous approchions du mur d’enceinte : un bâtiment en ruine au centre de la ville, dont j’appris par la suite qu’il s’agissait d’une ancienne école de magie détruite par le tyran Izrador.
Fort heureusement, ses légions étaient peu présentes dans la cité, et y entrer fut aisé en graissant la patte d’un garde peu regardant.
Les rues pavées nous menèrent jusqu’au manoir de l’alchimiste. Difficile de louper une telle bâtisse ! Jolie et bien entretenue, grande et composée de plusieurs bâtiments accolés, la demeure attirait le regard. Et cela me sembla étrange, à moi pour qui la discrétion était de mise.
Toujours est-il que personne ne nous répondit alors que nous toquions à la grande porte. Ni aux petites d’ailleurs, c’est ainsi que Calli finit par aller ouvrir la porte du quartier des servants. Deux servants étaient présents, mais la vie les avait quittés. J’aurais dû faire preuve de prudence, mais mon instinct me dicta d’approcher. Grave erreur.
Les Forcenés (Unknown) – car c’en était désormais – attaquèrent. Et je ne me souviens de rien, sans doute suis-je tombée inconsciente sous leurs coups. Ce fut Calli qui me ramena à la conscience, après avoir efficacement abattu les créatures.
Cette rencontre avait sérieusement entaché mon optimisme, mais ce n’était rien encore. La visite du reste de la maison ne nous apprit pas davantage ce qu’il était advenu de Terzen.. bien que les nombreuses flaques de sang ne laissaient guère d'espoir. Au cours de la fouille, deux démons volants (Unknown) enfermés dans un placard dans une pièce secrète habilement dissimulée derrière un miroir faillirent de nouveau nous occire. Une fois de plus, Calli fit démonstration de ses talents de combattante et nous sauva la mise.
Le reste de la demeure était désert, hormis du matériel d’alchimie que notre érudition ne suffit pas à comprendre. Plus intéressant, nous trouvâmes un tunnel qui reliait le sous-sol à l’extérieur des murailles de la ville. Calli se fit tout haut la réflexion que cela ferait un formidable bastion pour une cellule de résistants, et j’approuvai ses dires.
La suite de notre séjour à Eau-Vive ne fut pas plus positive : nous apprîmes en nous rendant à l’hospice que le Dorn Iorund n’avait pas survécu à sa maladie fulgurante.
Quelques semaines plus tard, un messager arriva à Eau-Vive en réponse au nôtre parti informer Lucia et Nawaar de nos découvertes macabres. La missive portait cette courte phrase :
« Reprenez le flambeau qu’ils ont laissé. »
Et c’est ainsi que de ses cendres, la Résistance d’Eau-Vive ressuscita.