Cette lettre a été confiée aux relayeurs peu avant que l'équipe passe derrière les lignes ennemies, et est arrivée dans les mains de la commandeur quelques heures plus tard. La missive jointe à ce dossier est une copie de ma main, aussi fidèle que possible à l'original.
Servius
Comma Filia,
J’ai pu réaliser un survol discret
de l’armée d’Urza, et Avok s’est renseigné auprès des gobelins déserteurs.
Voici les informations que nous avons pu obtenir.
Nous avons une meilleure idée de la
composition de ce groupe :
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L’armée principale est
surtout composée d'orques, de quelques ogres arrivés récemment.
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Ils ont des montures, surtout
des wargs et quelques griffons.
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Les gobelins ne participent
pas à l’assaut frontal, mais se sont plutôt dispersés dans les environs.
-
Il y a des gobelours assez
discrets mais qui ne plaisantent pas. Difficile de savoir où ils se trouvent.
Les gobelins déserteurs ont entendu
également des rumeurs, mais n’ont pas pu voir si c’était vrai. Je rajoute ces
informations au cas où, mais prenez-les avec un grain de sel : l’armée aurait
également des mutants, et une armée de sangliers géants du Bois des Eperviers.
Nous n'avons pas eu d'informations sur la présence ou non de minotaures.
Selon eux, toujours, il n’y a ni
dragon, ni aigle géant, ni monstre, ni guenaude dans les rangs d’Urza. Je n'en
ai pas vu non plus lors de mon repérage.
D’autres tribus ont quitté l’armée
avant l’assaut à Eperive : le changement d’objectif d’Urza n’a pas plu à
tout le monde. Les kobolds de l’Ecaille de sang, maltraités par les orques,
sont partis à l’ouest, s’installer dans les Mont-Bris (une raison de plus de
penser qu'Urza n'a pas de dragon à ses côtés). Des centaures sont partis vers
le sud.
Nous avons appris un détail qui, je
pense, vous plaira : les femmes dirigent dans cette tribu.
Urza est entourée de sept puissantes
astrologues, nommées les Sept Plumes. Elles sont issues de différents peuples,
possiblement toutes albinos, et semblent au cœur d’un culte nommé les Enfants
de Sylve-Plume.
Nous avons également identifié
quelques personnages importants :
-
Vered, un puissant chef de
guerre orque (Tribu des Briseurs d'os) particulièrement viriliste. Il s'agace
de la prise de pouvoir des femmes au sein de l'armée et veut rétablir les
hommes au pouvoir. Il serait prêt à tout pour prendre la place d'Urza, et les
fées s'attendent à un coup d'éclat violent de sa part. On le dit capable de
fendre la terre en deux, et les rumeurs disent que sa hache est magique.
-
Zeta, une demi-orque
œil-de-loup.
-
Sobel, la chef des Ailes de Givres (les Monteurs de
Griffons)
-
Slert, dont Avok vous a déjà
parlé, même s’il semble avoir bien changé et possède une magie puissante liée
aux racines et à la forêt. Chef de la tribu des Ronces Noires, il est admiré
par la plupart des gobelins.
Les fées sont séparées en trois
groupes distincts, quatre si on compte les gobelins dispersés entre ces
groupes :
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Un ancien campement en
bordure de Bois aux Cerfs. Ils y ont visiblement passé un moment, probablement
au moment de la tempête de cendres. Il n’y a que peu de mouvement là-bas.
-
Un camp de commandement à
deux heures d’Eperive, caché par les collines et protégé par une falaise et une
palissade. Un ancien cercle de pierre chevaucheur s’y trouve, lié à la terre.
Je crains qu’ils ne tente une invocation d’élémentaires, ou autre rituel
magique pour les aider au combat.
-
L’armée commence à avancer
vers le Nord, très bien organisée. La première vague arrivera au milieu de la
nuit.
Difficile de savoir qui se trouve à
quel endroit. Les griffons sont repérables, et ne semblent pas encore partis.
Je n’ai pas non plus vu Urza en première ligne – elle est probablement dans le
camp de commandement.
Nous partons dès que possible, avec
Roméane et M1K3 que nous avons interceptés entre Eperive et l’armée des fées.
Eux aussi souhaitaient trouver une manière d’arrêter les combats, et nous avons
décidé d'unir nos forces.
Notre objectif est d’aller d’abord
voir les gobelins. La tribu d’Avok s’y trouve, et nous espérons pouvoir
utiliser son lien avec eux pour les empêcher de combattre. Nous tenterons la
négociation, mais dans le pire des cas, Avok devra finir son duel.
Une fois cela fait, nous nous
rendrons au camp de commandement. Nous nous infiltrerons et y chercherons des
informations, puis tenteront de convaincre certains lieutenants, voire Urza
elle-même, de rappeler leurs troupes. Je vous en prie, si nous y parvenons,
même si le combat a déjà commencé… laissez-les partir.
Si cela n’est pas possible, nous
saboterons ce que nous pouvons avant de partir. Vered a ma préférence, j’ai peu
de patience pour ces hommes qui se croient supérieurs aux femmes, mais je doute
que nous ayons le luxe de choisir nos cibles. Si vous le croisez, donnez-lui
une bonne leçon, voulez-vous ?
Certaines choses ne collent pas,
Filia. L’avant-garde avance en rang alignés, au pas. Je vous ai vu entraîner
votre garde pour marcher ainsi, cela prend du temps et des efforts. Les orques
sont organisés et disciplinés, de bons guerriers, mais ils ne marchent pas
comme la Légion impériale. Le compagnon d’Urza nous a dit qu’elle avait changé,
et le symbole qu’elle adopte ressemble plus à une vision impériale de
l’histoire qu’aux légendes féériques.
Nous sommes presque certains qu’elle
est manipulée. Par la Guenaude au nord du mur, Grendel, par l’Octogone, le
Culte des Monstres, ou d’autres forces, je n’en suis pas certaine. Mais il
s’agit d’une de nos pistes pour stopper cette guerre idiote.
Les gobelins déserteurs ont aussi
parlé d’une prophétie qui parle d’un cataclysme, empêché par les
« descendant de Sylve-Plume » : Urza et les Sept Plumes semblent
persuadée qu’il s’agisse d’eux. Je hais les prophéties, mais même moi je ne
peux ignorer le point commun entre celle-ci, la Troisième descente, et les
mises en garde de Fennore Yetar Asgaut Thorvald d'Aze et de Taranis.
« Le monde part en
couille » comme a résumé Avok. Et c’est le moment de s’unir, pas de se
déchirer.
Je sais que vous souhaitez la gloire
et la renommée, Filia, et je le comprends. Urza et de nombreuses fées veulent
certainement la même chose. Mais il y a d’autres moyens, de meilleurs moyens,
de l’obtenir que par la guerre.
Je crains que J’espère que
nous pourrons les convaincre. Et que vous les laisserez partir.
Je ne tiens pas l'ignorance pour une vertu ni la vérité pour un
acquis.
Amy
PS : Roméane me demande d'ajouter la
conclusion suivante : "je chéris nos moments de tendresse en ces heures
sombres." Je n'ai pas son expansion, mais faites attention à vous, Filia,
ainsi qu'à celles et ceux qui se battent à vos côtés.