1. Journals

(E10) Les tonneaux de la peur

À ceux présents et à venir, salut !

Sous le mandat de la Liberté, je me présente ici comme Bartok - Sac à puces, héraut de la résistance, conteur des séries.


Or, donc, de prime et comme chacun et chacune sait, mes camarades avaient fortuitement découvert des souterrains à Eaux-Vives et la présence à l’intérieur d’une autre résistance. Des fidèles de Galahan, ancienne divinité royale, espéraient toujours son retour et luttaient férocement contre l’Ennemi. Nous leur avions promis du poison pour qu’ils évitent d’attirer l’attention sur Eaux-Vives par une action trop violente et il était maintenant d’honorer notre parole.

Notez que l’idée de fournir ce qui avait failli nous tuer dans ma précédente mission ne manquait pas de sel, mais plus les épreuves se cumulaient et plus je m'enhardissais. Au prix, hélas, de bien des innocences.

Avec l’austère Trysselia et le loquace Narli (il est parfois difficile, pour quelqu’un d’aussi sobre que moi, d’être emmené dans les interminables arguments des autres gnomes ! Cela me rappelle les échanges continus dans ma chambrée d’apprentis, où je devais supporter les jacassements des autres pendant des heures. On est décidément victime de ses qualités.) nous préparâmes un plan.

Je commençais par lire le journal ramené du repère des Galahanites par Trysselia, mes camarades sachant difficilement lire autre chose que leurs propres noms. On y apprenait la lente fanatisation des membres du culte et leur mode d’action, passant d’une région à une autre pour y semer le chaos à chaque fois - ce qui ne faisait que confirmer certaines de nos inquiétudes.

Nous nous mîmes ensuite en route : Trysselia et moi nous occupions de transporter les tonneaux, alors que le pittoresque Narli nous ouvrait la route pour nous rendre à l’entrée des souterrains.

Hélas la maison en ruines où elle se trouvait était maintenant en travaux. Narli essaya en vain de convaincre les ouvriers qu’il avait racheté la maison, mais elle appartenait à la famille Eaux-Vives et ne fit au final que passer pour un pigeon escroqué par un vendeur félon. Après avoir inventé une histoire avec une femme fictive il revint vers nous pour prendre conseil.

Nous convînmes finalement de revenir une fois la nuit tombée. Reprenant mon rôle d’amuseur public je m'installai non loin pour répéter l’histoire d’Arnulf le borgne à quelques enfants et passants. Quand le chantier fut abandonné je m’empressai de prévenir mes camarades que la voie était libre. Ils avaient baguenaudé pendant ce temps, et appris que l’arène serait bientôt le lieu de nombreux combats et jeux : peut être pour nous l’occasion d’agir ailleurs ou de participer aux combats.

Notre affaire nous attendait toujours, et nous pûmes enfin rentrer dans les souterrains. Remontant par quelque cave abandonnée, Tryssia émergea dans le sanctuaire même de ces fanatiques. Lofir, leur paladin en armure, était justement en train de prier. Il vint à notre rencontre et nous échangeâmes avec ce triste sire. Il voulait continuer de nouveaux empoisonnements, en faire en continu, et prit ombrage de nos remarques : la filière finirait par être identifiée et alors Eaux-Vives serait investie. Peut être comprit-il notre inquiétude, mais je ne saurai en jurer, Narli et Trysselia étant tout aussi inquiets de la situation.

Soulagé d’en avoir fini avec lui, nous repartîmes pour découvrir que quelqu’un rodait dans la maison en ruines où se trouvait l’entrée des souterrains. Trysselia partit à sa poursuite mais tomba grossièrement depuis l’échelle - de grandes jambes ne sont guère pratiques ! Mais Narli fut plus efficace et nous rattrapâmes ce qui était un gamin, à vrai un halfling que Narli avait transporté en esclavage auprès de nouveaux maîtres, si je comprends bien.

Il ne se portait pas trop mal, et les “Grotem”, sa famille, lui faisait rechercher des livres qui leur étaient destinés. Cette puissante maisonnée d’Eaux-Vives était donc dissidente à sa façon…

Je proposai au petit, Edwin, de lui apprendre à lire et écrire, et lui donner une pièce de cuivre pour son mal. J’espère que je pourrai le revoir, l’aider un peu, et en apprendre un peu plus sur cette famille de gnomes, peut être des alliés potentiels.

Cela fut vu et entendu, et cela est maintenant écrit.

Bartok.

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