Née dans le mauvais corps, la mauvaise famille, la mauvaise vie, Louisa a claqué la porte de ses bourges de parents à 15 ans pour ne plus jamais y remettre les pieds. De squat en squat, de cellule de dégrisement en petits vols à la tire, de manifs en communautés auto-gérées, elle a appris à survivre dans la rue, parfois seule, parfois accompagnée d'autres marginaux, et a construit son identité sur sa différence et son militantisme. Si elle a frôlé la mort à plusieurs reprises, les personnes comme elles n'étant bien vues nulle part dans ces années là à Chicago, son espérance de vie s'est largement agrandie quand elle a rencontré la femme pour laquelle elle a accepté de quitter la rue et de se ranger : Pilar Morales. Par amour, elle trouve un travail dans un café associatif, commence à écrire des zines, des nouvelles, et commence même un roman. Elle prend le nom de celle qu'elle appelle "sa femme", même si leur mariage est impossible, et toutes deux s'installent dans le petit appartement rempli de plantes de Pilar. Mais tout ça, c'était avant ce certain soir... Ce soir où tout a changé.
Louisa est une femme trans qui a passé les 30 ans. Tatouée et percée un peu partout, elle change de couleur de cheveux plus souvent que de vêtements, et ne se sépare surtout jamais de sa vieille veste en cuir pleine de pins qu'elle traine depuis ses 15 ans et son départ de chez elle. Elle essaye d'en imposer malgré sa faible constitution, mais sa taille moyenne et sa finesse lui permettent surtout de fuir et de se cacher que gagner face à des opposants - ce qui l'empêche pas de chercher la bagarre quand il le faut, puisqu'elle a appris dans la rue à faire des forces de ses faiblesses, seul moyen de survivre.