Au nord du Massif Fontenoy, à la frontière de la Vasagonie se dresse une citadelle faite d’une pierre noire obsidienne. Celle-ci côtoie les cieux depuis plus de deux millénaires, elle fut le joyau des Mille Provinces. Chef-d’œuvre de la puissance des provinces marchandes du sud, bastion de la culture et de la grandeur d’une région qui domina le continent pendant des siècles, elle fascine autant qu’elle rebute ceux qui la contemplent. Pourtant il y a près de mille ans que cette forteresse est perdue pour les Milles provinces.
Cette citadelle, dont la plupart ont oublié le nom, ou ne veulent pas le prononcer, se rappelle avec regret qu’elle abrita les meilleures troupes de la région. Aujourd’hui, c’est la noirceur, la peur, le sang et la sueur qui arpentent ses nombreux escaliers.
C’est cette histoire qui va vous être comptée en ces pages.
Il y a deux mille ans, la Citadelle de feu fut érigée pour assurer la sécurité au nord des Milles provinces, région alors appelée les Marches. Deux mille soldats parmi les plus entraînés garnissaient ce joyau militaire bâtis à flanc de montagne. Pendant mille ans, elle fût l’emblème de la puissance de la région. Jamais elle ne tomba, jamais elle ne laissa passer les ennemis du nord, aucun siège ne fut installé à l’ombre de ses pierres lisses.
Mais rien n’est éternel, et même les rayons des soleils finissent par s’éteindre.
Bâtie à flanc d’une montagne de l’ancienne chaîne des monts de l’est, qui jadis abritaient des colonies naines. La citadelle est très bien située pour filtrer les allées et venues d’éventuels groupes hostiles.
La peste verte se rependit dans cette région, et l’un des bastions nains tomba aux mains des orques et des tribus de Gobelin.
Toute la communauté naine partit à travers les montagnes vers un lieu propice à les recevoir. Après de longues semaines de marche épuisante, ils arrivèrent devant la citadelle de feu. Dix mille Nain(s) se pressèrent devant les lourdes portes du poste militaire. Parmi ceux-ci beaucoup de femmes et d’enfants mais très peu de combattants. Ils demandèrent l’hospitalité, celle-ci leur fut refusée.
Le motif ?
Ceci est un monument militaire pas un monastère !
La communauté naine, trop fatiguée par la longue marche qui suivait des combats acharnés, décida de monter un camp de fortune devant la citadelle, espérant faire changer d’avis les militaires.
Deux semaines passèrent dans un face à face vain, avant que le commandant Humain lance un ultimatum ; soit la communauté naine lève le camp, soit il envoie ses troupes les chasser de force. L’ultimatum arriva à expiration, les lourdes portes de la forteresse s’ouvrirent.
Alors que les troupes humaines s’apprêtaient à sortir en force, deux mille nains sortirent de leurs tentes de fortunes et chargèrent les soldats. La rage aux corps, les nains se donnèrent sans merci dans un corps à corps des plus sanglants.
Les barbus poursuivirent leur combat pendant deux journées pleines, jusqu'à ce qu’il ne reste plus aucun humain de vivant !
Une foi la torpeur passée et les pertes pleurées, les nains s’installèrent dans la citadelle.
La région des Milles provinces faisait face à de nombreux troubles en ce temps-là et ne se soucia guère de leur citadelle du nord. N’aillant aucune nouvelle de ceux-ci ils en déduisirent, à tort, qu’ils devaient vaillamment tenir leur rôle contre les envahisseurs à peaux vertes coupés de toute communication, incapable d’imaginer la perte d’un tel bastion.
Jamais, le pays ne pouvait se douter que des nains, alliés aux Milles provinces, puissent avoir pris d’assaut la citadelle et l’ai réduite au silence !
Quelques années passèrent, les nains, célèbres mineurs explorèrent la montagne jouxtant la citadelle. Ils creusèrent la roche à vive allure, alors que d’autres nains vinrent les rejoindre.
L’un de leurs tunnels aboutit à une immense chambre gardant en son centre, un puits de feu. La lave coulant sous leurs pieds. Les roches de la région étant fort ferreuse, ils construisirent plusieurs forges. Des tunnels furent creusés dans toutes les directions. Une équipe de nains tomba sur une roche noire s’effritant facilement, derrière celle-ci, se cachait une autre roche noire miroir, d’une dureté telle qu’aucun métal ne put l’ébranler.
La poudre noire entourant cette roche s’embrassait au moindre contact avec une matière incandescente. Pire, elle se montra explosive en forte concentration, tuant plusieurs fois.
Les nains, grâce aux roches ferreuses, forgèrent un nombre incroyable d’armes et d’objets métalliques. Au fil des années qui se muèrent en un siècle, le cœur des nains de la citadelle se fit plus dur, la culture de la haine fit son apparition, alors que l’adoration de la pierre noire s’amplifia tel un dieu facétieux. Il leur fallait de plus en plus de métal, de plus en plus d’objets.
Ils capturèrent quelques tribus de gobelins, qu’ils réduisirent à l’esclavage.
Une centaine d’années s’écoula avant que les Marches, débarrassé des diverses menaces, ne s’inquiètent réellement de sa citadelle. Une délégation fut envoyée et mise en pièce sans aucune sommation par la communauté naine, s’étant dangereusement tournée vers les forces du mal.
Les Milles provinces durent se résoudre à envoyer l’une de ses armées. Celle-ci arriva au pied de la citadelle et constata le changement de propriétaire.
Une grande bataille s’engagea, l’armée humaine fut décimée. Jamais autant de haine n’a été déversée dans un combat où le mot pitié n’eut jamais droit de citer.
Ordre d’envoyer de nouvelles troupes fut ordonné par les Milles provinces.
Plusieurs phalanges humaines s’entassèrent devant les hauts murs de la citadelle.
Aucune des armées ne sembla prendre le dessus, les humains ne pouvaient entrer et les nains ne pouvaient sortir ou les repousser.
Petit à petit un siège se mit en place, il dura si longtemps qu’après quelques années, les familles des soldats des Marches, vinrent monter des tentes aux abords de celles des troupes.
Les nains, vivant facilement en autarcie, ne furent guère gênés par des voisins de moins en moins belliqueux alors que les années passèrent sans réels combats.
Cent ans s’écoulèrent de cette manière, alors que d’étranges tractations se passèrent en secret.
Tout au long de ce siècle de siège, les troupes humaines furent constamment relayées par de nouvelles entités. Mais le temps fut long et les derniers soldats ne furent jamais remplacés, ceux-ci n’ayant pas vraiment connus de combats et vécurent presque comme en temps de paix. Seuls les commandants de ces troupes démobilisées se rappelaient vaguement leur mission : reprendre la citadelle aux nains !
On ne sait pas bien de qui vint l’initiative, mais les deux états généraux se rencontrèrent et un pacte fut scellé : Les forces humaines battirent une cité autour de la citadelle pour en faire une véritable ville. Les Milles provinces aillant perdu leur lustre d’antan, n’était plus en mesure de renouveler les troupes et encore moins de leur demander des comptes.
Les nombreuses possibilités de commerce de l’acier allaient pouvoir se développer pour le bien de tous, des nains qui pourraient faire croître leur trésor et les humains bâtir une cité forte indépendante et sans lois contraignantes !
Une immense enceinte fut construite autour de la citadelle. Celle-ci contiendra les bâtiments de la nouvelle ville. La construction de la cité se fit rapidement. Beaucoup de gens du voyage, des tribus nomades, des voyageurs et aventuriers vinrent grossir les rangs des nouveaux citoyens alors que plusieurs Marches étaient tombées et ce qui restait des Milles Provinces peinait à se reconstruire.
La nouvelle ville grandit bien vite et son influence se fit sentir sur les frontières des Milles provinces. Les pillages des villages voisins et le kidnapping menés par la nouvelle cité devinrent monnaie courante. Une nouvelle coalition humaine fut levée contre la citadelle noire.
Une guerre d’un an fit rage devant la citadelle qui jamais ne rompit, les soldats faits prisonniers par le nouvel état vinrent grossir les rangs des travailleurs forcés.
Après de lourdes pertes, les Mille provinces décidèrent de condamner cette région à son triste sort.
Ce que les Marches ne savaient pas c’est que cette cité allait trouver une sorte de plénitude et un certain ordre attirant les brigands et les gens peu regardants à la « loi » aillant cour dans le reste des royaumes. Une loi tacite prit court tout de même pour que cette cité puisse vivre.
Beaucoup d’aventuriers de toute sortent vinrent s’installer dans cette cité jeune, des commerçants et des marchands virent le profit qu’ils pouvaient tirer en étant les premiers à venir développer leur commerce dans la ville appelée simplement « La citadelle Noire »
Beaucoup ne se soucièrent guère de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur de la montagne, là où siège le véritable pouvoir, celui des Nains sombres, car c’est comme cela qu’il faut les nommer maintenant.
Personne ne veut savoir comment sortent toutes ces roches ferreuses, les armes et pièces d’armures. Les Milles provinces tentèrent d’interdire le commerce avec la citadelle, mais celle-ci créa sa propre compagnie marchande qui fournit en contre bande de nombreux point de commerce de toute la région.
À l’intérieur de la montagne, de nombreuses galeries furent creusées, de nombreuses salles aménagées. Des puits de lave maîtrisés pour couler le fer dans des moules, des forges construites sur plusieurs niveaux et des centaines d’esclaves pour faire tourner tout ceci.
Les esclaves sont parqués dans d’immenses cages installées près des lieux de productions sous le contrôle de nains sombres et des Hauts-gobelins (Hobgobelins), des êtres voués aux ordres de leurs maîtres nains.
Toute la cité vit du commerce de la sueur des esclaves qui doivent toujours être en nombres conséquent. Un commerce de ceux-ci avec des tribus Orques se déroule de temps à autre (C’est ici que Bidishgoud aurait été vendu à l’une des tribus orque)
Il n’y a pas de prison dans la cité, toutes les peines sont communiées en travaux forcés plus ou moins long selon l’humeur et le flot des esclaves du moment.
Les enlèvements, annexion de tribus et villages ont fait qu’il ne se trouve aucun lieu de vie a cinquante kilomètres à la ronde de la citadelle noire.
La ville est devenue la première exportatrice de métaux ferreux de la région, d’armes et armures ainsi que de casseroles et matériaux de constructions (outils et ustensiles divers)
Depuis peu d’étranges rumeurs font état qu’un nouveau maître aurait pris ces quartiers dans la partie humaine de la cité. On parle d’un clan de Changeforme, Ils auraient comme ambition la domination du monde, rien de moins.
Note de campagne :
Il est bien évident que ce clan de Changeformes n’est autre que celui de Nabeth qui depuis c’est rendu à Eliandrilh pour prendre la place du Grand Pons. S’il arrivait à fédérer les Nains sombres à son plan de domination du monde qui sait ce qu’il pourrait se passer. Pourrait-il faire sortir une armée de Nains sombres, d’Hobgobelins et Gobelins de la citadelle et les faire marcher vers Eliandrilh ?