Quand Isawa Shin et Shiba Yume revinrent vers le pavillon principal du Ryokan Mitsuba, Ebiko et sa mère les y attendaient avec le reste de la délégation du Clan du Phénix. Les deux femmes prièrent leurs invités de les suivre vers le bâtiment ou ils pourraient se reposer. L’endroit était assez spacieux et bien éclairé. Shiba Jotaro s’y était déjà retiré afin de préparer son cadeau pour Kakita Kirito.
Alors que les serviteurs des samouraïs installaient leurs affaires, Chiyuki assura à ses invités qu’Ebiko resterait toujours à proximité. Ils n’avaient qu’à utiliser une petite cloche comme sonnette pour l’appeler. Asako Asakura laissa les deux femmes prendre congé, puis fit sonner la clochette pour vérifier qu’elle fonctionnait bien. Ebiko revint rapidement s’enquérir de ses désirs. L’inquisiteur en profita pour l’interroger sur Kakita Kirito. La jeune fille lui appris qu’il était le seigneur de ces terres et qu’il était arrivé en début de journée avec son fils Kakita Mahito. Elle semblait également au courant de l’échange d’otage qui devait avoir lieu le lendemain et confia qu’il y en avait déjà eu un des années plus tôt.
La conversation fut interrompue par le grincement sourd d’une porte que Yume venait d’ouvrir. Ebiko voulu tout de suite la faire réparer et se confondit en excuses, mais Shin l’arrêta, acceptant cette chambre comme elle était. La jeune fille le remercia alors chaleureusement de sa magnanimité.
Une fois la délégation installée, Ebiko invita les samouraïs à gouter la cuisine du Ryokan, vantant ses délices. Sa proposition fut acceptée et les envoyés du clan du Phénix suivirent Ebiko. Sur la route, ils croisèrent Tsunade, un homme à tout faire de Chiyuki. Il s’écarta et s’inclina devant les samouraïs, comme il le devait, mais Isawa Tatsuo lui adressa un regard de respect et de reconnaissance au passage.
Comme annoncé, les cuisines du Ryokan tournaient à plein régime et de nombreux employés s’afféraient derrières les fourneaux. Ebiko conduisit ses invités vers une vieille dame un peu en retrait. Il s’agissait d’Ukiko, la chef cuisto des lieux. Elle était en train de donner quelque chose, apparemment une fiole, à une autre femme plus jeune et aux pommettes prononcées. Cette dernière s’inclina et s’éloigna dès qu’elle vit les nouveaux venus. Laissant ses compagnons, Asakura l’interpela, lui demandant si elle était cuisinière également. La femme, Rieka, dit n’être qu’une serveuse, mais cacha mal sa gêne. L’inquisiteur la baratina afin de la rassurer. Il apprit qu’elle préférerait accéder au rang de courtisane mais Chiyuki ne l’estimait pas assez belle pour cela. Si Asakura ne parvint pas à découvrir ce que contenait la fiole, il gagna assez la confiance de la femme pour que celle-ci lui recommande de rester loin de Sugako : elle était malade et il pourrait arriver quelque chose à quiconque goûterait à son puit d’amour.
Pendant ce temps, Ebiko présenta Ukiko aux samouraïs, estimant sa cuisine tellement bonne que c’en était de la magie. Elle compara même la femme à une grande alchimiste. Shin laissa entendre que la dame devait être bénie par les Kamis pour pouvoir produire de telles merveilles. A ce moment-là, un serveur passa avec un simple plat de nouilles mais l’odeur succulente qui s’en dégageait laissait présager un met fin et délicat.
Décidés à goûter cette nourriture, les délégués du Phénix s’installèrent à une table pour prendre un repas. Jotaro faillit être bousculé par un jeune homme flamboyant et à la tenue fantasque. L’homme (Masato) regarda par la fenêtre et soupira « hum... les cerisiers sont en fleur aujourd'hui ». La nuit était pourtant tombée et l’automne bien installé. Jotaro exprima son incompréhension, mais Masato insista, disant en avoir vu un tout récemment, avant de s’éloigner dans le reste de la pièce qui servait de cantine.
Les délégués purent profiter de la bonne nourriture et du service impeccable du Ryokan. Les plats s’enchainaient parfaitement et la boisson était à volonté. Voyant que Tatsuo lorgnait sur le saké, Shin proposa un concours de boisson auquel se joignit Yume. Cependant, le Shugenja abandonna bien vite en constatant la descente des deux yojimbos.
La soirée suivit son cours quand Masato s’approcha de Shin cette fois-ci et fit mine de trébucher à ses côtés. Ignorant une mise en garde de Yume, il chuchota à l’Isawa qu’il adorait les fleurs de cerisier, ça donne un bon goût aux plats. Quand Shin lui demanda s’il s’agissait d’un ingrédient de cette cuisine, l’homme répondit à la négative et s’éloigna de nouveau pour aller jouer de la flute.
Asakura repéra un autre samouraï dans l’assemblée qui se dirigeait vers eux. Il s’agissait visiblement d’un shugenja de la famille Doji, du Clan de la Grue. Il reconnu l’homme en charge du sanctuaire et le salua poliment. Le reste de la tablée l’invita à se joindre au petit concours de boisson et l’homme accepta, fournissant même une bouteille de sa réserve personnelle. Doji Atsuro, comme il se présenta, interrogea ses compagnons de tablé sur leur mission de paix. Il flatta longuement le clan du Phénix, et en particulier les Isawa. Après avoir longuement tourné autour du pot, il demanda finalement si les délégués seraient disposés à accepter une offrande pour leur clan. Une offrande à la hauteur de leurs succès passés et futurs. Rien de moins que l’une des trois plumes de la tenue d’apparat de la dame Doji. Yume se retint d’éclater de rire tant la proposition paraissait incongrue alors que ses camarades parurent plus ébranlés : l'offre était des plus déplacées, en particulier faite ainsi en secret et avec des inconnus.
Tatsuo comprit que cet homme ne proposait pas ce cadeau par simple générosité et qu’il attendait un échange en retour, certainement sous forme financière. Il interrogea Atsuro à ce sujet. Le shugenja assura qu’il n’avait besoin que d’une simple reconnaissance en retour, mais que celle-ci pouvait effectivement être pécuniaire.
Dérangé par cette proposition, Asakura voulu lui faire comprendre qu’une telle offre n’était pas digne de son rang et qu’il n’était pas convenable de brader ainsi un tel trésor confié à sa garde. Mais cette fois-ci, sa bonté d’âme fut interrompue par Shin qui se dit que cela pouvait au contraire être une bonne idée et un beau présent pour la famille Isawa. Il fut appuyé par Yume qui se disait intérieurement que ça pouvait être une bonne chose pour leur image de ramener un tel présent (et que ça pouvait être bien pour une fois de rouler la Grue). Heureux de la tournure des événements, Atsuro assura que cet échange pouvait se faire officiellement par une cérémonie afin d’envoyer un message de paix entre leurs familles et clans.
Atsuro prit congé des délégués, laissant ceux-ci à leur débat. Shin demanda à Tatsuo ce qu’il en pensait, la famille Isawa pouvant être très intéressée par ces plumes venant d’un Kami. Mais quand le yojimbo s’exprima contre cette idée, Shin ria en rappelant qu’il était bien une pièce rapportée. Pour se retenir une nouvelle fois d’éclater de rire, Yume demanda alors à Jotaro ce qu’il en pensait. L’artiste exprima à son tour que cela lui paraissait être une mauvaise idée.
Du coin de l’œil, les délégués aperçurent qu’Atsuro se dirigeait vers une très belle jeune femme jouant de la musique. Asakura identifia Sugako, la courtisane la plus populaire du Ryokan. Le shugenja de la Grue aurait bien voulu flatter et draguer la dame, mais Chiyuki s’interposa. Confuse, elle lui fit tant bien que mal remarquer que ce n’était pas gratuit de parler aux courtisanes. Les besoins d’argents d’Atsuro parurent alors plus évidents aux membres du Phénix.
Charmé par la beauté de Sugako, Jotato demanda à ce qu’on lui apporte son nécessaire de dessin et de peinture et s’écarta un peu pour faire un portait de la courtisane. C’est à cet instant que Yume, le visage fermé et le regard sombre, abandonna le concours de boisson, concéda la victoire à Tatsuo, puis se mura dans le silence.
Une jeune femme ressemblant à Ebiko, visiblement sa petite sœur, alla trouver Jotaro. Elle se présenta sous le nom d’Hanae et demanda à l’artiste s’il était déjà engagé. Visiblement, il aimait les belles femmes, les belles choses et laissa entendre que sa sœur serait un très bon partit pour lui (sa sœur étant une Heimin (Bonge), ce n’était absolument pas le cas). Face au refus ferme, mais courtois du Shiba, elle se dirigea alors vers Asakura pour lui faire la même proposition. Si l’inquisiteur fit mine d’être touché, il était en réalité vexé de n’être que le deuxième choix. Il refusa à son tour la requête sous prétexte que ses obligations envers son seigneur l’en empêchait.
Asakura se leva pour proposer à Jotaro d’aller trouver le seigneur du Clan du Lion qui était sans doute dans les environs. Mais sitôt les deux hommes s’étaient-ils levés, qu'une tierce personne très souriante les remarqua et les interpella. Daigo, diseur de bonne aventure, leur proposa d’acheter des omikuji, des bandelettes de papier sur lesquelles étaient inscrites des divinations. L’inquisiteur se laissa tenter. Il formula intérieurement une question en lien avec sa famille et prit un des papiers. Il ne montra que plus tard à ses compagnons ce qui était inscrit dessus "Le chemin sinueux du Bien peut laisser l'illusion qu'un raccourci dans les terres du Mal est parfois nécessaire".
Interpelé, Shin (suivit des deux yojimbos) rejoignit ses compagnons. Il savait que ces papiers pouvaient cacher de véritables prédictions et que les kamis se mêlaient parfois à ces messages. Il voulu mettre les prédictions au défi en posant (intérieurement) une question impossible : pourrait-il un jour aimer le clan du scorpion et être amis avec ses membres ? Il acheta une bandelette et reçu comme réponse « Quatre enfants sont en route vers le malheur ». Ces prédictions étant normalement toujours positives, cela le surpris et le fit cogiter.
Jotaro et Tatsuo décidèrent à leur tour de tenter leur chance. Tatsuo garda sa question et sa prédiction pour lui, mais Jotaro partagea à tous sa prédiction : « un menteur prétend être un samouraï ». Aussitôt Daigo dit que cela devait être une erreur, il n’avait aucun souvenir d’avoir écrit une telle prédiction. Yume intervint alors pour demander une prédiction, se disant qu’il pouvait y avoir du vrai là-dedans. Et puis la soudaine panique du marchand l’amusait. Elle demanda si elle pourrait un jour faire la fierté de sa mère et clouer le bec à sa sœur. Sa prédiction fut « un simple bourgeon va être détruit avant même de pouvoir éclore ». D’un ton provocateur, elle lu la prédiction devant le vendeur qui assura ne jamais avoir écrit celle-ci non plus.
Shin demanda
alors à Daigo d’écrire la phrase qu’il avait reçu afin de s’assurer qu’il
s’agissait bien de son écriture. La réponse étant positive, il en conclu que
cela devait être l’œuvre des Kamis (ou le vendeur mentait). Mais dans
l’opération, une bandelette s’échappa des affaires de Daigo. Shin la ramassa et
la partagea aux autres. Il était écrit « Seul Link peut vaincre
Ganon » « C'est à Kosaten Shiro que tu dois parler avec Shiba
Nutsume ». Sur cette bandelette se trouvait une entaille particulière.
Yume savait que le château Kosaten était sur les terres du clan de la Grue, à la frontière de celles du clan du Lion. Elle avait aussi déjà vu sa mère faire ce genre de marques sur des messages et assura que ce n’était définitivement pas l’écriture du vendeur sur ce papier. Cela pouvait être un message secret destiné normalement à un autre. Par contre, elle était incapable de se souvenir du moindre Shiba Nutsume. Elle se tourna alors vers Jotaro pour l’interroger à ce sujet. En se concentrant un peu, l’artiste se remémora effectivement un visage, celui d’un agent/espion du clan du Phénix envoyé à l’extérieur pour des affaires sensibles. Il se souvint même avoir déjà vu cette personne travailler avec Shiba Fujita, la mère de Yume.
Laissant ces affaires de côté, Jotaro et Asakura reprirent leur recherche des membres du clan du Lion. Ils les trouvèrent facilement. Ikoma Oniroku était en train d’écouter Masato réciter des poèmes en attendant de commencer son repas. Jotaro prit les devants pour se présenter respectueusement et aborder rapidement la question de l’échange avec Kakita Kirito. D’abord méfiant, l’échange devant être un secret, Oniroku fini par inviter les deux Phénix à se joindre à sa table. A cet instant, sa fille, Ikoma Naoko, s’approcha d’Asakura pour lui dire qu’elle était désolée pour ce qui était arrivé à sa famille, puis elle partit s’assoir sans rien laisser paraitre.
L’inquisiteur sentit aussitôt qu’il y avait quelque chose de surnaturel là-dessous. Soit l’enfant était très douée… soit elle était possédée. Et plus il l’observait, plus il doutait de la première option. Il demanda à Oniroku si sa fille pouvait connaitre la famille des Asako, mais le seigneur du Lion réagit aussitôt en répondant que sa famille ne faisait que raconter des sornettes. Il avait bien interrogé des shugenjas à ce sujet, espérant que sa fille pourrait en être une, mais rien. Il embraya en parlant de l’échange, l’espérant rapidement et avouant que c’était son idée. Pour lui, tous ces conflits pour des lopins de terre ne valant rien et ne méritait pas de guerres ou de morts. Personne ne l’emportait et cette situation était terriblement vaine à ses yeux.
La soirée suivait tranquillement son cours quand un samouraï du clan de la Grue, Asahina Masaru, se mit à chanter une chanson d’amour, regardant en coin Chiyuki. Assez rapidement, un autre samouraï de la Grue annonça payer une tournée générale, entrainant cris et exclamations de joie qui couvrir le chant. Chiyuki alla trouver ce deuxième samouraï, non pas pour le remercier, mais pour s’assurer qu’il avait de quoi payer, ce qui embarrassa l’homme. A cet instant, Suzumu s’avança pour proposer de prêter de l’argent au samouraï. Ce dernier prit visiblement la mouche et chassa violement cet heimin culoté. Suzumu s’écria de rire avant de s’éloigner.
Asakura prit congé d’Ikoma et se dirigea vers le samouraï pour lui proposer de payer la tournée à sa place afin de lui sauver la face. Il discuta ensuite avec celui qui s’appelait Daidoji Daisuke. Celui-ci, bavard, appris notamment à l’inquisiteur qu’il était marié mais que, même si ses revenus venaient surtout de son épouse, il n’hésiterait pas un instant à la répudier pour pouvoir épouser Chiyuki. Il parla aussi de Suzumu comme un heimin assez puissant dans la région, avec son utilité (comme lui prêter de l’argent) mais restant fondamentalement une crapule.
Peu après ces événements, une femme, Ameri, (une marchande itinérante) alla se plaindre auprès de Chiyuki en disant que son serviteur Tsunade rodait autour de son chariot et que c’était parfaitement inopportun ! La maitresse des lieux convoqua aussitôt son homme à tout faire et le réprimanda pendant que Tatsuo allait assurer à Ameri qu’en cas de problème, il interviendrait. Sans paraître plus honteux que ça, Tsunade alla se retirer avec Suzumu et l’invita à faire une partie avec lui. Suzumu refusa dans un premier temps, le serviteur lui devant trop d’argent. Mais quand Tsunade lui assura « avoir fait le nécessaire pour être quitte ce soir », les deux hommes allèrent s’isoler pour jouer.
Sitôt tranquille avec cette affaire, Chiyuki fit signe à ses serveuses d’arrêter de servir les moines aperçus plutôt dans la journée. Chiyuki considérait qu’ils étaient déjà bien gentils de les nourrir et loger gratuitement, pas besoin d’en faire trop. Lesdits invités étaient non loin. Le vieux Frère Harunobo invitait joyeusement le jeune Frère Kakeru à passer la nuit avec une fille. Curieux, Shin s'approcha d’eux. Le moine plus âgé expliqua que le plus jeune avait vécu toute sa vie dans un monastère et qu’il s’apprêtait à faire ses vœux. Il voulait juste que le petit sache à quoi il s’apprêtait à renoncer avant de le faire. Si Shin voulait bien convaincre Chiyuki d’aider, il aurait la reconnaissance des moines qui pourraient le servir et combattre pour lui.
Shin alla trouver la propriétaire dans l’idée de lui demander la courtisane la moins chère. Cependant, seule Sugako était disponible encore ce soir-là. Même s’il se souvenait de la mise en garde de la servante en début de soirée, Shin accepta de payer une nuit pour le frère Kakeru avec Sugako. Informée par Chiyuki, la courtisane délaissa sa musique, alla trouver le jeune moine et l’invita à le suivre à un endroit plus privé. D’un geste, Harunobo exprima ses remercîments à Shin.
Pensant en finir avec cette longue soirée, les samouraïs du Phénix se retirèrent dans leurs quartiers. Avec l’aide de Tatsuo, Jotaro entreprit de confectionner un cadeau pour Ikoma Oniroku, porteur d’un message de paix et l’invitant à traiter au mieux l’otage Kakito. Shin se retira pour un rituel dans sa chambre pendant qu’Asakura sortit pour tendre l’oreille dans les rues du Ryokan, cherchant des indices sur sa véritable mission. A la recherche d’un lieu plus calme pour interroger les Kamis, il fut interpelé par des gémissements étouffés. Suivant son ouïe affutée, il vit que ces sons venaient du chariot d’Ameri. S’approchant assez discrètement, il vit deux jeunes filles bâillonnées et enfermées dans une cage glissées entre les caisses de marchandises. A leurs tenues crasseuses, il devait s’agir d’enfant Hinin (Burakumin) (le non-peuple).
Choqué, l’inquisiteur leur fit signe de se taire et alla rejoindre ses compagnons de route. Cependant, il ne trouva que Yume qui ne s’était pas encore retiré dans sa chambre. La yojimbo, entourée de ses servantes visiblement en train de la coiffer, bondit sur ses pieds en apprenant ce qu’Asakura avait trouvé. Elle ordonna à ses serviteurs d’aller prévenir Shin, Jotaro et Tatsuo pendant qu’elle se dirigeait vers le chariot pour libérer les deux petites. Ne comprenant pas exactement ce que voulait faire l’inquisiteur, elle partit de son côté sans attendre de renfort. Elle trouva sans peine les enfants et les libéra en forçant les cages.
Pendant ce temps, Asakura préféra regagner la cantine pour alerter les personnes sur place et faire arrêter Ameri. Tous furent choqués à cette nouvelle, notamment un certain Utaku Murakami, un samouraï du Clan de la Licorne. Il remercia Asakura et l’invita à prononcer la sentence qu’il pensait la plus juste.
Alors que le reste de la délégation phénix arrivait et que Yume s’assurait que les deux enfants étaient nourries, l’inquisiteur demanda à Ameri de s’expliquer. Elle se contenta de répondre que c’était son travail de vendeuse itinérante de récupérer ce que personne ne voulait, que de nombreux hinin acceptaient de vendre leurs enfants contre une bouchée de pain. Elle faisait la tâche ingrate que personne ne voulait faire et qui permettait d’assurer la grandeur de l’empire en répartissant la main d'œuvre.
Asako Asakura prononça alors sa sentence : envoyer Ameri au service des moines itinérants. Shin ironisa en se disant que jamais les moines ne pourraient s’assurer de la surveiller pendant que Yume demandait au moins qu’Ameri soit marqué d’un signe d’infamie. Asakura prôna le droit à la deuxième chance et assura à la marchande itinérante que de toute façon, il pourrait la traquer et la retrouver si jamais elle faussait compagnie aux moines. Ses propos parurent impressionner la femme ainsi que toute l’assemblée qui salua sa magnanimité et sa sagesse, en particulier Murakami.
Au milieu des réjouissance, Shin alla discrètement s’assurer que les moines acceptaient la charge qui leur était confiée. Horunobo ne semblait pas gêné le moins du monde, au contraire, et assura tout faire pour ne pas faillir à la confiance qui leur était donnée. Shin demanda simplement à être mis au courant si Ameri disparaissait et se dit qu’elle n’avait plus besoin de ses affaires : les moines vivaient dans le détachement après-tout. Ses marchandises pourraient alors être réquisitionnées. Il souffla ensuite à ses compagnons qu’il espérait qu’ils n’auraient pas à faire ça pour tous les enfants hinins qu’ils croiserait, parce que ce serait sans fin. Pour toute réponse, Yume fit comprendre qu’il était hors de question qu’elle laisse des enfants en cage.
Chiyuki assura qu’elle était prête à prendre soin des deux enfants, ou au moins leur trouver une bonne famille, et qu’elles vivraient une vie satisfaisante, même si son sourire crispée permettait de comprendre qu’elle y était plutôt contrainte.
Tandis que les personnes rassemblées continuaient de fêter Asakura, Ikoma Oniroku débarqua précipitamment dans la pièce, trainant sa fille par le bras et habillé d’une tenue trop simple pour son rang. Il affirma que tous ses biens avaient été volé, y compris ses armes. Il exigeait une réparation !