1. Journals

(E03) La Vieille Ferme

Trysselia rejoint un embryon de résistance à Eau-Vive et est chargée de retrouver Raihann Al-saphir, un messager Sarcoséen qui aurait dû arriver dix jours plus tôt. Elle part avec deux compagnons, Paonia Fleurdorage, une druidesse halfeline et un cavalier gnome nommé Gabbnit Poing-de-Pierre, à la ferme du vieux Jeff où le messager a fait étape. Après avoir réussi à obtenir quelques informations de Jeff et de son fils, ils découvrent des traces d’un ours et des restes d’un campement abandonné.

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Récit

Journal de Trysselia - Extraits

Journal de moi-même.

Date, je sais pas. Faudra que je pense à demander.


Je tiens ces notes comme témoignage de nos succès et nos erreurs, afin qu’en cas de destin funeste, d’autres continuent ce qu’on a commencé.

Ça fait bizarre de tenir un journal. J’ai l’impression d’être une de ces gamines bourgeoises qui n’ont rien vécu de la vie et qui attendent le prince charmant en noircissant leurs pages de futilités. J’espère que ces quelques lignes seront plus utiles.


Fin de la première mission. Rien de très compliqué, mais la malchance a fait que ça aurait pu très très mal tourner. Je pense qu’on va être encore un peu secoués quelques jours, mais il faudra bien que ça aille. Je vais reprendre depuis le début, ça sera plus clair.


Je suis arrivée il y a peu à Eau-Vive. Quand j’ai atterri - un peu par hasard - au Promontoire de Baden, j’ai intégré la résistance. Par lassitude de la brutalité des orcs, par agacement des règles plus restrictives les unes que les autres, et aussi un peu pour sortir de cette errance sans but. Entrer dans une communauté que j’espère fraternelle. En tout cas soudée par un même objectif.

Au bout de quelque temps, on m’a proposé de rejoindre l’embryon de cellule qui se développait à Eau-Vive, n’ayant pas particulièrement d’attaches au Promontoire. J’ai tout de suite accepté. De toute façon, la ville était un peu trop grosse pour moi. Trop de gens, trop de risques.


Eau-Vive est située au sud-est du Promontoire, plus à l’intérieur des terres. La discipline y est beaucoup plus lâche, ça surprend. Sur place, la résistance n’est effectivement pas encore très développée. Mais on sent que ça va venir. Elle s’est déjà dégotée une place-forte plutôt sympathique, un manoir appartenant à un certain Illuri Terzen, un sorcier qui dirigeait la résistance locale avant qu’il ne disparaisse (Manoir de Terzen). Idéalement placé, le manoir permet de sortir rapidement à l’est de la ville, sans passer par les portes principales, via un passage secret fort commode.


Après quelques jours d’acclimatation, un gnome du nom de Romjart est venu me trouver. Il voudrait qu’avec 2 autres résistants nous allions à la recherche d’un messager Sarcoséen nommé Raihann Al-saphir, qui aurait dû arriver il y a 10 jours. Il pourrait avoir fait étape à La ferme du vieux Jeff.

Mes compagnons et moi nous mettons rapidement en route après discussion d’un plan d’action que nous n’avons de toute façon pas appliqué. Ils ont l’air sympas, pour autant que je sache en juger. Il y a Paonia Fleurdorage, la druidesse halfeline, et Gabbnit Poing-de-Pierre, le cavalier gnome. Un drôle de spectacle. J’ai vraiment l’impression d’être une grande perche au milieu de ces deux-là.


Nous nous mettons rapidement d’accord sur la marche à suivre : c’est par la route que nous irons. Après une nuit de campement, nous arrivons enfin à la ferme indiquée. C’est une simple bâtisse tout de même entourée d’une palissade en bois. Elle est “gardée” par un vieux bonhomme et un chien, autant dire personne. On essaie de soutirer quelques renseignements au vieil homme, mais nous nous apercevons bien vite qu’il est la bonne personne à qui s’adresser si on a besoin de rien. Seule information utile, son fils et sa belle-fille reviendront prochainement des champs.

Nous les attendons, espérant qu’ils nous apprendront plus de choses que le vieux. "P'tiot Jeff," comme il se nomme lui-même, est guère plus utile que son père, car beaucoup moins loquace. Il commence par nous dire qu’il ne connaît pas celui qu’on cherche, mais la réponse semblait prête avant la fin de la question. Paonia réussit à le rassurer et lui faire cracher l’information qu’il nous fallait : le sarcoséen est bien passé ici 4 jours plus tôt, à pied et vivant. Il était pressé, il ne s’est pas arrêté et est reparti en direction d’Eau-Vive. Nous remercions “P'tiot Jeff” et le gratifions d’une pièce, lui assurant que nous ne lui attirerons pas d’ennuis, et en espérant qu’il en soit de même de son côté.


Après quelques recherches dans les environs, nous finissons par repérer quelques traces d’un ours. En les suivant, nous tombons sur les restes d’un campement quitté précipitamment : un repas non terminé, une tente encore montée, des vêtements de voyage, un feu non déblayé… La nuit tombant, nous profitons du lieu pour nous reposer. Paonia, qui montait la garde, entend un ours rôder dans les environs. Faisant fi de toute prudence, elle décida alors d’aller lui parler. Elle fit bien, puisqu’elle appris alors que l’ours avait bien récemment dévoré un humain, et dont les restes se trouvent dans sa tanière. Voilà donc notre objectif du lendemain, une fois nos provisions refaites.


C’est là que la chance nous a quittés. Après une chasse ma foi fort plaisante, avec un castor comme prise de choix, j’ai voulu préparer la peau de l’animal pour en tirer quelques pièces à Eau-Vive. Un geste mal assuré me laissa avec une large entaille sur tout l’avant-bras. Puis, à proximité de la tanière de l’ours, alors que nous étions d’accord sur un plan d’action simple mais efficace, Paonia s’est retrouvée à faire une crise assez étonnante qui a énervé l’ours avec lequel elle était censée parler. Celui-ci s’est alors dressé sur ses pattes arrières et, d’un coup de griffes rageur, lui a tranché l’oreille, la projetant plusieurs mètres plus loin et mettant Paonia  hors combat. Gabbnit , devant initialement profiter de la diversion pour aller fouiller la tanière, revint sur ses pas flécher l’ours. Je l'assistais alors avec fébrilité et moins de succès, suffisamment néanmoins pour mettre l’ours en fuite. Véritable couteau suisse, Gabbnit s’occupa ensuite de rafistoler rapidement Paonia Fleurdorage avant d’explorer la tanière.

Il put ainsi confirmer que la victime de l’ours était bien le messager que nous recherchions. Un message fut trouvé sur son cadavre, mais il est probable que son état le rende inexploitable.

Plus étonnant, Gabbnit découvrit également que la tanière servait de repaire pour un probable druide (pour l’heure absent), soulevant plusieurs questions : était-il responsable (ou au moins complice) de la mort de Raihann ? Dans le cas contraire, serait-il une recrue potentielle pour la résistance ?


C’est sur ces légitimes interrogations que nous pûmes rentrer au manoir.