Chapitre 1 - Les préparatifs
Depuis notre retour de la
première expédition à Ronceloup S3E09 - La mort vous va si bien, Lydia de Labio s’est vite rétablie, et a passé le
plus clair de son temps avec Flavia Aurelius Croc-d'Argent pour faire des recherches sur le Tumulus,
et cette mystérieuse guerrière.
Lydia nous explique qu’elle a
souvent surpris un spectre qui errait dans la zone, et qui semblait chanter un air
mélancolique vikangr. Le spectre la dépassait sans même prêter attention à
elle. Il lui fait penser à son frère Viggo, ce qui lui arrache un sanglot à
chaque fois qu’elle en parle.
De son côté, Flavia découvre dans
ses recherches, que le tumulus serait le lieu où une certaine Ilanka, la
princesse à la couronne blanche, serait enterrée avec son époux, sans que les
livres ne donnent son nom. Cela remonterait à une époque très ancienne,
peut-être vieille de 2.000 à 3.000 ans, mais que son histoire a été
volontairement oblitérée. Cette dernière précision nous interpelle, car cela
signifierait qu’elle a été impliquée dans des événements terribles. A force de
persévérance, Flavia découvre aussi que cette princesse aurait reçu de la part
d’un ambassadeur, venu de très loin, un collier magique. Je ne sais pas
pourquoi, mais depuis qu’elle nous en a parlé, Flavia ne cesse d’être obnubilée
par cette histoire et de revenir sans cesse sur cette légende. Curieux ces
archéologues ! Il y a quand mieux à trouver dans ce tombeau, qu’un collier…
Pendant ce temps, j’ai aussi
essayé de lire le précieux livre de van Helsen, en particulier pour apprendre
comment combattre les morts-vivants. Cela m’a donné quelques pistes, dont la
recette d’un onguent pour les blesser, mais il me reste tant à lire dans ce
précieux volume.
Lydia a demandé à nous accompagner, ce que je n’ai
pas trouvé pertinent, étant donné ce qu’il s’était passé à Ronceloup. Mais
Flavia et Romeane Montaiguavaient l’air d’accord, donc j’ai laissé faire. Cette fois-ci,
j’espère ne pas avoir à l’endormir de façon « virile », sinon Romeane
saura encore me le reprocher.
Avant de partir, Tranquille,
l’ancien apprenti de la naine de la Guilde de l’Emeraude, accepte de devenir
mon écuyer, ce que j’obtiens d’ailleurs en lui promettant la moitié de mes
gains personnels. Je vois bien qu’il n’est pas un guerrier averti, mais je n’ai
rien contre un écuyer qui porte mon équipement. Le mariage, et tous ces beaux
invités prestigieux, m’a donné des idées !
Chapitre 2 - En route pour
le tumulus !
Flavia nous apprend qu’elle ne
peut pas rester plus de trois nuits en dehors de son foyer conjugal, puisque c’est
la coutume vikangr, sous peine d’annulation du mariage. Aussi nous devons
planifier notre excursion pour qu’elle soit expéditive.
Nous partons donc à l’aube du
premier jour, à six : Romeane Montagu, Flavia Aurelius et Livia Aurelius,
Tranquille et Markus Bjornson - et dépassons le village sans même nous arrêter
à l’auberge, ni voir le chef du village. De toute façon, nous devrons revenir
plus tard pour nous assurer que Natalian a bien eu son procès et reçu un
châtiment adapté.
Alors que nous arrivons au
tumulus, nous ne constatons aucun changement depuis la dernière fois. Nous
regardons juste un peu plus attentivement les alentours, en particulier les
menhirs qui sont disposés en arc de cercle autour du tumulus. Nous n’avions pas
prêté attention à eux la première fois, tout absorbés que nous étions à entrer
dans le tumulus, et l’angoisse qui nous avait terrassée.
Maintenant que nous observons mieux
les menhirs, on se rend compte qu’ils sont pris par la végétation, et certaines
runes qui sont gravées ne sont plus complètement visibles. Flavia approche des
menhirs pour en déchiffre les runes, mais elle semble soudainement étourdie.
Comprenant que cet état pouvait provenir des runes, j’écoute la suggestion qui
m’a été faite de ne pas les regarder, mais d’en imprimer un calque à partir
d’une feuille de papier et d’un morceau de charbon. La lecture de ces
reproductions font comprendre à Flavia qu’ils ont un effet confusant et protègent
cet endroit – de l’extérieur comme de l’intérieur – en poussant les gens à
défendre cet endroit… Mais de quoi ?
Nous commençons à entendre un
écho qui semble provenir de l’intérieur du tumulus, comme une chanson vikangr. Cette
chanson mélancolique parle d’un amour perdu, et de la recherche éternelle de
l’amant perdu. Nous nous approchons alors de l’entrée, redoutant de devoir
subir la même épreuve qui m’avait terrorisé la première fois.
Le tumulus se dresse devant nous,
avec cette singulière pierre blanche, appelée marbre fantôme ou pierre morte.
Chapitre 3 - L’entrée du
Tumulus
Flavia est la première à
s’avancer et se glace brusquement. Plus qu’une terreur, elle affiche un visage
désespéré, pour fondre et nous dire qu’elle se sent inutile, et que de toute
façon elle n’arrivera jamais à lutter contre des forces qui finiront toujours
par triompher en effaçant les traces qu’elle cherche à retrouver. Nous
cherchons des mots pour la réconforter de ce découragement, mais nous nous
rendons compte que cet état n’est pas étranger à l’atmosphère nuisible de ce
lieu. Romeane la prend dans ses bras et finit par lui arracher un sourire et
lui redonner du courage.
Scène incompréhensible, dès
qu’elle a fini de consoler son amie, Romeane à son tour, sombre dans une
tristesse irrépressible. Elle nous confie qu’elle comprend l’abattement de
Flavia, car elle-même son amour de jeunesse (je n’ai pas bien compris à quel
âge, mais je n’ai pas osé interrompre sa tirade ni redemander plus tard)
l’avait trahi, et depuis ce jour-là, elle ne sait pas si elle trouvera un jour
un homme digne de confiance. Sans trop oser la serrer dans mes bras à mon tour,
j’essaye de bredouiller quelques mots de réconforts, en lui rappelant comment
son attitude lors du mariage avait été exemplaire, et qu’elle avait un cœur
exceptionnel qui trouvera un jour l’homme qu’elle mérite. Elle semble se remettre
doucement, lorsqu’elle me retourne la question pour me demander si j’avais
trouvé moi-même mon âme soeur. Sa question m’a sacrément embarrassé, ne sachant
comment la comprendre, aussi ai-je répondu que je n’avais pas le temps, car la
chasse des monstres était ma mission à plein temps. J’espère ne pas avoir été
trop grossier, mais étant pris au dépourvu, je n’ai trouvé que cette réponse
pour me sortir de l’embarras.
Passé ce moment de solitude, je
me mis à me remémorer les mots du seigneur Croc-d’Argent lorsqu’il m’apprit que
mes parents étaient revenus sur l’ile, sans m’en dire le véritable motif. Cette
révélation me peina très profondément, mais chassais ce souvenir pour plus
tard, et voulant montrer aux autres que cette fois-ci, cette terreur magique ne
m’avait pas atteint.
Une fois passé ce moment
d’hésitation collectif, Lydia défait le petit bloc de pierre qu’elle avait déjà
retiré précédemment, et nous voyons de nouveau l’entrée de la pièce en dessous.
Chapitre 4 – La banshee
Nous apercevons alors une
silhouette de femme penchée, sous forme vaporeuse, aux long cheveux blancs. La
chanson émane d’elle, et nous réalisons qu’il s’agit d’une Banshee. Flavia nous
apprend qu’une banshee est un être en errance, qui peut être définitivement
apaisé si on arrive à réunir certaines conditions, comme l’enterrer comme il se
doit. Flavia doit s’y reprendre à plusieurs fois pour entrer en contact avec
elle. Puis Romeane, probablement sensible à cette chanson d’amour blessé, lui
dit que nous avons aussi des peines de cœurs ; ce à quoi la banshee répond
« bon courage !». Flavia lui demande alors comment nous pouvons
l’aider et elle finit par accepter de nous raconter son histoire : elle
s’appelle Rosalija, et cherche son amant Mihoval qui serait mort quelque part
ici. Elle chante donc en espérant qu’il l’entende un jour, et qu’elle puisse le
retrouver. Elle a vainement tenté de le retrouver alors qu’elle était vivante,
mais elle-même n’est pas enterrée. Nous supposons qu’elle est morte en le
cherchant dans le sous-sol et Flavia nous dit qu’il faudra surement un rite
pour lui rendre la tranquillité. Romeane, prise d’un accès de tendresse, la
prend dans ses bras pour la consoler devant nos yeux ébahis. Etreindre un
fantôme, quel audace ! Et le pire c’est que cela semble apaiser la
banshee. Cette Romeane cache décidément de sacrés talents.
Flavia continue son échange avec
la banshee et lui demande plus de précisions sur la guerre aux fées. Rosalija
ignore pourquoi Mihoval s’est attaqué aux fées, il ne lui avait rien dit, mais
elle est persuadé qu’il n’avait pas de mauvaises intentions. Tout ce malheur
est arrivé à cause de cette Ilinka qui a libéré un démon, lequel a blessé la
guerrière Cahirin. Les mages s’en sont ensuite pris à Mihoval en le capturant,
l’exécutant et le réduisant en cendres. Nous voici dont avertis, il y a du beau
monde en bas !
Chapitre 5 – A l’intérieur
Nous nous engageons donc
finalement dans le trou qui descend depuis l’entrée fracturée. Au passage des
runes, Flavia lâche un cri de douleur, alors que je suis à mon tour assailli de
l’angoisse irrépressible de ne pas trouver ma place dans la société, étant
métis entre deux cultures qui me rejettent chacune. Mais je me remémore que je
fais partie maintenant des patrouilleurs, qui sont ma nouvelle famille, et qui
m’accepte comme je suis. Je soupçonne encore une magie, car je ne suis
coutumier de ressasser comme cela ce type d’introspection futile.
Nous descendons enfin dans la
pièce. Il fait noir, aussi je demande à Tranquille d’allumer notre torche. Il
sera le porte-torche de la patrouille. Je sens qu’il est déjà heureux de ce
titre, même s’il est tout de même bien blafard depuis que nous sommes entrés.
Les murs de la pièce sont faits
de marbre fantôme, avec des incrustations dedans. Flavia ne peut s’empêcher de
regarder de plus près, comme si nous étions en exploration archéologique !
Elle nous dit qu’elle voit à l’intérieur, et revoit des images, de guerres, de
réunions familiales, mais sans qu’elle reconnaisse les protagonistes. Elle voit
aussi une scène avec des personne tirant une charrette transportant le corps
d’une notable, avec à ses côtés, une couronne et un collier. Nous comprenons
alors que ces images sont issues du passé, et nous révèlent que la princesse a
bien été enterrée ici quelque part. Flavia n’arrive plus à se détourner de ces
pierres, et il nous faut nous y mettre à plusieurs pour l’extirper de cette
attirance lugubre.
Nous commençons donc notre
exploration en direction de l’unique sortie en face de l’entrée. Elle débouche
sur un escalier en colimaçon, donnant lui-même sur une grande pièce ronde avec
six ouvertures de couloirs. Nous nous rendons compte que nos sens sont
perturbés, incapables de nous repérer. Les marques que nous laissons sur le sol
semblent s’effacer au bout d’un court instant. C’est alors que Flavia sacrifie
sa belle couverture, (peut-être un des cadeaux du mariage ?), pour la
détricoter et avoir ainsi un fil de fortune. Nous l’attachons à la sortie du
tumulus, et reprenons notre progression.
Nous prenons le premier couloir
de droite, qui s’avère être très long, puis se rétrécit à tel point que nous
devons marcher presque à quatre pattes. Nous trouvons les restes d’un corps,
probablement un pillard, qui avait tenté de faire une carte qu’il avait griffonnée
plusieurs fois, sans doute perdu qu’il était. Il n’avait pas de couverture,
lui ! Au fur et à mesure que nous progressons, des pierres apparentes et
coupantes sont de plus en plus nombreuses sur les parois. Cela ne semble pas
magique, aussi nous passons prudemment sans encombre. Cela n’a pas été le cas
de tout le monde, car nous retrouvons un autre corps de pillard, avec un
étendard en tissu, surement son butin.
Chapitre 6 – Les ennuis
commencent
Le couloir débouche enfin sur une
pièce à moitié éboulée. Deux caveaux de pierre sont au milieu de la pièce, avec
des guerriers comme gisants. Il faut passer au-dessus ces soldats de pierre,
pour atteindre la sortie de l’autre côté.
Nous demandons à Lydia de passer
la première car, de ce que nous nous souvenons, les Draugr n’étaient pas
hostiles à son égard. Elle passe effectivement sans problème. Puis c’est au
tour de Flavia. Mais sans doute parce que son regard est attiré par
l’architecture de ces caveaux, elle glisse et tombe sur un des gisants,
provoquant le réveil du draugr.
La voyant en danger, je me
précipite sur lui et lui assène un coup d’épée de feu, mais j’ai l’impression
que son armure est beaucoup plus résistante que celles des draugrs du dehors !
Flavia sort alors un fouet, mais alors qu’elle le fait claquer, le second
draugr le saisit et lui arrache des mains. Romeane arrive aussitôt et sort sa
rapière et, avec une élégance rare, transperce le draugr qui me faisait face,
avant de se prendre elle-même un coup d’épée dans la hanche. Flavie désarmée,
sort alors sa fronde et lance une pierre qui malheureusement n’atteint pas sa
cible (ni moi ouf). Je frappe à nouveau la créature, qui en retour riposte avec
son épée, et je dois m’interposer pour que Tranquille ne soit pas coupé en
deux. Romeane continue son attaque, mais ne parvient pas à reproduire l’exploit
et fait tomber son épée. De l’autre
côté, Livia protège Flavia des attaques pendant que je termine le premier
draugr qui s’écroule au sol. Flavia sort un second fouet, et fouette le draugr qui
sort alors un cri strident. C’est étonnant, ce fouet doit avoir des propriétés
spéciales, car nos coups n’avaient pas cet effet sur eux avant. Romeane se
saisit de l’épée du draugr mort pour la donner à Tranquille.
Livia tente de repousser le
dernier draugr contre le mur, bientôt aidée de Romeane. Dans la lutte, la
couverture que tenait Flavia prend feu, et dans un réflexe instinctif, Flavia
la repousse vers le draugr. Celui-ci l’esquive, aussi se retrouvent-ils tous
les deux enfouis dans la couverture enflammée. J’enlève la couverture de
Flavia, ce qui lui permet de se dégager, de lancer un coup de fouet, et de
l’achever.
Tranquille a eu le temps de
couper le fil de laine avant qu’il ne se consume, mais la couverture est
perdue. Heureusement, nous en avions d’autres, et nous pouvons continuer le
« fil de vie ».
Le calme revenu, chacun fait
l’examen de ses blessures et regarde les objets intéressants de la pièce.
Flavia peut maintenant bien ausculter les pierres, pendant que nous récupérons
des bijoux (valeur 20PO), et Romeane se saisit d’un javelot et d’une hachette.
Tranquille est soudain tout
excité. De peureux qu’il était au début, il devient maintenant gaillard et
(trop) sûr de lui, et je dois le raviser plusieurs fois pour qu’il se calme.
Maintenant que nous sommes dans
une pièce assez grande, nous pouvons déployer l’étendard qui s’avère être celui
de Cahirin. Flavia nous dit que sa valeur est probablement très élevée pour un
collectionneur (2000 PO).
Nous continuons notre progression
pour arriver dans une pièce avec quatre alcôves et deux caveaux. Les corps sont
apparemment des guerriers, similaires à ceux que nous avons croisés juste
avant. Nous traversons la pièce sans rien toucher, pour rejoindre la sortie qui
se trouve en face. Le couloir sinueux qui s’ensuit débouche sur une pièce
similaire, mais avec quatre alcôves, avec à l’intérieur, ce qui semble être des
mages. L’un d’entre eux tient dans ses mains une épée manifestement vibrante.
Flavia, surement a-t-elle lu cela dans les romans que les jeunes gens lisent
parfois, se dit que remplacer l’épée par une autre, fera que la créature ne se
rendra compte de rien… Le geste est pourtant mal ajusté, et elle se coupe
profondément en rattrapant l’épée. La bonne nouvelle c’est que l’épée coupe
bien ! L’autre bonne nouvelle, c’est que le squelette de mage ne se
réveille pas. Je dois avouer que cela me soulage, car je n’étais pas à l’aise
d’avoir à affronter quatre mages en même temps, tout ça pour une épée. Pour
autant, je reconnais bien volontiers que c’est une très belle lame, sur
laquelle il est d’ailleurs inscrit son nom : Svijecio.
Nous continuons notre progression
pour arriver sur un autre escalier en colimaçon, très grand, dans lequel nos
pas résonnent fortement. C’est là que nous nous rendons compte que le spectre
n’est plus avec nous depuis longtemps. Dans le feu de l’action, nous l’avions
tous oubliée…
Chapitre 7 – Cahirin
Dans l’escalier, trois passages
s’offrent à nous. Nous commençons par celui qui se situe le plus près de la
surface. Il débouche sur un long couloir au milieu duquel nous trouvons un
draugr errant. Il ne semble pas nous voir, ni même détecter notre présence.
Nous passons donc en longeant le mur, sans le toucher. Nous arrivons alors dans
une petite pièce carrée, sans aucune autre sortie. En son milieu, se trouve un
gros sarcophage, d’un guerrier vikangr, avec la plaque de dessus légèrement
ouverte. Il a été manifestement ouvert puis mal refermé.
On peut lire sur la stèle
« ici repose celle que le monde doit oublier mais dont les actes ne
doivent jamais être oubliés ». Nous comprenons qu’il doit s’agir de
Cahirin.
J’essaye de pousser la plaque à
l’aide d’une épée, sans toucher le sarcophage. Mais à chaque tentative, je sens
une douleur insupportable m’assaillir. Je finis par faire tomber la plaque
bruyamment sur le sol, pour découvrir le cadavre d’une guerrière vikangr aux
cheveux blancs, et avec deux épées rouges aux mains. Nous la regardons, lorsque
soudain elle ouvre les yeux et fixe immédiatement Romeane, probablement à cause
de son origine féérique. Elle tente de se lever telle une furie, mais d’un
réflexe, je la repousse au fond de son cercueil. Profitant de l’instant de
flottement, Flavia lui subtilise une de ses épées et lui fait tomber la
deuxième, que Romeane parvient à ramasser. Preuve de son bon cœur, et malgré ce
qu’elle sait de l’histoire de cette guerrière, Romeane tente encore une fois de
faire régner l’amour et la concorde : elle lui crie « on veut
seulement discuter ! ». Mais la guerrière ne semble pas décidée à la
même chose, et m’assène un coup avec ses mains alors que j’enfonçais la
nouvelle épée dans son poitrail. Flavia sort alors son fouet qui s’enroule
autour du coup de la guerrière, et d’un coup sec, brise sa nuque. La guerrière
se désagrège en poussière.
Nous reprenons tous notre souffle
après cette bataille acharnée, et nous soignons nos blessures. C’est alors que
nous remarquons la magnifique armure en mithril que portait Cahirin. Elle ne
semble pouvoir être portée que par des vikangrs. Je m’en équipe, et remarque
que je ne suis pas gêné par le poids de cette armure. Je ne sais pas si je
pourrai porter cette armure après cette expédition, mais en attendant elle me
va à ravir !
Nous trouvons aussi deux épées,
dont une, semble ressembler à celle que nous avons trouvée précédemment, mais
un peu abimée (20PO et 1000 PO).
Aux murs, des broderies retracent
l’histoire de cette guerrière. Nous récupérons ces tentures pour les examiner
plus tard à la Traverse.
Nous rebroussons chemin pour
prendre le deuxième passage du couloir en colimaçon.
Chapitre 8 - Viggo ?
Un couloir assez court nous amène
dans une pièce vide sans autre sortie. Au fond, un trou au sol a été comblé par
des morceaux de marbre fantôme. C’est alors que nous remarquons qu’il fait
froid dans cette pièce. Puis, semblant venir de sous le trou, un petit
gémissement se fait entendre. Un gémissant d’enfant qui crie « à l’aide !
», alors que nous voyons des petits doigts au milieu des gravats. Flavia se
concentre mais ne trouve pas de piège, pendant que Lydia s’écrie qu’il s’agit
surement de son petit frère. Nous sommes tous surpris car nous ne souvenions
pas qu’il était plus jeune qu’elle, mais nous ne nous attardons pas à cela.
Nous déblayons les cailloux en
prévenant bien Lydia qu’elle ne doit pas s’attendre à trouver son frère vivant.
Ce faisant, nous sentons que du métal se brise, ce qui nous voyons ensuite être
des chaines. Alors que le trou est
déblayé, un petit garçon se jette au cou de Lydia en lui disant « Lydia,
tu es revenue pour moi ! » et ils se serrent dans le bras. Je ne sais pas
quoi penser, car je sais qu’il ne peut être vivant, et, même s’il n’est pas
hostile maintenant, il n’est pour autant pas exclu que nous devrons le
« pacifier » plus tard. Après les premières effusions terminées, nous
voulons l’interroger sur les circonstances de son emprisonnement. Ses réponses
sont évasives, et tout ce que nous parvenons à obtenir de lui c’est qu’il veut
sortir, puis il se met à pleurer. Lydia dit alors qu’il faut absolument le
laisser sortir, mais je parviens à calmer Lydia – cette fois-ci grâce à la
magie que j’ai apprise du livre de van Helsen. Romeane ne pourra plus dire que
je l’ai battue !
Soudain le petit garçon se met à
courir en direction de la sortie, et c’est là que nous comprenons qu’il n’est
peut-être pas ce qu’il parait être, et plutôt le fameux démon dont parlait la
légende. Le laisser partir, et potentiellement sortir du tumulus, serait trop
grave pour la région. Flavia sort son fouet pour essayer d’attraper l’enfant, mais
rate et fouette à la place sa sœur ! Lydia est blessée, mais s’excuse de
son attitude expliquant qu’elle devait avoir été possédée car il ne s’agit plus
de son frère.
Je me mets à courir à la
poursuite de l’enfant pour le rattraper, retraversant le couloir au draugr errant,
qui semble commencer à se réveiller. Je parviens à rattraper l’enfant alors qu’il
fait volte-face dans la salle des mages.
Pendant ce temps, les autres
membres du groupe se dépêchent d’arriver mais la course est physiquement
éprouvante. Ils croisent le draugr au niveau de l’escalier en colimaçon. Flavia
d’un coup de fouet le désarme, et alors qu’il se jette sur elles, elles
esquivent et le précipitent dans les escaliers.
Toujours face à l’enfant,
celui-ci bondit d’un coup sur moi, et je n’ai que le temps de faire un signe
pour le calmer. Cela semble lui faire un effet, mais je n’ai pas envie
d’engager le combat seul contre lui au milieu de ces quatre mages, donc je
recule. Il m’attaque, mais j’esquive en
dehors de la pièce. Il fait alors demi-tour et reprend sa course vers la
sortie. Je le poursuis aussitôt jusqu’à la pièce aux éboulis, où il grimpe au
plafond. C’est à ce moment que Romeane arrive avec Lydia, et plus tard Flavia
toute essoufflée.
Voyant maintenant clairement que
j’ai affaire à un démon, je me souviens de ce que j’ai lu dans le livre, à
savoir que s’il a pris possession du corps d’un enfant, il est capable de
changer d’enveloppe terrestre, même après avoir été tué. Il faudra procéder à
un rite rapidement après sa mort pour éviter qu’il ne reprenne possession de
quelqu’un d’autre. Mais encore faut-il d’abord le tuer, ce qui n’est pas encore
fait !
Je lui assène un coup de l’épée magique,
ce qui le fait hurler, mais sa réplique est fatale pour Tranquille, que je
n’arrive pas à protéger assez vite. Le pauvre garçon tombe comme une masse.
Romeane lance à son tour sa hachette que le démon saisit au passage et éclate dans sa fureur, le brisant en deux.
La rage de voir mon pauvre écuyer
s’écrouler m’a donné la force pour décapiter la tête de l’immondice avec mon
épée. Je me précipite vers Tranquille mais il est trop tard, aucune médecine ne
pourra le sauver maintenant.
Nous procédons immédiatement au
rituel pour bloquer le démon, et rendre tout transfert impossible. Flavia
enrobe sa tête de son fouet magique, nous traçons un cercle, y déposant les
ingrédients nécessaires, et le rituel peut commencer. De ce qu’il nous semble,
il réussit, car tout son corps et sa tête se consument pour être réduits en cendres.
Nous pouvons maintenant nous
reposer quelques heures, le temps de récupérer des forces. L’endroit a l’air
suffisant sécurisé pour ne pas être dérangés.
Lorsque nous repartons, nous
estimons être environ le matin du deuxième jour, quoique ce soit toujours un
peu difficile à déterminer, sans repère astrologique.
Chapitre 9 – Et de trois !
Nous reprenons notre progression,
pour prendre le troisième passage de l’escalier en colimaçon. Il est suivi d’un
très long couloir qui nous parait interminable. Alors que sa largeur
s’agrandit, nous voyons des fantômes rodant à l’intérieur. Ils sont sensibles
aux émotions, donc Romeane calme Lydia, et nous parvenons à passer sans
encombre. Plus loin, un draugr sans
jambe rampe et se dirige vers nous. Je propose à Romeane de l’achever, pensant
lui faire plaisir, mais elle ne le veut pas. Décidément, je ne comprends rien
aux femmes… Je me mets donc à le faire, mais j’étais manifestement contrarié
suite au refus de Romeane, et rate mon coup sur une cible pourtant facile. Le
draugr me mord le mollet, ce qui sera sa dernière action, dans ce bas monde
avant que je ne lui écrase la tête de ma botte.
Le couloir enfin débouche sur une
petite chambre sans autre issue. Un sarcophage, ouvert, trône au centre de la
pièce, avec, de part et d’autre de celui-ci, deux cadavres de pillards contre
les murs. Leurs armures semblent comprimées, comme s’ils avaient été projetés
par une violente explosion depuis la zone du sarcophage. Un collier est au sol.
Avant même que je puisse lui dire de ne pas avancer, Flavia se précipite sur le
collier pour s’en emparer. Elle parvient cependant à comprendre que ce collier,
qui avait été offert par un ambassadeur de l’Eressien à la princesse, l’avait
été dans le but de l’affaiblir. Malgré cela, elle ne semble pas pouvoir éviter
l’attraction, et fait mine de se l’accrocher au cou. La voyant désespérément tenter
de résister, je l’aide à s’arracher de son emprise.
Une fois ce risque écarté, nous
regardons en direction du sarcophage, mais aucun bruit n’en sort. Nous apercevons dedans une momie allongée bien
conservée, portant une couronne blanche. C’est alors que la momie se redresse d’un
coup, et commence à sortir. Flavia lui tend le collier dans l’espoir qu’elle le
prenne et s’affaiblisse. Mais son rictus nous fait comprendre qu’elle n’est pas
dupe, et connait ses propriétés. Flavia fait alors claquer son fouet pour
arracher la couronne, qui est cependant trop bien accrochée. Le coup néanmoins
déstabilise l’équilibre de la momie, pendant que Romeane la frappe avec l’aide
de son amulette de Solacre. Je profite qu’elle soit occupée par mes deux coéquipière
pour lui apposer un signe de tranquillité et l’immobiliser pour un court
instant. Nous avons alors tous l’occasion de la frapper sans qu’elle ne puisse réagir.
Dans un déluge de fouet, de pierres de frondes et de coups d’épées, la momie
vacille, et se réduit en cendres. Le coup de grâce est porté par Flavia, qui d’un
coup de fouet elliptique, lui arrache la couronne de la tête avant qu’elle ne
retombe sur le sol. Je ne sais pas pourquoi, mais à cet instant précis, j’éprouve
un sentiment de compassion pour Uriel Croc-d’Argent. Il va avoir fort à faire
avec une femme qui maitrise aussi bien le fouet…
Le calme revenu, notre regard se
tourne vers les tapisseries qui ornent cette pièce. On y voit deux femmes, dont
une plus âgée que l’autre. Les deux ont l’air très liées l’une à l’autre. Sur
une second scène, on voit la femme, Ilanka probablement, s’interposer entre Mihoval
et Kahirin, mais en vain. Sur une autre scène, elle a une aura autour d’elle,
venant de sa couronne, d’où un démon semble invoqué, au milieu d’un paysage
particulièrement féérique. Le gigantesque démon est alors envoyé sur les ordres
d’Ilanka, mais une autre scène montre Ilanka, triste, aux pieds de Kahirin
blessée. Sur les deux dernières scènes, on découvre Ilanka prisonnière et
condamnée à mort, puis enterrée avec l’ensemble de ses soldats.
Nous comprenons de cette fresque
macabre que l’ « époux » d’Ilanka était en fait la guerrière Kahirin.
En fait, plutôt, c’est ce que m’expliquent Flavia et Romeane, car je dois
avouer que je n’ai rien compris de ce trio infernal – surtout avec la banshee
qui recherche Mihoval. De toute façon, en ce qui me concerne, l’important c’est
de les réduire tous en cendres.
Nous emportons les tentures, la
couronne et le collier, puis reprenons notre exploration. Il n’en reste plus qu’un
– pour ceux qui ont suivi l’histoire.
Chapitre 10 – Et de quatre !
Après avoir marché dans les
couloirs pendant au moins plusieurs heures, nous découvrons un corps de femme recroquevillée,
aux longs cheveux blancs. Il doit s’agir du corps physique de la banshee, qui
serait morte d’épuisement ou de soif.
Progressant toujours plus profond,
nous débouchons sur un cul-de-sac. Lorsque nous nous approchons du mur, nous nous
rendons compte qu’il s’agit d’une illusion, et que le couloir continue en fait.
Nous tous le voyons, sauf Flavia ! L’intellectuelle de notre équipée ne
parvient pas à comprendre – elle est une scientifique, et se refuse à douter de
ce que ses yeux voient. Nous essayons de la persuader, puis de lui bander les
yeux pour la faire franchir l’obstacle mental, mais rien n’y fait, elle repart
en courant dans le couloir. Nous voyons que cela ne fait que lui infliger des
dégâts psychiques, donc nous décidons de la laisser et d’aller seuls, au moins
voir ce qu’il y a de l’autre côté. Et c’est pour découvrir une petite pièce, au
milieu de laquelle est déposée une petite urne en terre cuite posée sur une
petite table. Elle est scellée à la cire, avec une inscription dessus en
vikangr « cendres de Mihoval qui voulait tuer les fées ». Nous comprenons alors que nous avons toutes
les pièces du puzzle en main. Nous revenons sur nos pas rechercher la banshee,
et non sans mal, parvenons à la convaincre de venir nous suivre pour rejoindre
l’endroit où nous avons regroupé son corps, et les cendres de son aimé. Les deus réunis pour l'éternité, nous pouvons terminer le rite qui lui permettra de reposer en paix.
Nous avons alors vu la banshee s’avancer
lentement, et d’un visage apaisé et soulagé, s’évaporer pour disparaitre. Je crois
que j’ai surpris à ce moment-là, une larme à l’œil de Romeane, qui devait être
émue par cette manifestation de l’Amour. Comme quoi, elle a peut-être raison, l’amour
est plus fort que la haine : en effet, elle s’est émue d’une histoire d’amour
d’un adversaire implacable de sa race !
Chapitre 11 – Epilogue
Ce dernier accomplissement
terminé, nous ne cherchons pas à continuer l’exploration des autres zones. Sans
nous concerter, nous avons tous une envie irrépressible de ressortir de ces
couloirs souterrains.
Flavia, très choquée et
affaiblie, devra probablement se reposer très longtemps pour digérer cette
expérience. Les scientifiques, femmes au demeurant, ne devraient pas faire ce
type d’expédition. Je dois cependant reconnaitre qu’elle a démontré une
expertise et adresse sans égal, et que sans elle, nous n’y serions pas parvenus.
Mais tout de même…
Romeane a fait preuve de beaucoup
de courage encore. A aucun moment, elle n’a faibli, contrairement à ce qu’elle
semble vouloir dire, ou penser, elle est d’une robustesse et d’une force d’âme
que peu d’hommes ont. Je suppose que sa seule faille se trouve dans son amour
blessé de jeunesse, et que pour cette raison, elle se carapaçonne d’une armure émotionnelle.
Je n’ai pas encore trouvé comment la soulager de ses tourments du passé, mais j’ai
déjà au moins identifié ce que je crois être sa fragilité.
Quant à moi, pour la première
fois, je n’ai pas craqué. Je prends cela comme un signe que je m’endurcis. J’ai
appris beaucoup de mon histoire de vikangr en venant ici, j’ai pu utiliser des
armures et armes que je n’aurais jamais espérées. Mais tout ceci ne me console
pas de la perte de Tranquille. Cette victoire est amère, car je me sens fautif
de ce qu’il lui est arrivé. Il serait encore vivant, si je ne l’avais pas embauché
et entrainé avec moi. C’est ma vanité qui m’a fait vouloir un suivant, pour
faire comme les nobles que je côtoie. Je me fais le serment de ne plus
recommencer à mettre la vie d’autrui en danger par ma faute, et d’expier mon
orgueil. Je garderai avec moi, en souvenir de lui, la petite masse et la torche
éteinte, les deux derniers objets qu’il tenait avant de mourir. Nous ramenons bien
entendu son corps à la Traverse pour lui donner une sépulture digne de sa noblesse
de cœur.
Lorsque nous sortons du tumulus,
nous scellons à nouveau de la pierre qui avait été enlevée par Lydia, puis
demandons à Lydia si elle veut rentrer chez elle, ou bien à la Traverse. Elle
dit qu’elle n’a plus rien à faire à Ronceloup, surtout que son violeur y est
toujours, et que sa vie maintenant est d’accompagner les Patrouilleurs.
Chapitre 12 – Tic Tac
C’est alors que nous nous rendons
compte que notre exploration a été beaucoup plus longue que nous pensions. La
notion du temps est complètement différente en souterrain. Je me dis qu’il
faudra bien un jour qu’un savant invente une machine qui puisse indiquer l’heure
en-dessous comme au-dessus de la terre. Mais en attendant, il est presque deux heures de l'après-midi, de la troisième journée, et il ne reste que dix heures pour
parcourir la distance qui nous sépare de la Traverse. Malgré son état d'épuisement, Flavia doit parcourir cette distance à cheval le plus vite possible. Ce serait en effet
une catastrophe qu’elle ne soit pas dans le lit conjugal avant minuit, sous
peine de nullité de son mariage. Avec l'aide de ses compagnons, elle parvient heureusement à franchir le seuil de sa maison quelques minutes avant que les douze coups de minuit ne résonnent, pour retrouver un Uriel qui se faisait un sang d'encre.
C’est ainsi donc que tout revint dans
l’ordre, et que nous pûmes rentrer chez nous et profiter d’un repos mérité. Le
lendemain matin, on fit une belle cérémonie pour Tranquille, mais aucun d’entre
nous n’eut la force de dire un mot sur les circonstances de sa mort. La seule
éloge funèbre qui me vint à l’esprit quand ce fut à mon tour de parler fut :
« Ce fut un vaillant soldat, tombé avec honneur, pour protéger les siens ! ».