Fédération Sarmatienne

Le Sejm rassemble des nobles et des religieux dont la voix pèse beaucoup dans le sort de la Fédération. Cependant, depuis la Liberté dorée, chaque citoyen possède une voix. Cela a beaucoup perturbé la noblesse et l’a forcée à prendre en compte le vote que peut représenter chaque personne. Il existe d’ailleurs un nouveau poste dans la capitale : celui de Stroż (« surveillant »). Le stroż est un roturier qui siège au Sejm pour en observer les initiatives. Si un vote est annoncé, il se précipite en dehors du bâtiment et sonne une cloche, afin d’informer les habitants de la cité qu’un vote va commencer. Le poste de stroż est officieux, mais après deux tentatives de lancement de vote au milieu de la nuit, les habitants de la capitale l’ont estimé nécessaire. Les citoyens se relaient de façon à s’assurer qu’il y a toujours un stroż dans la capitale. Juste au cas où.

Aussi bien en Rzeczpospolita qu’en Curonie, la monnaie qui a cours est le Złoty. Les złotys sont frappés à la capitale et ont une valeur de cent Grosz. Cependant, depuis la Liberté dorée, le Guilder Vesten s’est fait une place, supplantant progressivement le złoty et le grosz.

La Fédération possède toujours une noblesse, mais la frontière entre cette dernière et la roture est devenue floue. Ladite frontière n’a pas disparu, on peut toujours la distinguer, mais donner à la classe paysanne le pouvoir de voter a changé les choses. Les nobles sont toujours puissants, les paysans toujours pauvres et les marchands toujours fortunés, mais en perdant le pouvoir exclusif d’instaurer des lois, la noblesse a perdu de son ascendant.

N’importe qui peut se rendre au Sejm et demander un vote. N’importe qui. Certes, la plupart de ces « votes populaires » se font balayer, mais lorsqu’un village entier arrive pour faire peser ses votes, c’est là que la vraie politique commence. Lentement, très lentement, la noblesse commence à voir s’évaporer les privilèges et le pouvoir dont elle jouissait, mois par mois, semaine après semaine. Lentement.

Les deux Nations de la Fédération ont beaucoup en commun, mais elles regroupent tout de même deux cultures distinctes. Cependant, au fil des années depuis leur union, ces deux cultures se sont mêlées, formant une sorte de voix unique.

La différence majeure entre les deux pays est de nature religieuse. Les Rzeczpospolitains sont de fervents vaticins, parfois à l’extrême, tandis que les Curoniens se réclament d’une foi plus ancienne, qui révère d’antiques dieux et esprits. Rzeczpospolitains comme Curoniens sevoient comme des guerriers saints bénis par le pouvoir divin, mais la source de ce pouvoir n’est pas la même.

Certains Rzeczpospolitains voient les Curoniens comme des infidèles, et à l’inverse, certains Curoniens voient les Rzeczpospolitains comme un peuple qui a trahi les anciens dieux au profit d’une nouvelle croyance. Toutefois, les deux Nations tolèrent leurs différences pour le bien de la Fédération.

Les deux Nations sont très influencées par leur voisin, l’Empire du Croissant. Les modes, les styles de vie, les habitudes culinaires et les philosophies de ce pays étranger ont eu un impact profond sur la Fédération. Les nobles aussi bien que les roturiers ont adopté des habitudes vestimentaires du Croissant, telles que le port de robes et de manteaux amples, ainsi que de turbans et de ceintures ouvragées. Le Szabla, le type d’épée le plus populaire de la région, ressemble fortement aux cimeterres du Croissant.

Les deux Nations contribuent à l’armée de la Fédération, mais la Curonie fournit à peu près le tiers des forces armées. L’armée est atypique, composée en grande partie de volontaires prêts à protéger la Fédération de ses ennemis. Il s’agit de la plus grande armée de la Théah. Du fait de ses nombreux contacts avec l’Empire du Croissant et les forces armées ussuranes, ses stratégies sont également particulières, reposant sur la vitesse et la mobilité plutôt que sur la force brute.

Le régiment le plus célèbre de l’armée est sa cavalerie : les hussards ailés (« Husaria »). Les hussards sont, sans aucun doute, la cavalerie la plus crainte de la Théah. Armés de lances et de sabres, et équipés de leurs plastrons ailés emblématiques, c’est sans peur qu’ils chargent les lignes ennemies. Décoré de plumets, de banderoles et d’ailes en plumes véritables, un bataillon de hussards forme un spectacle redoutable. Si redoutable qu’il leur est arrivé de prendre d’assaut des armées cinq fois supérieures en nombre pour mettre en déroute leurs ennemis dans des cris de panique.

Les militaires sont couramment armés d’un szabla, aussi connu sous le nom de sabre rzeplitain. Inspiré du cimeterre du Croissant, il s’agit d’une épée à une main courbe à tranchant simple, conçue pour frapper rapidement. La pointe, nommée pioro (« plume ») est à double tranchant. Le szabla est un symbole d’honneur et de distinction au sein de la Fédération : à la base exclusif à la noblesse, il est devenu un symbole de solidarité, et roturiers comme nobles en arborent désormais. Cependant, pour les gens de la Fédération, arborer un szabla n’est pas un droit, c’est une distinction qui doit se mériter et s’entretenir. En arborer un n’est pas à la portée du premier venu : c’est la prérogative de ceux qui ont fait montre d’un courage, d’une loyauté et d’un sens de l’honneur véritables.

Les relations de la Fédération avec ses voisins sont pour le moins délicates. Une réforme aussi soudaine et agitée a de quoi susciter l’inquiétude.

Avalon

Du fait de la distance qui les sépare, la Fédération interagit peu avec les Îles du Glamour. Cela a toutefois enhardi les corsaires d’Elaine, les poussant à piller les mers du Sud. Le vieux Roi n’accordait que peu d’attention à leurs activités, mais Stanisław II a engagé des navires mercenaires pour surveiller les voies de commerce de la Fédération, s’assurant que tout Chien de mer qui s’aviserait de capturer un navire marchand soit reçu à coups de canon.

Certains avaient suggéré au prince de la Fédération de demander la main d’Elaine en mariage. Cette union magistrale aurait rassemblé deux grandes Nations. Stanisław II envisagea cette possibilité, mais suivit les conseils de son père et épousa une Vodacci. Le Prince sait que la situation d’Elaine est aussi périlleuse que la sienne et il espère la convaincre de contracter une alliance politique, maintenant que le mariage est inenvisageable. Cela dit, le Prince s’est souvent fait la réflexion qu’une union matrimoniale n’aurait de toute façon jamais vraiment été possible.

Castille

La Castille est plus proche de la Fédération que de l’Avalon, de bien des façons. La moitié des habitants de la Fédération sont de fervents vaticins, peut-être les plus fervents de toute la Théah. Les deux pays entretiennent un commerce solide, facilité par l’accès via les mers méridionales. Le Roi Stanisław a ouvertement soutenu l’Église en bien des occasions, bien que même lui soit réticent à faire de même avec l’Inquisition. Les activités récentes de l’Église l’ont en maintes occasions laissé interdit.

Eisen

La Fédération a refusé de participer à la Guerre de la Croix… jusqu’à ce qu’elle s’étende à ses frontières. Les soldats curoniens et rzeplitains combattirent alors les envahisseurs, les repoussant dans l’Eisen au nord et à l’ouest. Plus d’un soldat désobéit aux ordres et poursuivit les hostilités, pillant et maraudant dans le pays déjà en ruine. Il va sans dire que des tensions existent toujours.

Montaigne

Le Roi Stanisław n’a que faire du Roi-Soleil. Il est au courant de l’état d’oppression dans lequel vivent les Montaginois, de la pauvreté écrasante, de la maltraitance… tout ce à quoi la Liberté dorée s’oppose. Sa Nation a des relations diplomatiques avec la Montaigne et chacun des deux pays possède une ambassade de l’autre, mais le Roi Stanisław ne voit que rarement l’envoyée montaginoise. Elle est trop occupée à boire, à jouer de ses charmes et à participer à des fêtes grandioses organisées par les membres les plus fortunés de l’aristocratie de la Fédération.

Nations pirates

La Fédération a des relations mitigées avec @La Bucca. Pendant des années, le Roi a employé des Boucaniers pour protéger ses navires de commerce. « Mieux vaut payer que d’être rançonné », raisonnait-il. Maintenant que le Roi est à l’agonie, le Sejm a adopté une position plus hostile : « Boucanier ou pirate, aucune différence ! Négocier avec des pirates, c’est comme négocier avec son propre ravisseur. »

Ussura

Étant donné que l’Ussura ne possède pas de ports en eau navigable, elle doit se reposer sur d’autres pour son commerce maritime. Parmi ces « autres », on compte la Fédération. L’Ussura est l’un des partenaires commerciaux les plus importants de la Fédération. Si l’on ajoute à cela la proximité des deux Nations avec l’Empire du Croissant et le Cathay, on peut aisément comprendre les liens politiques étroits entre l’Ussura et la Fédération.

Vestenmennavenjar

Stanisław Ier fut assez éclairé pour reconnaître que le guilder était la monnaie de l’avenir. Une monnaie unique, utilisée à travers le monde entier, facilitant ainsi autant le commerce que les relations diplomatiques ? Oui, oui, mille fois oui. Qui plus est, les Vestens sont suffisamment lointains pour ne pas représenter une menace militaire.

Vodacce

Złoczyńca na Zachodzie, « La Scélérate de l’Ouest », voici comment la Fédération appelle sa voisine. La Vodacce tient le commerce des mers méridionales d’une poigne de fer et semble décidée à ce que ça ne change jamais. Tant que la Vodacce maintiendra son joug tyrannique sur les mers du Sud, l’inimitié entre elle et la Fédération continuera de régner. Toutefois, liguer les célèbres Princes marchands les uns contre les autres s’est jusqu’ici avéré une stratégie fiable. Le vieux Roi savait s’y prendre en la matière, mais il est désormais bien âgé, son intelligence s’est étiolée et ses succès ont laissé place à des échecs. Si Stanisław II remporte le trône, c’est un défi qu’il devra relever : bâtir de nouvelles relations avec les Princes vodaccis, mettre à jour leurs jalousies mesquines et les retourner contre eux. C’est une stratégie dangereuse, mais l’alternative est coûteuse. Trop coûteuse.