Les relations de la Fédération avec ses voisins sont pour le
moins délicates. Une réforme aussi soudaine et agitée a de quoi susciter
l’inquiétude.
Du fait de la distance qui les sépare, la Fédération interagit
peu avec les Îles du Glamour. Cela a toutefois enhardi les corsaires d’Elaine,
les poussant à piller les mers du Sud. Le vieux Roi n’accordait que peu d’attention
à leurs activités, mais Stanisław II a engagé des navires mercenaires pour
surveiller les voies de commerce de la Fédération, s’assurant que tout Chien de
mer qui s’aviserait de capturer un navire marchand soit reçu à coups de
canon.
Certains avaient suggéré au prince de la Fédération de demander la main
d’Elaine en mariage. Cette union magistrale aurait rassemblé deux grandes
Nations. Stanisław II envisagea cette possibilité, mais suivit les conseils de
son père et épousa une Vodacci. Le Prince sait que la situation d’Elaine est
aussi périlleuse que la sienne et il espère la convaincre de contracter une alliance
politique, maintenant que le mariage est inenvisageable. Cela dit, le Prince
s’est souvent fait la réflexion qu’une union matrimoniale n’aurait de toute
façon jamais vraiment été possible.
La Castille est plus proche de la
Fédération que de l’Avalon, de bien des façons. La moitié des habitants de la
Fédération sont de fervents vaticins, peut-être les plus fervents de toute la
Théah. Les deux pays entretiennent un commerce solide, facilité par l’accès
via les mers méridionales. Le Roi Stanisław a ouvertement soutenu l’Église en
bien des occasions, bien que même lui soit réticent à faire de même avec
l’Inquisition. Les activités récentes de l’Église l’ont en maintes occasions laissé
interdit.
La Fédération a refusé de participer à la Guerre de la Croix…
jusqu’à ce qu’elle s’étende à ses frontières. Les soldats curoniens et
rzeplitains combattirent alors les envahisseurs, les repoussant dans l’Eisen au
nord et à l’ouest. Plus d’un soldat désobéit aux ordres et poursuivit les
hostilités, pillant et maraudant dans le pays déjà en ruine. Il va sans dire
que des tensions existent toujours.
Le Roi Stanisław n’a que faire du
Roi-Soleil. Il est au courant de l’état d’oppression dans lequel vivent les Montaginois,
de la pauvreté écrasante, de la maltraitance… tout ce à quoi la Liberté dorée
s’oppose. Sa Nation a des relations diplomatiques avec la Montaigne et chacun
des deux pays possède une ambassade de l’autre, mais le Roi Stanisław ne voit
que rarement l’envoyée montaginoise. Elle est trop occupée à boire, à jouer de
ses charmes et à participer à des fêtes grandioses organisées par les membres
les plus fortunés de l’aristocratie de la Fédération.
Nations pirates
La
Fédération a des relations mitigées avec @La Bucca. Pendant des années, le Roi a
employé des Boucaniers pour protéger ses navires de commerce. « Mieux vaut payer
que d’être rançonné », raisonnait-il. Maintenant que le Roi est à l’agonie, le
Sejm a adopté une position plus hostile : « Boucanier ou pirate, aucune
différence ! Négocier avec des pirates, c’est comme négocier avec son propre
ravisseur. »
Étant donné que l’Ussura ne possède pas de ports en eau
navigable, elle doit se reposer sur d’autres pour son commerce maritime. Parmi
ces « autres », on compte la Fédération. L’Ussura est l’un des partenaires
commerciaux les plus importants de la Fédération. Si l’on ajoute à cela la
proximité des deux Nations avec l’Empire du Croissant et le Cathay, on peut
aisément comprendre les liens politiques étroits entre l’Ussura et la
Fédération.
Stanisław Ier fut assez éclairé pour reconnaître
que le guilder était la monnaie de l’avenir. Une monnaie unique, utilisée à
travers le monde entier, facilitant ainsi autant le commerce que les relations
diplomatiques ? Oui, oui, mille fois oui. Qui plus est, les Vestens sont suffisamment
lointains pour ne pas représenter une menace militaire.
Złoczyńca na
Zachodzie, « La Scélérate de l’Ouest », voici comment la Fédération appelle sa
voisine. La Vodacce tient le commerce des mers méridionales d’une poigne de fer
et semble décidée à ce que ça ne change jamais. Tant que la Vodacce maintiendra
son joug tyrannique sur les mers du Sud, l’inimitié entre elle et la Fédération
continuera de régner. Toutefois, liguer les célèbres Princes marchands les uns
contre les autres s’est jusqu’ici avéré une stratégie fiable. Le vieux Roi savait
s’y prendre en la matière, mais il est désormais bien âgé, son intelligence
s’est étiolée et ses succès ont laissé place à des échecs. Si Stanisław II
remporte le trône, c’est un défi qu’il devra relever : bâtir de nouvelles relations
avec les Princes vodaccis, mettre à jour leurs jalousies mesquines et les
retourner contre eux. C’est une stratégie dangereuse, mais l’alternative est
coûteuse. Trop coûteuse.